Les autorités brésiliennes enquêtent sur JP Morgan pour corruption présumée liée à Petrobras
JP Morgan, l'une des plus grandes banques du monde, fait l'objet d'une enquête sur une affaire de corruption présumée au Brésil. Selon Reuters, la société financière basée à New York est soupçonnée d'avoir blanchi de l'argent et d'avoir fait baisser les prix du pétrole en pratiquant la subornation. La compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras est également impliquée dans ce projet.
La police fédérale brésilienne cherche à "déterminer si JP Morgan a obtenu des livraisons de carburant de Petrobras à des prix artificiellement bas en acheminant des pots-de-vin aux employés du bureau de négociation de Petrobras par le biais d'un réseau d'intermédiaires, selon des personnes et des documents liés à l'enquête", rapporte Reuters.
Les autorités de l'État ont à leur disposition des courriels, des messages WhatsApp, des témoignages et des relevés bancaires. Les documents judiciaires comprennent également la déposition de Rodrigo Berkowitz, un ancien négociant en carburant de Petrobras.
L'enquête actuelle remonte à 2011, lorsque JP Morgan a acheté 300 000 barils de carburant à Petrobas, comme l'explique le journaliste Gram Slattery. M. Slattery affirme également que ce processus fait partie d'une enquête plus large sur les irrégularités dans le secteur des matières premières.
Ce n'est pas la première fois que Petrobas se retrouve sous le feu de la controverse. En 2014, Lava Jatos, le plus grand système de corruption de l'histoire du Brésil, a été mis au jour. Les autorités du pays ont indiqué des "pratiques criminelles" commises par la direction exécutive du marketing et de la commercialisation de Petrobras. Cependant, la compagnie pétrolière a cherché à se dissocier de cette nouvelle affaire, déclarant qu'elle a une "tolérance zéro pour la fraude et la corruption". Ils ont également assuré qu'ils avaient aidé les autorités brésiliennes dans plusieurs affaires de corruption.
JP Morgan, pour sa part, a été impliqué dans un autre scandale similaire en 2016. La société a dû payer une amende de 264 millions de dollars pour une affaire de corruption en Chine.
La corruption des grandes entreprises internationales s'est étendue à d'autres pays d'Amérique latine. La société suisse Vitol, premier négociant mondial de pétrole, a admis avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires au Mexique, au Brésil et en Équateur entre 2015 et 2020. À la suite de cette affaire, la compagnie pétrolière nationale mexicaine Pemex a annulé plusieurs contrats avec Vitol. Octavio Romero, directeur général de la compagnie pétrolière, a déclaré qu'elle chercherait à se débarrasser des conditions qu'elle considère comme "défavorables". Pemex a également suspendu ses activités avec Trafigura, le deuxième plus grand négociant de pétrole au monde.
Coordinateur pour l'Amérique latine : José Antonio Sierra
