L'autonomie du Sahara : une solution réaliste à un conflit anachronique

- Un conflit manipulé par des intérêts idéologiques
- L'autodétermination ? Oui, mais viable
- L'Espagne doit regarder vers l'avenir, pas vers le passé
Conscient de la nécessité d'une issue politique viable, le Maroc propose depuis des années un plan d'autonomie qui offre une solution de compromis, réaliste et respectueuse de l'identité sahraouie, dans le cadre de sa souveraineté nationale.
Loin d'être une imposition, cette proposition représente une voie raisonnable pour mettre fin à un conflit qui n'a plus de sens au XXIe siècle.
Un conflit manipulé par des intérêts idéologiques
De nombreux Européens, et en particulier certains secteurs en Espagne, continuent d'interpréter le conflit à travers le prisme romantique des années 70, déconnecté de la réalité actuelle du Maghreb.
Cette vision, ancrée dans la rhétorique de la décolonisation et du « droit à l'autodétermination » comme s'il s'agissait d'un manuel scolaire, ignore complètement l'évolution géopolitique de la région et l'instrumentalisation du conflit par l'Algérie, dont l'objectif n'a jamais été la liberté des Sahraouis, mais l'affaiblissement du Maroc et le maintien d'une tension régionale justifiant son propre autoritarisme.
L'autodétermination ? Oui, mais viable
L'autodétermination n'est pas un concept absolu. Il n'existe pas de droit automatique à la sécession. Dans de nombreux cas, la solution a été – et reste – l'autonomie au sein d'un État-nation.
Le modèle marocain propose exactement cela : une large autonomie garantissant aux Sahraouis le contrôle de leurs affaires locales, de leur identité culturelle, de leurs ressources et de leur représentation institutionnelle. Tout cela dans le cadre de la souveraineté du Maroc, pays qui a investi des milliards de dirhams dans les infrastructures, les services publics et le développement économique de la région saharienne.
La soi-disant « République arabe sahraouie démocratique » n'existe pas sur le terrain. Il s'agit d'une entité fictive sans contrôle territorial effectif, gérée depuis des camps à Tindouf sous la surveillance du régime algérien. Elle ne dispose d'aucune institution démocratique ni d'aucune transparence. Peut-on vraiment parler d'un projet d'État sérieux dans ces conditions ?

L'Espagne doit regarder vers l'avenir, pas vers le passé
L'Espagne a une responsabilité historique envers la région, mais cette responsabilité ne peut être confondue avec une dette perpétuelle. Au lieu d'alimenter des discours polarisés, elle doit favoriser une solution politique qui garantisse la stabilité régionale, protège les intérêts stratégiques des deux pays et offre aux Sahraouis une vie digne et pacifique. La proposition marocaine d'autonomie est aujourd'hui la seule option possible et sensée.
Soutenir cette solution n'est pas un geste de soumission ni un renoncement aux principes démocratiques, mais une preuve de maturité politique et d'une compréhension profonde du contexte. Continuer à défendre une indépendance utopique revient, au fond, à défendre l'immobilisme et à condamner des générations de Sahraouis à continuer de vivre dans des camps sous tutelle militaire.
La solution au conflit du Sahara ne passe pas par un ancrage dans le passé, ni par l'adoption de positions idéologiques qui ignorent la réalité géopolitique. Le Maroc a mis sur la table une proposition concrète, viable et assortie de garanties. Il est temps que l'Europe, et l'Espagne en particulier, abandonnent « le romantisme inutile » et misent sur une solution pragmatique : l'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine.
Samir Moudi, hispaniste, professeur et traducteur