L'insupportable légèreté de l'ONU avec le coronavirus

Le 12 mars 2020, alors que la pandémie est confirmée par l'une de ses nombreux organismes, que les gouvernements du monde entier agissent comme des poulets sans tête, qu'attendent les Nations unies pour convoquer une réunion de tous les pays ? Si cette organisation supranationale est utile à quelque chose, c'est bien à la coordination des actions, même si, au cours des dernières décennies, elle a été davantage utilisée pour cultiver un savoir-faire progressiste et pour provoquer des polémiques avec ses rapporteurs qui sont toujours enclins à se ranger du côté des soi-disant nécessiteux. Aujourd'hui, alors que la maladie sévit dans le monde entier, les Nations unies doivent prendre les rênes de la situation, non pas pour décider, mais pour harmoniser, ou du moins pour que pendant trois jours les chefs de gouvernement des quelque deux cents pays puissent se mettre d'accord sur une mesure quelconque pour lutter contre cette terrible situation mondiale.
Les doutes sur les dommages que ce COVID-19 peut causer sont déjà bien réels. Le même auteur s'interroge sur la nécessité de bon nombre des mesures qui ont été mises en œuvre ces deux derniers mois et demi. Mais cette phase de discernement pour savoir si le coronavirus est aussi dangereux qu'on veut nous le faire croire a déjà été surmontée, car maintenant le vrai danger pour l'Humanité n'est pas le virus, mais les conséquences qu'il provoque, les dommages qu'il cause à l'économie et à la vie des citoyens. Nous pourrions payer pour ces conséquences pendant des années, même si nous ne voyons plus le microbe nulle part.
C'est pourquoi nous devons tous convenir que le défi pour l'espèce humaine en ce moment est de contenir la progression de la maladie, qu'elle soit plus ou moins mortelle. C'est pourquoi il est urgent, souhaitable et impératif que les pays s'articulent au sein de la mondialisation tant défendue, qui doit maintenant précisément montrer ses avantages et ses bénéfices. L'Union européenne n'a pas pris de décisions communes pour lutter contre le coronavirus jusqu'à aujourd'hui, et encore moins pour combattre ses effets sur l'économie, sur l'emploi, sur l'activité économique qui est le moteur du monde.
La restriction des voyages vers les États-Unis en provenance des pays qui composent l'espace Schengen est sans précédent en temps de paix. Des restrictions similaires avaient été timidement adoptées en Europe, comme l'annulation des vols de l'Italie vers l'Espagne annoncée par la Moncloa il y a 48 heures. Les Américains tirent les leçons des erreurs commises par le Vieux Continent, mais l'Europe n'a pas tiré les leçons des succès de la Chine, qui ont maintenant été démontrés. L'UE n'a pas limité les vols en provenance de Chine, ce que Trump a fait le 31 janvier. Un mois d'inactivité, comme on le suppose bientôt et comme cela se produit déjà dans une Italie désolée et vide, pourrait faire sombrer les systèmes de production des cinq continents, et vous pourrez évaluer si cela mérite ou non une assemblée spéciale des Nations unies pour la comparaison des données et des mesures.
L'OMS est la principale responsable de ce qui se passe. Hier encore, il critiquait « l'inaction » des gouvernements, un autre revirement de son discours irresponsable dans lequel il demandait quelques jours de tranquillité d'esprit en raison du peu d'impact sur la santé de ce virus et le lendemain il déclarait des épidémies et des pandémies. La remise en cause de l'efficacité de ses messages est nécessaire lorsque l'opinion publique mondiale nage dans la confusion et la désinformation. Il est clair qu'il n'a pas assumé ses responsabilités.
Et enfin, la tâche des gouvernants pour s'attaquer aux conséquences économiques. Un véritable chapelet de mises en œuvre différentes qui n'ont rien à voir les unes avec les autres et qui placent les citoyens du monde à des niveaux différents, selon la responsabilité de leurs dirigeants. Réduire les impôts n'équivaut pas à en retarder le paiement, comme l'a annoncé le Gouvernement espagnol. Les entreprises allemandes ou françaises seront en meilleure position que les espagnoles pour affronter l'hiver d'activité qui est présumé, si les mesures fiscales ne sont pas égalisées. Un sommet des dirigeants peut-il aider à résoudre ces petits détails ? La logique indique oui.