Les énergies renouvelables renforcent les relations entre le Maroc et l'Italie

Le Maroc et l'Italie continuent de renforcer leur coopération bilatérale dans de nombreux domaines, y compris les énergies renouvelables, d'une manière qui sert les intérêts des deux pays.
À cet égard, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a déclaré, lors du sommet "Italie-Afrique : un pont pour une croissance partagée" qui s'est tenu cette semaine à Rome, que l'Italie montrait un "grand intérêt" à participer aux projets menés par le Royaume dans le domaine de la promotion des énergies renouvelables. "Le Maroc est au cœur du projet présenté par l'Italie pour soutenir et coopérer avec les pays africains à travers un partenariat égalitaire".
Selon Akhannouch, l'intérêt de l'Italie pour les projets marocains de développement des énergies renouvelables s'est clairement manifesté "dans toutes les réunions et interventions qui ont caractérisé ce sommet".
De son côté, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé que son gouvernement avait affecté 5,5 milliards d'euros au financement du "Plan Mattei", qui vise à investir dans le continent africain sous forme d'investissements, de prêts et de subventions, y compris la création d'un grand centre de formation professionnelle dans le domaine des énergies renouvelables au Maroc.
Le sommet dans la capitale italienne a été l'occasion de mettre en lumière les projets du Maroc en matière de production d'hydrogène vert et les grandes avancées réalisées par le Royaume depuis 2009 dans le domaine de la promotion des énergies durables. Le Royaume vise un objectif de 52% d'électricité produite à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030.
Hisham Moataded, universitaire et expert en relations internationales et stratégiques, déclare à Al-Arab que "la coopération entre les deux pays dans le domaine de l'hydrogène vert est un élément fondamental pour une coopération positive au plus haut niveau, qui constitue une opportunité pour renforcer les relations dans leurs aspects diplomatiques et politiques, loin des positions conjoncturelles et des calculs politiques".

Le ministère italien des Affaires étrangères a confirmé en juillet dernier que le Maroc est un partenaire stratégique pour la sécurité de l'Italie en Méditerranée, et qu'il est nécessaire de travailler avec lui pour la stabilité et la prospérité de la région. Rome décrit également le Royaume comme un "pays essentiel dans le voisinage méridional" qui peut toujours compter sur l'Italie en tant que nation amie au sein de l'UE.
Pour sa part, le chef de la commission "Politique de l'Union européenne" du Sénat italien et ancien ministre des Affaires étrangères, Giulio Terzi di Santa Agata, a indiqué qu'outre la Méditerranée, "les deux pays partagent des préoccupations sécuritaires, notamment en ce qui concerne la prolifération de groupes et d'entités en Afrique, qui menacent la stabilité et la sécurité du continent". Sur ce point, l'homme politique italien a salué l'approche du Maroc en matière de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.
Le plan d'action pour la mise en œuvre du partenariat stratégique multidimensionnel, signé à Rabat en 2019, identifie quatre priorités pour les relations maroco-italiennes pour les années à venir : le renforcement du dialogue politique sur les questions régionales en Afrique, au Moyen-Orient et en Méditerranée, la consolidation de la coopération économique et culturelle, l'amélioration de la coordination sécuritaire et la mise en place d'un mécanisme consultatif en matière d'immigration et d'affaires consulaires.

Un rapport publié mardi par l'Institut marocain d'analyse politique indique que Rome et Rabat cherchent désormais à coopérer dans le domaine de l'énergie verte. Ainsi, Rome a l'opportunité de rééquilibrer sa diplomatie énergétique vers les hydrocarbures et d'engager Rabat dans les secteurs des énergies renouvelables et de l'hydrogène vert. En outre, forts de leur expérience dans le secteur automobile, les deux pays peuvent tirer parti de leur coopération commerciale pour développer des chaînes de valeur dans le domaine des énergies vertes.
Selon l'Institut marocain d'analyse politique, l'une des opportunités les plus prometteuses pour la coopération italo-marocaine réside dans les efforts du Maroc pour développer sa capacité à produire de l'hydrogène vert et sans carbone. Tandis que l'Italie a la possibilité de jouer un rôle important dans la chaîne de valeur de l'hydrogène vert au Maroc, comme elle le fait dans le secteur automobile.
Le professeur de relations internationales et de droit international Mohamed Lakrini a confirmé à Al-Arab que "le partenariat stratégique multidimensionnel est le principal déterminant des relations entre le Maroc et l'Italie et inclut la coopération dans le domaine des énergies renouvelables". "Le Maroc doit être un partenaire stratégique de par sa position et son rôle dans un certain nombre de questions sensibles telles que la sécurité, la politique et l'économie", a-t-il ajouté à Al-Arab.

Selon le portail du commerce extérieur du gouvernement italien, "le Royaume est un pays stratégique pour l'Italie dans la région méditerranéenne grâce à sa stabilité politique et aux perspectives positives de croissance économique, qui sont des éléments qui distinguent le Royaume dans la région".
En termes d'énergie, Rabat est également un partenaire important pour Rome dans le domaine du développement durable, selon le rapport de l'Institut italien d'études politiques internationales. Selon l'institution, "le Maroc a développé ces dernières années l'une des stratégies de transition énergétique les plus ambitieuses en termes d'énergie. Le continent africain, avec le Maroc en particulier, est devenu l'une des "destinations les plus importantes pour la recherche et les opérations énergétiques durables, grâce au développement du secteur de l'hydrogène vert".