Hégémonie militaire écrasante d'Israël

Una imagen satelital muestra las instalaciones de Arak en Irán en esta imagen del 15 de febrero de 2025 - PHOTO/ Maxar Technologies vía REUTERS 
Une image satellite montre l'installation d'Arak en Iran dans cette image du 15 février 2025 - PHOTO/ Maxar Technologies via REUTERS
Le coup stratégique a été majeur

« Seconde ! » C'est la phrase que prononcent les arbitres de boxe pour signaler la fin de la pause, généralement d'une minute, entre deux rounds d'un même combat. Cela signifie que les soigneurs et les entraîneurs des deux boxeurs doivent les laisser seuls et quitter immédiatement l'enceinte délimitée par les douze cordes.

Une situation similaire se produit au Moyen-Orient, où, ces dernières années, et en particulier depuis le 7 octobre 2023, Israël est confronté aux « seconds » de l'Iran, c'est-à-dire aux organisations soutenues, financées et même entraînées par le régime théocratique de Téhéran. Au final, Hamas, Hezbollah, Houthis ou Jihad islamique, et confrontation directe entre Israël et l'Iran.

L'opération militaire « Lion ascendant », menée par Israël à l'aube du vendredi 13 juin, a bouleversé la routine de ce conflit, déjà marqué par des opérations chirurgicales précédentes, comme l'élimination du leader du Hamas, Ismaël Haniyeh, le 31 juillet 2024 alors qu'il se trouvait à Téhéran.

Cette fois-ci, l'opération, d'une grande complexité et préparée depuis des années, a ajouté de nouveaux éclats à la renommée du Mossad, dont la précision minutieuse a permis aux Forces de défense israéliennes (FDI) de mener un bombardement massif, mais aussi d'une précision millimétrique, lors des attaques et de l'élimination des cibles prédéterminées sur le territoire iranien.

Comme l'ont indiqué les porte-parole israéliens, « Lion ascendant » s'est déroulé en trois phases. La première, menée pendant plusieurs années par des agents du Mossad, consistait à installer des systèmes de lancement de munitions guidées dans diverses zones militaires iraniennes, où étaient stockés des milliers de missiles sol-air. Ces systèmes sont restés inactifs (« dormants », dans leur jargon) jusqu'à leur activation à distance au début de l'opération « Lion ascendant ». Les munitions ont été activées simultanément, atteignant des cibles prédéterminées, principalement les défenses qui protégeaient les silos et les rampes de lancement des missiles iraniens.

La deuxième phase, complémentaire de la première, a également été menée par des agents du Mossad, qui avaient installé des technologies d'attaque innovantes dans des véhicules camouflés. Déployés à divers points stratégiques du territoire iranien, ils ont éliminé la quasi-totalité des défenses antiaériennes, ouvrant ainsi la voie aux chasseurs israéliens pour bombarder leurs cibles avec une précision totale.

La troisième phase de l'opération a consisté à activer les dizaines de drones que le Mossad avait également infiltrés au cours de plusieurs années, établissant de fait une base secrète à Esfahabad, dans les environs de la capitale iranienne, Téhéran. Les drones activés ont attaqué simultanément des dizaines de plates-formes stratégiques iraniennes, installées comme lanceurs de missiles sol-sol SRBM.

Bien que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ait annoncé que l'opération se prolongerait autant que nécessaire pour éliminer tous les objectifs, le bilan du blitzkrieg initial israélien est tout simplement dévastateur : mise hors service de l'installation nucléaire de Natanz ; destruction de la majeure partie des infrastructures de missiles iraniens, y compris leurs usines et leurs centres de lancement et de production ; décapitation des Gardiens de la Révolution et de l'armée par l'élimination de leurs généraux en chef, ainsi que l'élimination des six principaux scientifiques nucléaires iraniens, tous essentiels au développement du programme nucléaire iranien.

La réaction iranienne ne s'est pas fait attendre et des centaines de drones et de missiles ont été lancés sur l'ensemble du territoire israélien, dont le Dôme de fer a réussi à neutraliser la plupart.

Mais, sauf surprise majeure, il est certain qu'Israël a remporté une victoire écrasante dans une nouvelle guerre pour son droit à exister. Le général Hossein Salami, assassiné, l'un des plus fervents partisans du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait prédit qu'il ouvrirait « les portes de l'enfer » à Israël. Pour l'instant, c'est Israël qui l'a envoyé au paradis, affaiblissant au passage un régime qui aura beaucoup de mal à susciter une unité sans faille dans la haine de l'Occident en général, et d'Israël en particulier, et qui optera probablement pour une répression encore plus brutale à l'encontre de ceux qui osent la moindre dissidence.

Israël a rendu encore plus évidente sa suprématie militaire et technologique dans la région, car le coup stratégique a été majeur. Le président américain Donald Trump lui-même a dû soutenir pleinement Israël, après avoir constaté que, avec ou sans Netanyahu, le pays n'était pas disposé à être rayé de la carte.

Même s'ils ne le manifestent pas avec un enthousiasme débordant, la victoire d'Israël dans cette guerre est également un soulagement et une satisfaction, aussi modérée soit-elle, pour les pays qui ont choisi de coopérer avec Israël dans tous les domaines, les fameux accords d'Abraham. Et, bien sûr, un nouveau coup de poing doublé d'un avertissement à ceux qui refusent de reconnaître son existence et préfèrent poursuivre la confrontation permanente. En échange, les Israéliens devront continuer à vivre avec un fusil à portée de main et à dormir toujours avec au moins un œil ouvert.