L'Arabie saoudite privilégie les relations énergétiques avec la Chine plutôt que les accords avec les États-Unis
Les relations entre l'Arabie saoudite et la Chine se sont développées au fil du temps et se sont révélées être un partenariat stratégique solide, indépendamment de la situation avec les États-Unis.
Le premier ministre chinois Li Qiang s'est rendu en Arabie saoudite pour participer à la réunion d'affaires du comité conjoint saoudo-chinois, à laquelle assistait également le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Cette réunion faisait partie d'une série de rapprochements entre les deux pays pour améliorer leurs relations énergétiques.
Li Qiang a exprimé son souhait d'améliorer la coordination entre les stratégies de développement des deux pays et de promouvoir une plus grande coopération bilatérale. La réunion du Comité suprême s'est concentrée sur la sécurisation de l'approvisionnement en énergie. Bien que des questions telles que l'accord commercial, les problèmes existants et la concurrence des produits chinois sur le marché saoudien aient été discutés.
Riyad veut assurer à Pékin qu'il sera en mesure de lui fournir du pétrole pendant de nombreuses années. Avant la réunion, Saudi Aramco, la compagnie pétrolière nationale saoudienne, a annoncé sur son site web la signature de deux contrats avec deux entreprises énergétiques chinoises. Dans les documents signés, Saudi Aramco s'engage à renforcer sa contribution à la sécurité énergétique de la Chine et au développement du secteur à moyen et long terme.
Alors que l'Arabie saoudite renforce ses relations avec la Chine, les réunions, les accords et les déclarations envoient des messages négatifs aux États-Unis, qui sont considérés comme son partenaire prioritaire. La Chine est consciente que son économie est influencée par la politique étrangère américaine à travers la fixation du prix du pétrole en dollars.
Le renforcement des relations entre l'Arabie saoudite et la Chine remonte à loin, lorsque la Chine a proposé à Saudi Aramco une participation de 5 % lors de son introduction en bourse en 2016 et 2017. Une telle idée a été accueillie favorablement par le prince Mohammed bin Salman, qui a proposé l'idée d'une introduction en bourse des actions de l'entreprise alors que le royaume saoudien, à l'époque, était confronté à une grave crise due aux prix des combustibles fossiles.
Depuis 2017, la Chine est devenue le plus grand importateur de pétrole brut au niveau mondial, ce qui en fait le plus grand importateur net de pétrole au monde.
L'accord, qui profiterait grandement à la Chine, s'inscrivait dans le cadre du renforcement de ses liens avec l'Arabie saoudite. Parallèlement, l'un des principaux avantages était l'accès prioritaire à la production pétrolière du Royaume et donc la possibilité d'influencer les prix du pétrole, l'Arabie saoudite étant le plus grand pays de l'OPEP.
Au niveau international, Pékin estime que Riyad peut influencer les décisions de Moscou d'augmenter les prix du pétrole, ce qui ne serait pas en faveur de la Chine. La Chine étant devenue le premier importateur mondial de pétrole, la diplomatie chinoise préfère éviter les tensions qui auraient une incidence directe sur la hausse des prix.
La Chine bénéficie de sa forte relation avec l'Arabie Saoudite en ayant le soutien d'un leader du monde islamique. Pékin espère ainsi avoir la possibilité d'accroître son influence au Moyen-Orient et ailleurs grâce à son initiative plus large de la Ceinture et de la Route.
Lors du premier sommet Chine-Arabe et du premier sommet Chine-Conseil de coopération du Golfe en décembre 2022, les attentes de Pékin quant aux avantages de la relation se sont accrues au fur et à mesure qu'elle se développait.
Dans ce contexte, Li Qiang a fait des déclarations en phase avec la situation, affirmant que les deux parties mettaient en œuvre les accords conclus lors des sommets depuis plus d'un an, renforçant la confiance politique et favorisant la collaboration dans divers domaines.
La réunion de 2022 a annoncé la signature de 34 accords entre des entreprises chinoises et saoudiennes, en plus de réunions sporadiques avec d'autres pays arabes. Ces accords couvrent divers secteurs tels que l'énergie, la sécurité, la science et la technologie, l'espace, la banque et les infrastructures.
Le président Xi Jinping a mis l'accent sur deux domaines importants pour les nouvelles relations entre la Chine et les pays arabes, dont l'Arabie saoudite. Ils souhaitent utiliser le yuan chinois dans les transactions pétrolières et gazières, et introduire la technologie nucléaire chinoise dans ces pays.
Les médias d'État chinois ont cité l'identification de ces deux éléments pour renforcer la coopération stratégique dans une région où il y a des signes d'affaiblissement de l'influence des États-Unis.