Selon le chef de l'état syrien, entre 20 et 42 milliards de dollars syriens ont été perdus

Bachar al-Assad affirme que des milliards de dépôts de citoyens syriens sont bloqués dans les banques libanaises

PHOTO/FACEBOOK PRESIDENCIA SIRIA VIA AP - Bachar al-Assad affirme que des milliards de dépôts de citoyens syriens sont bloqués dans les banques libanaises

La grave crise économique dans laquelle est plongé le pays du cèdre, affecte négativement la situation financière de la population syrienne. Les banques libanaises, craignant la fuite des capitaux et confrontées à une crise monétaire aiguë, ont depuis l'année dernière imposé des contrôles stricts sur les retraits et les transferts d'argent à l'étranger, provoquant l'indignation des citoyens, tant dans le pays qu'à l'étranger, car ils ne peuvent pas accéder à leurs économies.

Selon le chef de l'Etat syrien, « entre 20 et 42 milliards de dollars de dépôts syriens ont été perdus dans ce secteur en crise, qui disposait auparavant d'environ 170 milliards en devises étrangères », des déclarations d'Al-Assad recueillies jeudi par Reuters

Les hommes d'affaires syriens affirment que les contrôles stricts du Liban sur les retraits ont bloqué des centaines de millions de dollars utilisés auparavant pour importer des produits tels que le pétrole ou les matières premières en Syrie.  

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L'effondrement rapide de la monnaie syrienne depuis le début de l'année a entraîné une hausse générale des prix. Fatiguée d'une décennie de guerre, la population ne peut plus se permettre les produits de première nécessité tels que le combustible pour le chauffage à l'approche de l'hiver. Le mois dernier, le gouvernement syrien, confronté à de graves pénuries de carburant, a été contraint d'augmenter le prix du pain alors que les stocks de blé s'épuisaient. 

« Ce chiffre pour une économie comme celle de la Syrie est terrifiant », a déclaré Bachar al-Assad. « C'est un problème grave dont personne ne parle », a-t-il ajouté, lors d'une visite à une foire qui a été couverte par les médias officiels.

Selon des banquiers et des hommes d'affaires syriens, de nombreuses sociétés écrans syriennes ont également longtemps échappé aux sanctions occidentales en utilisant le système bancaire libanais pour importer des marchandises de contrebande en Syrie par voie terrestre. Ces entreprises constituent une façade et sont mises sur la liste noire du Trésor américain. 

Cette fois, cependant, le président syrien ne blâme pas les sanctions américaines pour la situation économique dramatique de son pays, notamment la loi César, la dernière des sanctions extraterritoriales imposées par les États-Unis en juin dernier à toute personne faisant des affaires avec le régime de Damas.