Des financements pour rapprocher la Tunisie aux entreprises espagnoles
Seuls 14 kilomètres séparent l'Espagne de l'Afrique dans le détroit, un continent où il y a beaucoup à faire et dont la population a un pouvoir d'achat croissant. Ce mercredi, la Chambre de commerce de Madrid a présenté la ligne de crédit ouverte suite à un accord entre l'Intituto de Crédito Oficial (ICO) et la Tunisie : 25 millions d'euros pour les deux prochaines années.
L'Afrique du Nord et le Maghreb sont l'une des opportunités commerciales naturelles pour les entreprises espagnoles, au-delà de l'Union européenne. L'un des pays les plus attractifs pour les investissements dans ce domaine est la Tunisie, le seul qui, après le printemps arabe, a réussi à approuver une nouvelle constitution et tente de se démocratiser. Le tourisme est l'un de ses atouts les plus puissants, qui se redresse désormais après la grave crise de sécurité qu'il a subie après les attentats terroristes de 2015.
Pour aider les entreprises espagnoles à s'implanter sur ce marché intéressant, l'ICO a signé en juillet dernier un accord avec le ministre tunisien du développement des investissements et de la coopération, Z. Laadhari, pour la mise en place d'une ligne de crédit destinée à financer des projets de petite et moyenne envergure, à charge du Fonds pour l'internationalisation des entreprises. Le délai de remboursement sera de 40 ans et le prêt est garanti par la garantie souveraine de la Tunisie, par l'intermédiaire de sa Banque centrale. Le parlement du pays du Maghreb l'a approuvé le 29 mai.
Cette nouvelle ligne de financement est la dixième à être ouverte avec la Tunisie ; la dernière a été approuvée en 2008, pour un montant de 25 millions d'euros, et est opérationnelle jusqu'en 2015. « La Tunisie est en train de changer à pas de géant. La semaine prochaine, des hommes d'affaires espagnols se rendront en Tunisie. C'est un pays qui possède un grand capital humain, puisque l'éducation est de grande qualité », a déclaré mercredi Esther Calvo Ruiz, responsable de l'internationalisation de l'entreprise de la Chambre de commerce de Madrid.
Nuria Santos, chef de service au ministère de l'industrie, a encouragé les exportateurs espagnols à profiter de cette aide. « La dette est contractée par l'importateur étranger et les entreprises espagnoles obtiennent un financement par l'intermédiaire de l'ICO (Instituto de Crédito Oficial) », a-t-elle déclaré.
Guillermo Franco, technicien commercial et conseiller économique à Dakar, a décrit un marché tunisien comme étant "multi-diversifié" et a encouragé les entreprises à s'intéresser au pays. « Le Maghreb est la voie naturelle de sortie de nos investissements et il existe depuis longtemps de bonnes relations économiques avec ce pays », a expliqué Franco.
Pour accéder à cette aide, l'importateur doit contacter une banque commerciale tunisienne et c'est par ce canal que le financement est obtenu. « Il suffit de dire à l'entreprise importatrice de demander de l'aide », a insisté Olga Verdugo, une employée de la sous-direction générale de la promotion financière au secrétariat d'État au commerce. Jusqu'à cinq projets ont déjà été lancés grâce à cette ligne de financement et jusqu'à 60 nouvelles initiatives ont bénéficié de la précédente.
