Alstom bat Talgo sur la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech

La France remporte un contrat juteux dans le cadre du groupe d'accords signés avec le Maroc à l'occasion de la visite d'État d'Emmanuel Macron à l'invitation du roi Mohammed VI 
Mohamed Rabie Khlie, director general del operador ferroviario nacional de Marruecos, ONCF (Office National des Chemins de Fer), y Henri Poupart-Lafarge, director general del fabricante francés de material rodante Alstom, dan una conferencia de prensa conjunta en Rabat el 29 de octubre de 2024 durante la visita de Estado del presidente francés a Marruecos - PHOTO/AFP
Mohammed Rabie Khlie, PDG de l'ONCF (Office national des chemins de fer), et Henri Poupart-Lafarge, PDG du constructeur français de matériel roulant Alstom, donnent une conférence de presse conjointe à Rabat, le 29 octobre 2024, lors de la visite d'État du président français au Maroc - PHOTO/AFP
  1. Nouvelles relations diplomatiques entre la France et le Maroc
  2. Le cadre d'investissement du Maroc

L'infrastructure ferroviaire du Maroc connaît une croissance importante. Il s'agit d'un secteur très attractif pour les investissements et les affaires en raison de son potentiel. L'un des points attractifs dans ce domaine est la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech. La compétition pour remporter le dernier contrat de fourniture de trains pour cette section comprenait plusieurs candidats et, finalement, la société française Alstom a remporté cet important contrat face à d'autres candidats, y compris la société ferroviaire espagnole Talgo. 

La société française Alstom fournira finalement les trains à grande vitesse marocains pour le tronçon entre Kénitra et Marrakech, qui couvre une distance de 380 kilomètres du nord au centre du royaume marocain.

En ce sens, le Maroc a décidé que l'entreprise française était la « proposition privilégiée » pour fournir 18 trains Avelia Horizon à l'Office national des chemins de fer marocains (ONCF). « Ce modèle à deux étages a fait pencher la balance en faveur d'Alstom, car les modèles proposés par CAF, Talgo et Hyundai Rotem sont des trains à un étage », a déclaré une source de l'ONCF citée par le média marocain Hespress. 

El tren de pasajeros de alta velocidad de próxima generación TGV M (Modular) del operador ferroviario francés SNCF es fotografiado en la planta de Alstom en Belfort, este de Francia, durante la presentación de su diseño de InOui - AFP/FREDERICK FLORIN 
Le TGV M (Modulaire) de nouvelle génération de la SNCF est photographié à l'usine Alstom de Belfort, dans l'est de la France, lors de la présentation de son design InOui - AFP/FREDERICK FLORIN

« Alstom se réjouit d'avoir été choisi par l'ONCF comme l'option préférée pour le train à grande vitesse », ont déclaré des sources de l'entreprise française citées par BFMTV. « Les trains Avelia Horizon de nouvelle génération ont le coût par siège et le cycle de vie les plus compétitifs du marché actuel et améliorent de manière significative l'expérience des passagers », ont-elles ajouté. 

La France devrait fournir une partie du financement du projet, comme elle l'a fait pour la construction de la première ligne à grande vitesse du Maroc entre Tanger et Casablanca. Dans ce cas, l'État français a participé à hauteur de 51 % au coût de 2 milliards d'euros du projet, inauguré en 2018. 

Logotipo del fabricante español de trenes Talgo se muestra en su fábrica de las Rosas, en Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA
Le logo du fabricant espagnol de trains Talgo dans son usine de Las Rosas à Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA

Avelia Horizon est le seul train à deux étages au monde qui roule à plus de 300 km/h, offre une grande flexibilité opérationnelle et garantit les plus hauts niveaux de sécurité et d'expérience des passagers, tout en réduisant la consommation d'énergie et les coûts de maintenance, selon Alstom lui-même. 

Le contrat entre l'ONCF et Alstom n'a pas encore été paraphé car il faut attendre que les autres candidats puissent faire appel de l'offre dans les délais impartis. Une fois le délai passé, le contrat sera formellement signé s'il n'y a pas d'obstacles.

Logotipo del fabricante español de trenes Talgo se muestra en su fábrica de las Rosas, en Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA
Le logo du fabricant espagnol de trains Talgo dans son usine de Las Rosas à Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA

Nouvelles relations diplomatiques entre la France et le Maroc

Le contrat remporté par la France s'élève à 10 milliards d'euros et fait partie de l'un des 22 accords d'État scellés lors de la récente rencontre entre Emmanuel Macron, le président français, et le roi du Maroc, Mohammed VI. 

Mohammed Rabie Khlie, PDG de l'ONCF, et Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, ont été les protagonistes de la signature dans le secteur de la grande vitesse ferroviaire. 

Le monarque alaouite a invité Emmanuel Macron à Rabat pour une visite officielle de trois jours, rendue possible par les nouvelles excellentes relations diplomatiques entre les deux pays. Une situation satisfaisante qui découle de la décision française de reconnaître la proposition du pays nord-africain pour le Sahara occidental comme la voie la plus sérieuse et la plus crédible pour résoudre le différend sahraoui. Emmanuel Macron a lui-même prononcé un important discours devant le Parlement marocain au deuxième jour de sa visite d'État, dans lequel il a réaffirmé le soutien de la France à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

El director general de Alstom, Henri Poupart-Lafarge (izq.), y el presidente de la Oficina Nacional de Ferrocarriles de Marruecos (ONCF), Mohamed Rabie Khlie (der.), firman documentos durante su reunión en el Palacio Real de la capital, Rabat, el 28 de octubre de 2024 - AFP/LUDOVIC MARIN
Le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge (à gauche) et le président de l'Office national des chemins de fer marocains (ONCF) Mohamed Rabie Khlie (à droite) signent des documents lors de leur rencontre au Palais royal de la capitale Rabat, le 28 octobre 2024 - AFP/LUDOVIC MARIN

Le président français a une fois de plus souligné aux parlementaires marocains que le présent et l'avenir du Sahara occidental font partie de la souveraineté du Maroc sur la zone sahraouie, considérée par le pays nord-africain comme faisant partie de ses provinces méridionales. 

Il s'agit d'un nouvel élan pour les infrastructures marocaines. Le Maroc développe ses connexions avec le maximum dans différents domaines tels que le transport ferroviaire, aérien et routier en vue de la prochaine Coupe du monde de football en 2030, que le royaume marocain organisera conjointement avec l'Espagne et le Portugal. Un événement très important pour lequel il est nécessaire de disposer d'un réseau de transport étendu et d'une capacité d'accueil importante.

Logotipo del fabricante español de trenes Talgo se muestra en su fábrica de las Rosas, en Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA
Le logo du fabricant espagnol de trains Talgo dans son usine de Las Rosas à Madrid - REUTERS/VIOLETA SANTOS MOURA

Le cadre d'investissement du Maroc

Le Maroc a mis en place un important programme visant à encourager les investissements économiques dans le pays, aussi bien en provenance du Maroc que de l'étranger. 

Dans le cadre du plan promu par le roi Mohammed VI, visant à moderniser le pays dans tous les domaines depuis son accession au trône en 1999, il a été prévu, entre autres, d'établir une Nouvelle charte de l'investissement qui prévoit une somme d'argent importante pour développer divers secteurs nationaux, à travers des contrats attractifs pour les entreprises ou les investisseurs ; en plus d'incitations, de garanties juridiques et d'allègements fiscaux pour tout investisseur intéressé à profiter de contrats pour développer des affaires sur le territoire marocain. 

La Nouvelle charte de l'investissement du pays nord-africain a une stratégie définie jusqu'en 2026. Parmi ses points forts figurent l'amélioration du cadre juridique des affaires, le renforcement de la coordination et de la supervision de l'environnement des affaires et l'optimisation, la numérisation et la décentralisation des procédures administratives.