La crise libanaise affecte les salaires de plus de 300 000 civils, dont des fonctionnaires, des militaires et des retraités

Crise salariale au Liban

REUTERS/MOHAMED AZAKIR - Edificio del Banco Central del Líbano en Beirut
REUTERS/MOHAMMED AZAKIR - Le bâtiment de la Banque centrale du Liban à Beyrouth

Dans un communiqué officiel, le ministère libanais des Finances a annoncé son incapacité à verser les salaires correspondants à ses citoyens : "Il est important que le ministère des Finances indique qu'il ne sera pas en mesure de verser les salaires, les allocations, les traitements et l'augmentation stipulée... Le dernier mois de juin avant l'Aïd al-Adha, en raison du manque de fonds financiers à ce jour". 

Les syndicats libanais ont exprimé leur inquiétude face à la situation et mettent en garde contre une crise imminente. Le président du syndicat général, Bishara al-Asmar, a déclaré à l'agence de presse Arab World News Agency qu'il n'y avait pas de budget de réserve pour le reste de l'année.  

Les salaires moyens sont également à un niveau historiquement bas, depuis 2019 ils sont en baisse, Arab News note également qu'"en 2019, le salaire minimum d'un employé de la fonction publique équivalait à 950 000 livres libanaises (633 $), alors qu'il a maintenant atteint 140 $." 

Les fonctionnaires, les militaires et les enseignants ont reçu des salaires inférieurs au minimum, tandis que les ministres, les juges, les députés et les personnes travaillant dans le secteur des communications et de l'électricité ont pu bénéficier d'une augmentation de salaire et d'avantages.

AP/HUSSEIN MALLA - La gente hace cola frente a una oficina de cambio para comprar dólares estadounidenses, en Beirut, Líbano
AP/HUSSEIN MALLA - Des personnes font la queue devant un bureau de change pour acheter des dollars américains, à Beyrouth, au Liban

La situation économique du Liban est la pire depuis des décennies. La valeur de la livre libanaise a considérablement chuté en raison de la grave pénurie de devises étrangères dans le pays. Les prix des denrées alimentaires, du carburant et des médicaments ont donc grimpé en flèche. Le nombre d'entreprises qui ont fermé leurs portes a augmenté, tout comme le taux de chômage.

Plusieurs facteurs ont contribué à la crise économique au Liban. L'un des principaux est le niveau élevé d'endettement du pays. Après la guerre civile de 1975-1990, les gouvernements successifs ont accumulé des dettes avec peu de chances de remboursement. Une grave pénurie de devises étrangères dans le pays a entraîné une forte dépréciation de la livre libanaise.  

La situation de la livre libanaise est grave. La monnaie a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis 2019. La dévaluation de la livre est due à une combinaison de facteurs. L'une des principales raisons est l'impression massive de monnaie injectée dans le système. Cela a entraîné une pénurie de devises étrangères, ce qui a fait chuter la valeur de la livre. Le taux de change du dollar sur le marché noir continue de fluctuer considérablement en raison de la dévaluation de la livre causée par la pénurie aiguë de dollars au Liban. 

Les prix de l'électricité, des transports, de la nourriture, du carburant et des médicaments ont augmenté de façon exponentielle, tandis que les salaires des citoyens diminuent ou ne sont pas versés. Le chômage et les fermetures d'entreprises dues à la hausse des prix suscitent également des inquiétudes. Le gouvernement libanais est confronté à de nombreux défis, certains experts suggérant des changements structurels, tels que la mise en œuvre de mesures fiscales pour promouvoir la croissance économique, afin de surmonter la crise générale.