Le pire des présages se profile à l'horizon : de nouvelles élections générales auront lieu

PHOTO/AFP/PIERRE-PHILIPPE MARCOU - El líder y candidato del conservador Partido Popular, Alberto Núñez Feijoo, saluda a sus seguidores junto a la presidenta de la Comunidad de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, desde un balcón de la sede del PP en Madrid, tras las elecciones generales celebradas en España el 23 de julio de 2023
PHOTO/AFP/PIERRE-PHILIPPE MARCOU - Le leader et candidat du Parti populaire conservateur, Alberto Núñez Feijoo, salue ses partisans avec la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, depuis un balcon du siège du PP à Madrid, après les élections générales qui se sont tenues en Espagne le 23 juillet 2023

Alberto Núñez-Feijóo, le candidat proposé par le roi Felipe VI pour tenter de former un gouvernement, semble avoir compris qu'il n'aura pas la majorité du Congrès en sa faveur, ni la majorité absolue au premier vote, ni la majorité simple au second, car le bloc adverse s'unira pour lui donner un NON retentissant.  

Cependant, certains pensent que le Parti Nationaliste Basque, ancré dans la société basque depuis plus d'un siècle, fera preuve de sang-froid et d'esprit d'équilibre et, avec ses 5 voix (il donnerait la majorité absolue au Parti Populaire et à ses partisans, avec 178), permettra l'ouverture d'un processus de changements institutionnels reconnaissant les droits historiques légitimes du peuple basque et son rôle crucial dans l'histoire de l'Espagne. Cependant, cette hypothèse n'est pas suffisamment solide ou plausible, bien que le PNV ait été le seul groupe parlementaire, parmi ceux qui sont en conflit, à répondre à l'appel à consultation du Roi.  

Il resterait donc le scénario dans lequel l'actuel président en exercice Pedro Sánchez tenterait d'obtenir une majorité de voix au Congrès afin de reconduire son gouvernement de coalition aux multiples facettes. D'où les allers-retours, les négociations contre nature et les manœuvres de va-et-vient, je te donne et tu me donnes.  

Mais dans ce deuxième scénario, il y a quelque chose qui n'a pas été suffisamment pris en compte, c'est que le roi Felipe VI doit le nommer comme candidat postulant. Le fera-t-il ? Beaucoup d'entre nous pensent que non. Parce que lors des consultations préalables à la nomination de Pedro Sánchez, le roi ne pourra pas, une fois de plus, "s'assurer de l'existence d'une majorité suffisante" de votes en sa faveur pour garantir la confiance du Congrès des députés.  

Les quatre groupes parlementaires qui ont refusé d'assister à l'audience de consultation du Roi les 21 et 22 août, à savoir Esquerra Republicana (7 députés), Junts per Catalunya (7 députés), EH Bildu (6 députés) et BNG (1 député du groupe mixte), réitéreront leur refus, sous peine de se faire harakiri devant leur électorat. Et si le Roi n'a pas la preuve que Sánchez peut obtenir une majorité suffisante, il n'est pas obligé de le nommer. Car s'il le faisait, la plupart des Espagnols ne comprendraient pas le rôle du chef de l'État dans cette situation critique.

On peut donc en déduire qu'après les deux mois réglementaires, le roi dissoudra les Cortès et convoquera de nouvelles élections générales.  Le peuple espagnol, dans toute sa diversité, supportera-t-il ce qu'il considère comme une plaisanterie ? Le spectre de l'abstention se profile à l'horizon.