La directrice générale du FMI s'est rendue dans ce pays d'Afrique du nord pour rencontrer le chef du gouvernement marocain et assister à une conférence sur les monnaies numériques

Le Fonds monétaire international considère le Maroc comme un modèle de développement

AFP/MANDEL NGAN - El sello del Fondo Monetario Internacional (FMI) se ve fuera de un edificio de la sede en Washington, DC
AFP/MANDEL NGAN - Le sceau du Fonds monétaire international (FMI) est visible à l'extérieur d'un bâtiment du siège à Washington, DC.

Lors d'une rencontre entre la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, et le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, le Maroc a été déclaré modèle en matière de gestion de la crise post-COVID, grâce à des actions gouvernementales spécifiques et limitées dans le temps.  

La réunion s'est tenue en marge d'une visite officielle dans le pays pour préparer les prochaines assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, qui se tiendront à Marrakech en octobre prochain, et pour renforcer le partenariat existant entre le Royaume et le FMI. 

Le Premier ministre a exprimé, dans un communiqué diffusé par Maghreb Arab Press, la fierté du Royaume d'avoir été choisi pour un tel événement phare au niveau mondial, ce qui témoigne de l'intérêt considérable que portent les institutions financières internationales au Maroc. 

Akhannouch a également souligné que cet événement est l'occasion de mettre en exergue les étapes importantes franchies par son pays dans les différents domaines de développement sous la conduite du Roi Mohammed VI et de faire connaître la civilisation et la culture marocaines, assurant que le Maroc, en accueillant cette importante rencontre, représente l'ensemble du continent africain.

AFP/IAN FOSYTH - Aziz Akhannouch, primer ministro de Marruecos
AFP/IAN FOSYTH - Aziz Akhannouch, premier ministre du Maroc

Par ailleurs, le chef du gouvernement a passé en revue les grandes lignes de l'action gouvernementale qui s'articulent principalement autour de la relance économique, la généralisation de la protection sociale, la réforme fiscale, la réforme du secteur public et la réforme du secteur financier. 

Akhannouch a également rappelé les principaux fondamentaux de la politique économique et sociale du royaume alaouite, ainsi que son engagement à poursuivre son action pour améliorer les équilibres macroéconomiques et assurer la mise en œuvre optimale des grandes stratégies de développement du pays dans les différents secteurs. 

La loi de finances pour 2023 reflète cette approche en incluant la consolidation des fondements de l'État social voulu par le souverain, la promotion de l'investissement, la prise en charge de la problématique de la gestion de l'eau et la mise à disposition des ressources nécessaires pour assurer la pérennité des réformes.

PHOTO/FILE - La directora gerente del Fondo Monetario Internacional (FMI), Kristalina Georgieva
PHOTO/FILE - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, est la première femme à être élue au conseil d'administration du FMI

Visite du FMI à Rabat 

Par ailleurs, Georgieva a indiqué plus tôt dans la journée que le FMI développe activement une plateforme de monnaie numérique pour les banques centrales (CBDC) afin de faciliter les transactions transfrontalières.  

Comme le rapporte Reuters, lors d'une conférence réunissant les banques centrales africaines à Rabat, Georgieva a souligné l'importance de la connectivité et de l'interopérabilité entre les pays pour garantir des transactions plus efficaces et plus équitables. 

Georgieva a déclaré : "Les CBDC ne devraient pas être limitées aux frontières nationales. Pour plus d'efficacité et d'équité, nous avons besoin de systèmes qui relient les pays, nous avons besoin d'interopérabilité". Elle a souligné l'engagement du FMI à créer une plateforme mondiale de CBDC pour répondre à ce besoin. 

Le FMI exhorte les banques centrales à établir un cadre réglementaire unifié pour les monnaies numériques qui favorise l'interopérabilité au niveau mondial. L'absence de consensus sur une plateforme commune pourrait créer un vide que les crypto-monnaies pourraient combler, a-t-elle averti.

PHOTO/FILE - Logo del Banco Mundial
PHOTO/FILE - Logo de la Banque mondiale

Les CBDC diffèrent des crypto-monnaies en ce qu'elles sont contrôlées par les banques centrales et fonctionnent dans le cadre d'un système centralisé. L'initiative du FMI vise à exploiter le potentiel des CBDC pour les transactions internationales, en favorisant l'inclusion financière et en réduisant le coût des envois de fonds. Georgieva a fait remarquer que le coût moyen des transferts d'argent s'élève actuellement à 6,3 %, soit un total de 44 milliards de dollars par an. 

La directrice a souligné l'importance de soutenir les CBDC avec des actifs physiques. Elle a reconnu que les crypto-monnaies peuvent présenter des opportunités d'investissement lorsqu'elles sont soutenues, mais a averti qu'elles deviennent des investissements spéculatifs lorsqu'elles ne le sont pas.

Georgieva a également révélé que 114 banques centrales envisagent actuellement de créer des CBDC et qu'une dizaine d'entre elles sont déjà à un stade avancé de développement. Elle s'est inquiétée du fait que le déploiement national limité des CBDC sous-utilise leur potentiel. 

Les efforts du FMI pour établir une plateforme mondiale de CBDC reflètent l'intérêt croissant pour les monnaies numériques et leur reconnaissance en tant qu'aspect crucial du futur paysage financier.