Deux mégaprojets liés à l'archéologie et à la culture africaine enrichissent la carte des musées du Maroc

La Fondation nationale des musées du Maroc va construire un Musée national d'archéologie et des sciences de la Terre et un autre consacré à la culture du continent africain, qui seront inaugurés entre 2027 et 2028 
El yacimiento arqueológico de Chellah, arraigado en la antigüedad, representa mucho más que una simple recopilación de restos antiguos
Le site archéologique de Chellah, ancré dans l'antiquité, représente bien plus qu'une simple collection de vestiges anciens.
  1. Un musée d'archéologie pionnier en Afrique
  2. La Cité africaine : un musée d'un continent entier

La Fondation nationale des musées du Maroc (FNMM) travaille à la construction de deux nouveaux musées : le premier, consacré à l'archéologie et aux sciences de la terre ; et le second, spécialisé dans la culture du continent africain. 

Dotés d'un budget total de plus de 300 millions de dirhams, les deux musées seront inaugurés entre 2027 et 2028 dans la capitale, Rabat. Ces deux mégaprojets s'inscrivent dans la stratégie du pays en faveur de la préservation du patrimoine, tant marocain qu'africain.

La FNMM, qui est chargée de la réalisation et de la gestion de ces nouveaux projets, est l'organisme responsable des 22 musées répartis dans plusieurs villes du Maroc, dont les collections présentent l'histoire, la culture, l'art et l'architecture. 

Su clasificación como monumento histórico en 1920, combinada con su inclusión en la lista del patrimonio mundial de la UNESCO en 2012, resalta su inestimable valor universal
Son classement en tant que monument historique en 1920, ainsi que son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012, soulignent sa valeur universelle inestimable

Un musée d'archéologie pionnier en Afrique

Comme l'a révélé le président de la FNMM, Mehdi Qotbi, dans une récente interview, « le Musée national d'archéologie et des sciences de la Terre du Maroc sera unique en son genre et combinera dans un même espace deux disciplines primordiales, les sciences de la Terre et l'archéologie, qui permettront de retracer l'évolution géologique et humaine du pays ».

« Grâce à sa stratigraphie qui couvre toutes les périodes géologiques, du Précambrien au Quaternaire, le Maroc constitue un terrain unique pour comprendre l'évolution de la Terre, car il permet d'explorer les phénomènes majeurs tels que la formation des continents et les extinctions massives », a ajouté Qotbi.

Le musée représente un projet pionnier dans toute l'Afrique : ce sera le plus grand espace du continent africain et l'un des plus importants au monde. Il s'agit également d'une installation essentielle pour préserver le patrimoine archéologique du Maroc et pour proposer une vision cohérente de l'histoire de l'humanité depuis le Royaume.

Financé par plusieurs départements ministériels avec un budget de 200 millions de dirhams pour construire un espace muséal de 25 000 mètres carrés, le musée sera situé au siège de l'ancienne ambassade américaine, avec vue sur la vallée du Bouregreg.

Ce musée permettra également de relier l'histoire naturelle du territoire aux grandes étapes de son développement humain, en soulignant le rôle fondamental du Maroc en tant que carrefour des civilisations et acteur clé de l'évolution culturelle et scientifique à travers l'histoire.

La nouvelle installation sera inaugurée début 2028 et a pour mission de réécrire et d'enrichir l'histoire du Maroc de la préhistoire aux dynasties islamiques. Grâce aux récentes découvertes archéologiques, le musée met en valeur les anciens fossiles humains, vieux de 300 000 ans, découverts à Jbel Irhoud, qui remettent en question les origines de l'Homo sapiens.

En plus de contribuer à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, le musée est une plateforme patrimoniale qui aspire à devenir un modèle de gestion dans la conservation des fossiles, des vestiges archéologiques et des matériaux géologiques provenant des principales fouilles : 

  • La faille de Taforalt, où les indices de soins médicaux avancés ont révélé une compréhension préhistorique inédite de la santé, y compris la première chirurgie du crâne. Les recherches menées dans les villages néolithiques ont mis en évidence les débuts de la sédentarisation et l'apparition de structures sociales organisées. 
  • Les sites de Chellah et de Lixus, qui remontent à l'Antiquité et qui ont révélé des infrastructures portuaires et commerciales, attestant du rôle stratégique du Maroc dans les échanges humains. 
  • Les fouilles d'Igiliz, berceau des Almohades, ont révélé aux archéologues une organisation qui allie vie spirituelle et gouvernance, marquant le début d'une dynastie influente.
La montaña de Igiliz es ante todo una fortaleza tribal y un lugar de refugio para la comunidad almohade opuesta al Estado almorávide
La montagne d'Igiliz est avant tout une forteresse tribale et un lieu de refuge pour la communauté almohade opposée à l'État almoravide

La Cité africaine : un musée d'un continent entier

Par ailleurs, la Fondation nationale des musées du Maroc a lancé en 2024 les travaux de construction de la Cité de la culture africaine. Le musée, qui est en cours de construction au centre de Rabat, sur un terrain de l'ancien bâtiment de l'état-major de la marine royale, anciennement connu sous le nom de siège de l'OCP et construit entre 1924 et 1960, coûtera environ 100 millions de dirhams.

Situé à l'intersection du quartier Hassan et du quartier administratif, et relié par un vaste réseau de transports (tramway, bus et train), cet espace de 13 202 m2 comprendra des bâtiments administratifs datant de l'époque du protectorat et faisant partie de la zone inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2012.

Afin de perpétuer sa dimension historique et patrimoniale, la Fondation a choisi d'en faire un complexe culturel qui sera conçu en harmonie et en complémentarité avec le Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain, situé en face.

Étant donné que le Maroc constitue la porte de l'Afrique et a toujours défendu l'identité africaine, cette plateforme de dialogue interculturel a pour objectif de célébrer le génie créatif de l'Afrique et sa contribution significative à l'histoire de l'art mondial, a déclaré Mehdi Qotbi dans l'interview susmentionnée.

Le musée veillera à la conservation des éléments architecturaux de grande valeur patrimoniale. Ce complexe muséal sera composé d'un espace d'accueil, de galeries et d'expositions, d'un centre de conservation et de restauration, d'une résidence d'artistes, d'une galerie souterraine reliant la Cité africaine au musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain, d'un café-restaurant et de multiples espaces administratifs et techniques.

L'ouverture de cette Cité de la culture africaine, le Musée du continent, est prévue pour la fin de l'année 2026 et marquera un tournant dans l'éclat du Maroc et sa réaffirmation en tant qu'un des principaux acteurs de l'espace culturel africain. Pour sa part, la Fondation acquiert une expérience considérable qu'elle partagera avec ses homologues institutions culturelles continentales.