Alors que la crise énergétique au sein de l’Union européenne se poursuit, le dernier rapport de la société d’investissement mondiale UBS souligne la nécessité pour les Vingt-Sept de se tourner vers le partenaire asiatique pour les importations de pétrole

La société UBS appelle l’Union européenne à se tourner vers l’Asie pour les importations de pétrole

REUTERS/MIKE SEGAR - Aperçu des réservoirs de pétrole et de la raffinerie

La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, a constitué un révélateur de la profonde dépendance énergétique européenne à l’égard des hydrocarbures russe et notamment concernant le pétrole. En conséquence, l’Union européenne a posé un embargo sur les importations pétrolières en provenance de Russie dès la fin de l’année civile. 

Afin de pallier cette dépendance, l’Union européenne cherche désormais à diversifier ses partenaires stratégiques et énergétiques et le rapport de la société suisse de services financiers, UBS, a rendu un rapport la semaine dernière appelant l’UE a élargir encore plus ses partenaires, en se tournant vers l’Asie, et plus particulièrement vers l’Inde et la Chine. 

Le rapport rappelle une réunion organisée le mois dernier avec Jonathan Leitch, le directeur du conseil EMEARC (Europe, Moyen-Orient, Afrique, Russie, Caspienne), qui avait attiré l’attention sur la précarité de la situation en évaluant la perte des importations russes vers l’Union européenne à près de 700 kilobytes/jour, invitant l’UE à élargir ses partenaires pour combler ce déficit énergétique. 

Destiné à échanger quant à l’horizon de marché européen du raffinage, à court et long terme, cet appel entre UBS et Jonathan Leitch, auprès de l’entreprise Turner Mason & Company, a été également l’occasion d’envisager le choc de l’augmentation à venir de la capacité sur les soldes moniaux des produits pétroliers. 

Sucursal de UBS en Zúrich

Le rapport UBS met en lumière la position de Jonathan Leitch, estimant que l’effet direct des sanctions formulées par l’Union européenne à l’égard de la Russie seront quelques peu amoindries en raison du mélange et de la réorientation des exportations russes de diesel et de mazout, venant ainsi interférer la logistique et, de facto, engendrer une hausse des prix du fret. Leitch estimait d’ailleurs que le plafonnement potentiel des prix du pétrole russe est irréalisable.

Par ailleurs, le directeur du conseil EMEARC demeure assez sceptique concernant le transit de pétrole depuis l’Inde et la Chine, puisqu’il rappelle que New Delhi a récemment annoncé des seuils d’exportation maximum, qui ne permettront pas à l’Union européenne un approvisionnement suffisant.

De la même façon et « bien que le quota d'exportation du pays ait été récemment augmenté, l'expert ne pense pas que le pays augmentera sensiblement ses exportations, car les préoccupations environnementales et les plafonds de prix du carburant de détail découragent les entreprises d'augmenter l'utilisation de leur capacité", selon les termes du rapport UBS.

Tanques de almacenamiento de petróleo

Aussi, la question d’une augmentation de production de diesel des raffineries européennes se pose puisque les émissions de brut ne cessent d’augmenter, d’année en année, avec une hausse d’environ 250 kilobytes/jour cette année, par rapport à la précédente. Cependant, cette perspective ne devrait constituer une solution viable à long terme car Leitch estime que « les fermetures effectuées ces derniers ainsi que le sous-investissement dans le secteur se reflètent maintenant dont les émissions de brut restant en dessous des sommets historiques ». Enfin, la problématique relative à l’activité d’entretien saisonnier va progressivement se poser et Leitch prévoit une hausse des cours mondiaux courant août.