La philosophie des enseignements islamiques (12)

Sympathie pour l'humanité

Parmi les qualités naturelles de l'homme figure la compassion qu'il éprouve à l'égard de l'humanité. Les adeptes de toutes les religions font preuve d'une compassion naturelle envers leur propre peuple, et beaucoup d'entre eux, sous l'impulsion de cette compassion, se comportent mal envers les autres, comme s'ils ne les considéraient pas comme des êtres humains. Un tel état ne peut être décrit comme une qualité morale. Il s'agit d'une impulsion naturelle que l'on retrouve même chez les oiseaux. Par exemple, lorsqu'un corbeau meurt, des centaines de corbeaux se précipitent vers lui. Cette qualité ne devient une haute qualité morale que lorsqu'elle est exercée à la bonne occasion, de manière juste et équitable. Elle constitue alors la grande qualité morale désignée, en arabe et en persan, sous le nom de "sympathie". Dieu le Suprême y fait référence dans le Saint Coran, où il nous enseigne :

"Au contraire, aidez-vous les uns les autres dans la vertu et la piété, mais non dans le péché et la transgression." (5:3)

"Et ne vous découragez pas dans la recherche de ces gens. (4:105).

" Et ne plaidez pas la cause de ceux qui trahissent la confiance. " (4:106).

"Ne plaidez pas en faveur de ceux qui sont malhonnêtes avec eux-mêmes. En vérité, Al'lah n'aime pas celui qui est perfide et grand pécheur. " (4:108)

La recherche d'un être suprême

L'une des conditions naturelles de l'homme est sa recherche d'un Être suprême vers lequel il éprouve une attirance inhérente. Cette attirance se manifeste chez l'enfant dès sa naissance. Dès sa naissance, l'enfant montre une caractéristique spirituelle qui l'incline vers sa mère et qui est inspirée par son amour pour elle. Au fur et à mesure que ses facultés se développent et que sa nature se manifeste plus ouvertement, cette qualité naturelle augmente en intensité. L'enfant ne trouve de repos que sur les genoux de sa mère. S'il est séparé ou éloigné d'elle, la vie de l'enfant est amère. Même un grand nombre de cadeaux ne l'incite pas à s'éloigner de sa mère, en qui se concentre toute sa joie. Quelle est donc la nature de cette forte attirance que l'enfant ressent envers sa mère ?

C'est l'attraction même que le Vrai Créateur a implantée dans la nature de l'enfant. La même attirance se manifeste chaque fois qu'une personne éprouve de l'amour pour une autre. C'est un reflet de l'attirance pour Dieu, inhérente à la nature humaine, comme si l'homme recherchait quelque chose qui lui manque, quelque chose dont il ne se souvient plus du nom, et qu'il espère trouver dans l'une ou l'autre des choses qui l'occupent de temps à autre. L'amour d'une personne pour la richesse, pour ses enfants ou sa femme, ou l'attirance de son âme pour une voix musicale, sont autant d'indications de sa recherche du Moi bien-aimé. Puisque l'homme ne peut pas voir avec des yeux physiques l'Être invisible, qui est latent dans chaque personne comme la qualité du feu, bien qu'Il soit caché, et qu'il ne peut pas non plus Le découvrir par le simple exercice de sa raison imparfaite, il a été malheureusement trompé dans sa recherche, et a attribué à tort Sa position à d'autres. Le Saint Coran nous fournit dans ce contexte un excellent exemple : le monde ressemble à un palais dont le sol est constitué de dalles de verre lisses, sous lesquelles coule un ruisseau d'eau. Tous ceux qui regardent ce sol croient à tort qu'il s'agit d'un cours d'eau. Ils craignent de marcher sur le sol comme ils craignent de marcher sur un cours d'eau, alors qu'en réalité il ne s'agit que de dalles de verre lisses et transparentes. Dans cette parabole, le sol représente les corps célestes - le soleil, la lune, etc. - derrière lesquels une force énorme est à l'œuvre, comme l'eau qui s'engouffre sous les dalles de verre. Ceux qui adorent les corps célestes se trompent en attribuant aux corps célestes quelque chose qui provient en réalité de la force qui agit derrière eux. Telle est l'interprétation du verset du Saint Coran :

"C'est un palais pavé de dalles de verre". (27:45)

En somme, puisque l'Être de Dieu Très-Haut, malgré son rayonnement, est totalement caché, ce système physique qui s'étale sous nos yeux n'est pas, à lui seul, suffisant pour nous permettre de reconnaître cet Être. C'est pourquoi ceux qui se sont appuyés sur ce système, en observant attentivement son ordre parfait et complet, ainsi que toutes les merveilles qu'il contient, et ceux qui ont étudié en profondeur l'astronomie, la physique et la philosophie, et qui ont, pour ainsi dire, pénétré les cieux et la terre, n'ont pas pu se libérer de l'obscurité des doutes et des suspicions. Beaucoup d'entre eux sont tombés dans de graves erreurs et s'éloignent de plus en plus à la poursuite de leurs chimères ridicules. Ils prétendent en fin de compte que ce grand système, reflétant une grande sagesse, doit avoir un créateur, mais une telle affirmation est incomplète et une telle perception est déficiente. L'affirmation que le système doit avoir un créateur n'est pas équivalente à l'affirmation qu'il existe en vérité. Une telle affirmation ne peut satisfaire le cœur, ni éliminer les doutes du cœur. Elle ne représente pas non plus la boisson qui satisfait la soif naturelle de l'homme pour une compréhension totale. De plus, cette compréhension déficiente est très dangereuse, car malgré tout le bruit, elle ne signifie rien.
En somme, si le Dieu Très-Haut ne confirme pas son existence par sa parole, comme il l'a manifestée par son œuvre, la simple observation de l'œuvre ne produit pas une satisfaction complète. 

Par exemple, si nous nous trouvons face à une porte verrouillée avec un loquet de l'intérieur, notre réaction immédiate est de supposer qu'il y a quelqu'un à l'intérieur de la pièce, qui a verrouillé la porte, puisqu'il nous semble impossible que, de l'extérieur, le loquet puisse être verrouillé de l'intérieur. Mais si, malgré des coups répétés à la porte pendant plusieurs années, nous n'entendons jamais de réponse de l'intérieur, notre hypothèse de la présence de quelqu'un à l'intérieur devra être abandonnée, et nous serons obligés d'en déduire que le pêne a été poussé par un mécanisme ingénieux. C'est la situation à laquelle arrivent les philosophes dont la compréhension se limite à l'observation de l'œuvre de Dieu. C'est une grave erreur d'imaginer que Dieu est comme un cadavre enfoui dans la terre, dont la récupération dépend de l'homme. Si Dieu n'avait été découvert que par l'effort humain, il serait vain d'attendre quoi que ce soit de lui. En effet, de toute éternité, Dieu a appelé l'homme en affirmant : "Je suis présent". Ce serait une grande impertinence d'imaginer que Dieu est redevable à l'homme de l'avoir découvert par son propre effort, et de penser que, sans les philosophes, Dieu serait resté inconnu.

Il est tout aussi insensé de se demander comment Dieu peut parler s'il n'a pas de langue pour le faire. La réponse est évidente : n'a-t-il pas créé la terre et les corps célestes sans mains physiques, ne contemple-t-il pas l'univers sans yeux physiques, n'entend-il pas nos supplications sans oreilles physiques ? N'est-il donc pas nécessaire qu'il nous parle ?

Il ne faut pas non plus prétendre que Dieu a parlé dans le passé et qu'il ne parle plus aujourd'hui. Nous ne pouvons pas limiter sa parole ou son discours à un moment particulier. Il est aussi prêt aujourd'hui qu'il l'a toujours été à enrichir ceux qui le cherchent à la source de la révélation, et les portes de sa grâce sont aussi ouvertes aujourd'hui qu'elles l'ont été dans le passé. Il est vrai, cependant, que depuis que le besoin d'une loi parfaite a été satisfait, toutes les lois et tous les règlements ont été complétés. Toutes les prophéties ont également été accomplies, atteignant leur expression parfaite en la personne de notre seigneur et maître, le Saint Prophète (lpbD), que la paix et les bénédictions d'Al'lah soient sur lui.

(lpbD) - que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui.

[Nous poursuivrons avec la 13e partie, où nous aborderons des sujets tels que "La raison de l'apparition du Saint Prophète (LpbD) en Arabie" et "Les preuves de l'existence de Dieu"].