Les carburants renouvelables, la meilleure option pour la décarbonisation des transports
L'efficacité des carburants renouvelables dans la décarbonisation des transports aériens, terrestres et maritimes a été soulignée lors de la conférence organisée par la Plateforme pour les carburants renouvelables, au cours de laquelle David Cuesta, directeur de NTT Data, a présenté le rapport qu'il a réalisé à ce sujet. Une étude qui fournit d'autres données intéressantes telles que l'effet immédiat de ces carburants, « une augmentation de 1 % des carburants renouvelables utilisés en Espagne signifierait une réduction des émissions supérieure à celle obtenue par la flotte actuelle de véhicules avec un label zéro émission » ; l'utilisation de déchets qui ne sont pas utilisés actuellement ; la possibilité de ne pas avoir à changer de véhicule ; sa contribution à la lutte contre le dépeuplement des zones rurales, car elle stimulerait les industries agricoles et agroalimentaires ; et sa contribution au leadership de notre pays dans ce domaine.
Après les mots de bienvenue du directeur général du Club espagnol de l'énergie, Arcadio Gutiérrez, qui a également souligné la nouvelle législature européenne que nous vivrons à partir du 9 juin, M. Cuesta a fait une présentation exhaustive du rapport dans lequel il a souligné le grand potentiel que représentent les carburants renouvelables pour la décarbonisation du transport routier, aérien et maritime, une option qui non seulement garantit le respect du défi d'atteindre zéro émission d'ici 2050, mais qui implique également un coût plus faible.
Cuesta, qui n'a pas ignoré l'effort considérable et l'utilisation de nouvelles technologies qu'exige la décarbonisation, a également parlé de la nécessité d'un soutien au niveau réglementaire.
« La réduction des émissions de CO₂ en 2030 serait supérieure de 10 % au scénario défini dans le Plan national intégré pour l'énergie et le climat (PNIEC) et permettrait de réduire 9 millions de tonnes de CO₂ supplémentaires au cours de la période 2024-2030 », a-t-il déclaré.
Il a également analysé les objectifs pour 2030 en ce qui concerne les 3,6 millions de véhicules électriques qu'il devrait y avoir, un défi, selon lui, qui ne sera pas relevé, pour affirmer qu'avec l'incorporation de carburants renouvelables, les objectifs de réduction des émissions seraient atteints et que la réduction serait même étendue de 97 à 106 millions de tonnes de CO₂. « Les carburants renouvelables sont le moyen le plus efficace d'obtenir des résultats immédiats », a-t-il déclaré.
En ce sens, Cuesta a assuré que les carburants renouvelables et l'électrification sont compatibles et qu'ils sont capables d'aller plus loin si les politiques en matière d'énergies renouvelables sont adéquates.
Le rapport montre également quel serait le coût pour l'utilisateur qui changerait sa voiture pour une voiture électrique, et il a assuré qu'avec les carburants renouvelables, la transition serait accessible, de sorte qu'il ne serait pas nécessaire de changer de véhicule, « la caractéristique de durabilité des énergies renouvelables devrait être plus largement reconnue ».
L'Espagne, troisième pays d'Europe
Quant à la capacité de l'Espagne à produire ces carburants, il a rappelé qu'elle est le troisième pays d'Europe et que nous sommes face à un scénario très ambitieux dans lequel la demande peut être couverte d'ici 2030.
Pour David Cuesta, « une action combinée nous permettrait d'atteindre plus rapidement les scénarios de décarbonisation » et il a rappelé que l'Espagne possède l'une des industries de raffinage les plus puissantes d'Europe, avec 8 des 80 raffineries existantes, et un capital humain hautement qualifié. « Ces industries vont être réformées, nous sommes également leaders dans l'industrie du bioraffinage, mais nous fonctionnons en dessous de la capacité de nos usines. Cependant, « nous sommes prêts à aller plus loin », a-t-il déclaré.
L'orateur a conclu en rappelant les grands avantages des carburants renouvelables pour une transition énergétique juste et durable, non sans plaider pour des quotas plus élevés pour les énergies renouvelables, un meilleur traitement fiscal, de meilleures mesures pour contribuer à la distribution des matières premières et des mesures de réconciliation car, a-t-il dit, « les énergies renouvelables ont été moins bien traitées ».
Une transition juste
La table ronde « Une transition juste pour les transports ; le potentiel des carburants renouvelables » a ensuite été animée par Laura Ojea, rédactrice en chef d'Energy in El Español, avec la participation de Javier Gándara, président de l'ALA, Ramón Valdivia, vice-président exécutif de l'ASTIC, et Javier Garat, secrétaire général du CEPESCA.
Les trois intervenants, représentant respectivement les secteurs du transport aérien, terrestre et maritime, se sont accordés pour souligner l'importance des carburants renouvelables, la nécessité de faire converger les différentes énergies, le besoin d'une plus grande aide fiscale et économique de la part de l'administration pour encourager la transition énergétique, comme l'application de taux d'imposition réduits et d'exemptions dans la taxe spéciale sur les hydrocarbures, et le respect des feuilles de route spécifiques à chaque secteur. Ils ont également souligné l'opportunité pour l'Espagne d'être à la tête de cette industrie et la façon dont les carburants renouvelables peuvent bénéficier à l'Espagne rurale.
Javier Gándara a souligné que le secteur de l'aviation est peut-être le plus compliqué à décarboniser, car la production de SAF (Sustainable Aviation Fuels) est 3 à 6 fois plus chère que la production traditionnelle, « il faut donc articuler les mesures ». « Nous devons rechercher la décarbonisation, et non l'électrification, et dans le cas de l'aviation, c'est la chose la plus logique à faire ». Il a également souligné la possibilité pour l'Espagne de devenir « le champion de la production d'énergie ».
Ramón Valdivia a défendu la possibilité d'avoir différentes options et de choisir la meilleure à un moment donné, et a parlé de la grande opportunité que représente pour l'Espagne les carburants renouvelables : « Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront. Nous avons une opportunité dans le secteur industriel ». Il a également réitéré l'idée, partagée par tous, de rendre les entreprises plus compétitives et d'augmenter les aides fiscales.
Enfin, Javier Garat, qui a rappelé l'engagement en faveur de la décarbonisation du secteur maritime, bien qu'il s'agisse du secteur le moins polluant, a fait allusion à la solution que représentent les carburants renouvelables pour eux, étant donné le coût élevé qu'impliqueraient d'autres alternatives : « D'autres sources d'énergie impliqueraient un coût élevé, un changement législatif et un développement logistique ». Comme ses collègues, il a souligné qu'« il est difficile de faire des progrès en matière d'efficacité énergétique si certaines mesures, telles que la fiscalité, ne sont pas réalisées ».
Soutien de l'administration
José Luis Cabo, directeur général adjoint des hydrocarbures et des nouveaux carburants, a clôturé la conférence. Après avoir rappelé l'engagement de l'Espagne à atteindre les objectifs de 2030, il a parlé de l'opportunité que représentent les carburants renouvelables pour le pays, principalement dans la décarbonisation du parc automobile actuel, et de la nécessité de combiner l'utilisation de biocarburants avancés avec l'électrification.
Il a également fait référence à la responsabilité de l'administration d'accompagner, de promouvoir et d'encourager la production de carburants renouvelables pour une énergie plus juste et pour réduire leur impact économique. « Le respect du règlement signifie une augmentation de la demande en biocarburants et le développement de l'hydrogène et de ses dérivés », a-t-il souligné.
Le directeur général adjoint a conclu en remerciant les secteurs concernés pour leur travail et leur volonté de décarbonisation.
