Un débarquement amphibie avec la participation de 3 000 soldats de 19 pays

Le développement du futur Système européen de commandement et de contrôle stratégiques mené par Indra passe son test le plus difficile

PHOTO/INDRA

Les premières manœuvres militaires réelles de la nouvelle Capacité de déploiement rapide de l'UE effectuées sous le commandement des forces armées espagnoles lors de l'exercice MILEX-23 ont permis à Indra et à ses partenaires industriels de démontrer les capacités des futurs Systèmes européens de commandement et de contrôle en reproduisant la planification d'une mission de grande envergure telle que celle effectuée au large des côtes de Cadix et mobilisant pas moins de 3 000 soldats de 19 pays.

Les principaux membres du projet EC2 (European Command and Control) du Fonds européen de défense, formé par Leonardo, Eviden, LuxGovSat et Thales Edisoft et coordonné par Indra, se sont installés sur le porte-avions Juan Carlos I pour déployer un centre de commandement et de contrôle relié au quartier général de Bruxelles et travailler à la planification simultanée d'un débarquement amphibie de grande envergure comme celui qui a eu lieu au large de Cadix. 

Sur le terrain, l'exercice MILEX-23 s'est déroulé comme prévu dans le cadre d'une opération visant à rétablir la sécurité dans un pays non européen déstabilisé par les actions d'un important groupe terroriste. Parallèlement aux commandants menant l'opération, le groupe industriel dirigé par Indra a démontré les avantages qu'offrira le futur système, permettant à un groupe d'officiers de planifier simultanément une mission de la complexité de celle en cours, sans avoir besoin d'être physiquement au même endroit, nécessitant la mobilisation de moyens aériens, terrestres et navals déployés de manière parfaitement synchronisée. 

Le Système de Commandement et de Contrôle développé sous la direction d'Indra, Leonardo, Eviden, LuxGovSat et Thales Edisoft, ainsi que 17 autres entreprises, a démontré la flexibilité et la précision avec lesquelles une mission de ces caractéristiques peut être préparée pendant une semaine entière, du 16 au 22 octobre. 

Le directeur des Systèmes terrestres et du commandement et du contrôle d'Indra, Antonio Hernández, a déclaré que cette récréation a permis "de montrer certaines des capacités qui feront partie du futur Système européen de commandement et de contrôle (EC2) et qui seront développées dans des phases ultérieures, et de confirmer lesquelles peuvent être déployées au cours de cette phase initiale". 

L'exercice a notamment permis de tester la maturité du Système de planification, ainsi que le système dit "zero-day", qui permet le déploiement immédiat des capacités de commandement et de contrôle dans la zone d'opérations. Il a également démontré les capacités des systèmes de communication et de sécurité par satellite qui permettent de travailler dans un environnement multi-domaines (terre, mer, air, cyberespace) à partir d'une seule position. 

Le développement du Système européen de commandement et de contrôle (EC2), qui fait partie du projet de coopération structurée permanente (PESCO) appelé EUMILCON et dirigé par l'Espagne avec la France, l'Allemagne, l'Italie, le Luxembourg et le Portugal, a commencé en 2019 après avoir été sélectionné comme l'un des projets initiaux du Programme européen de développement industriel de la défense (EDIDP). En 2022, le projet a reçu un soutien financier supplémentaire du Fonds européen de défense (FED). Son développement s'achèvera en 2025 et son objectif est de doter le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) des capacités nécessaires pour coordonner des missions à l'étranger impliquant plusieurs pays de l'UE, se conformant ainsi à la Boussole stratégique européenne promue par le Conseil de l'UE, qui définit le plan à suivre pour renforcer la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'UE.