L'Arabie saoudite réaffirme son rapprochement économique avec la Chine

L'influence de la Chine au Moyen-Orient transforme la réalité géopolitique marquée par le vide progressivement laissé par les États-Unis. C'est Pékin qui a rendu possible une réinitialisation diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran que beaucoup n'attendaient pas, même à moyen terme. Le conflit au Yémen a été un obstacle suffisamment important pour démentir l'optimisme de ceux qui ont mis sur la table une possible réconciliation qui, grâce à la Chine, a finalement eu lieu. Et c'est précisément cette position de médiateur que la Chine utilise pour tisser une toile encore plus grande à travers la région du Moyen-Orient.
La meilleure façon d'y parvenir est de renforcer les liens qui sont déjà essentiels pour le pays de Xi Jinping et pour Riyad. Le pays saoudien l'a d'ailleurs réaffirmé lors du Forum des hommes d'affaires arabo-chinois qui se tient dans la capitale saoudienne. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a souligné le "désir mutuel" d'accroître la coopération en matière économique avec son allié chinois, avec lequel le volume des échanges commerciaux a déjà augmenté de 30 % au cours de l'année écoulée par rapport à 2021, consolidant ainsi la première position de Pékin en tant que partenaire dans le monde arabe.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan a ouvert le forum économique en le qualifiant d'"occasion de renforcer l'amitié historique arabo-chinoise et d'œuvrer à la construction d'un avenir commun vers une nouvelle ère qui apportera la prospérité à nos peuples". Il a également évoqué les chiffres des échanges commerciaux entre les deux pays, qui se sont élevés à 430 milliards de dollars l'année dernière. Selon le ministre, Riyad considère ce partenariat comme un élément clé des aspirations du Royaume à diversifier l'économie du pays, avec un intérêt particulier pour la stimulation du secteur privé.
"Bénéficier des progrès technologiques de la Chine" est l'un des piliers qui justifient cette relation de plus en plus étroite entre les Saoudiens et les Chinois. L'Arabie saoudite sait que l'aide qu'elle peut obtenir de Pékin devrait être la clé de ses aspirations au leadership. Le ministre lui-même a d'ailleurs expliqué dans son discours au forum qu'il espérait que cette réunion "aiderait la partie chinoise à explorer les opportunités d'investissement dans le monde arabe". L'événement comprendra une vingtaine de sessions de travail axées sur différents domaines, avec un intérêt particulier pour les secteurs de l'énergie, des transports, des services logistiques et du commerce électronique.