La responsabilité de l'Algérie

Campo de refugiados de Boudjdour en Tinduf, sur de Argelia - REUTERS/ ZOHRA BENSEMRA
Camp de réfugiés de Boudjdour à Tindouf, dans le sud de l'Algérie - REUTERS/ ZOHRA BENSEMRA
Dans le conflit du Sahara occidental, l'Algérie doit accepter l'opinion majoritaire de la communauté internationale pour résoudre le conflit

La propriété marocaine du Sahara est un fait incontestable. Elle est largement acceptée par la communauté internationale, comme en témoignent l'ouverture de 32 consulats généraux à Laayoune et Dakhla et le soutien explicite de plus de 115 pays à l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine comme seule solution à ce différend régional. 

Suite à la reconnaissance par les Etats-Unis d'Amérique de la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara, cette dynamique internationale s'est poursuivie avec le soutien de nombreux pays à travers le monde et avec la récente décision de la France de soutenir la souveraineté marocaine sur le Sahara. 

Mon pays, l'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara, soutient, comme de nombreux autres pays européens, l'initiative marocaine d'autonomie comme seule base pour mettre fin à ce conflit artificiel. La souveraineté du Maroc sur son Sahara est donc également un fait incontestable. 

Toutes ces évolutions se fondent sur les droits historiques du Maroc sur le Sahara, mais aussi sur les dynamiques irréversibles que connaît la région sur le terrain, notamment la mise en œuvre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, doté d'un budget d'un milliard de dollars, s'ajoutent les initiatives réelles sur la façade atlantique, l'ouverture des pays du Sahel et le gazoduc Maroc-Nigeria, visant à consolider la région du Sahara marocain en tant que plateforme de paix, de stabilité et de co-développement dans les espaces atlantique, saharien, africain et méditerranéen. 

Dans le même temps, la plupart des États membres des Nations unies ne reconnaissent pas la pseudo « RASD » et soutiennent le processus politique, sous l'égide exclusive des Nations unies, comme seul moyen de parvenir à une solution politique définitive au différend régional sur le Sahara. 

A cet égard, je voudrais souligner que la « pseudo RASD » n'est rien d'autre qu'une émanation des intérêts géopolitiques et de l'agenda hégémonique du pays qui héberge les camps de Tindouf : l'Algérie. Elle n'a ni territoire, ni population, ni gouvernement. La grande majorité de la population sahraouie vit dans le Sahara marocain, où elle participe activement au développement et à la vie démocratique de la région par le biais de ses représentants locaux élus, dont certains sont présents ici aujourd'hui et qui participent également aux travaux du Comité des 24. 

En attendant, la population vivant dans les camps n'est même pas considérée comme réfugiée, en raison de l'opposition du Front Polisario et du pays d'accueil, car il serait démontré que la majorité des habitants des camps ne sont pas et n'étaient pas dans le recensement espagnol de 1974, mais sont un amalgame de personnes originaires d'Algérie, de Mauritanie, du Mali et du Maroc, dont le nombre fluctue arbitrairement et dans l'intérêt de continuer à recevoir de l'aide internationale. 

De plus, le « Polisario » n'a ni statut ni légitimité. Il est installé et maintenu par l'État hôte dans les camps de Tindouf, commettant les pires violations des droits de l'homme pour étouffer la contestation dans les camps, au vu et au su du monde entier, ce qui est de plus en plus évident grâce à l'utilisation des téléphones portables. Cette situation est tragique et nécessite une action urgente de l'ONU et de ses agences spécialisées pour que l'Algérie respecte ses obligations en vertu du droit humanitaire international. 

Le soutien croissant à la souveraineté marocaine sur le Sahara et la référence dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU à la nécessité de parvenir à une solution définitive au différend régional sur le Sahara confirment la disparition définitive des thèses séparatistes, auxquelles seuls le « Polisario » et son pays d'accueil continuent de croire. 

Face à cet élan inexorable, le « Polisario » et son pays d'accueil se sont enfermés dans une stratégie de fuite en avant permanente. Preuve en est qu'aujourd'hui, seule l'Algérie a exprimé son opposition à l'initiative d'autonomie. 

L'obstination de l'Algérie à refuser de s'engager de bonne foi dans le processus politique retarde le règlement définitif du différend régional sur le Sahara marocain, prend en otage les habitants des camps de Tindouf et hypothèque l'avenir des peuples de la région. Il empêche la construction du grand Maghreb arabe, si important pour le bien-être des peuples d'Afrique du Nord, pour les intérêts de l'Union européenne, de l'Union africaine et des Nations unies. 

Rafael Esparza Machín, président de l'ACAMA, professeur universitaire à l'ULPGC et expert du Maghreb.