Shan Elasri, directeur du bureau d'Acció à Casablanca, s'est entretenu avec Atalayar à l'occasion de l'événement "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region" pour discuter des principaux axes d'investissement dans la région

L'automobile, le textile et les énergies renouvelables sont les trois principaux secteurs où investir dans la région de Tanger

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 - Shan Elasri, director de la oficina de ACCIÓ en Casablanca
PHOTO/ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Shan Elasri, directeur du bureau d'ACCIÓ à Casablanca, lors de sa participation au séminaire "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region"

Acció est l'Agence pour la compétitivité des entreprises de Catalogne. Il s'agit d'une agence publique dont l'objectif est de stimuler la compétitivité et la croissance du tissu entrepreneurial catalan, par la promotion de l'innovation, l'internationalisation des entreprises et l'attraction des investissements. Acció est également chargé d'attirer les investissements étrangers en Catalogne. Shan Elasri, directeur de son bureau de Casablanca, l'un de ses 40 bureaux dans différents pays du monde, s'est entretenu avec Atalayar après le forum de Barcelone "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region". 

Qu'est-ce qu'Acció et quel est son travail à Casablanca ? 

Acció est un bureau de la Generalitat de Catalunya. Nous sommes établis au Maroc depuis plus de 30 ans. Depuis ce bureau, nous ne traitons qu'avec le marché marocain et nous promouvons les relations commerciales entre la Catalogne et le Maroc. 

Comment évaluez-vous la tenue de cet événement "Doing Business" à Barcelone, pour faire connaître les opportunités d'investissement au Maroc et, en l'occurrence, à Tanger-Tétouan-Al Hoceima ? 

Ce type d'événement est essentiel pour nous, car depuis la pandémie, nous constatons, depuis le bureau d'Acció, que de plus en plus d'entreprises catalanes sont intéressées à s'implanter au Maroc, elles ouvrent leurs perspectives d'exploitation et d'implantation, et dans ce sens, le "Doing Business" donnera des outils aux entreprises catalanes pour savoir quelles sont les mesures, tant économiques que dans le cadre juridique marocain, pour pouvoir s'implanter en toute sécurité dans la région de Tanger.

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- Shan Elasri, director de la oficina de ACCIÓ en Casablanca, durante su participación en el “Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region”
PHOTO/ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Shan Elasri, directeur du bureau d'ACCIÓ à Casablanca, lors de sa participation au séminaire "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region"

Quels sont les secteurs qui vous paraissent les plus attractifs ou les meilleurs, ceux qui offrent les meilleures opportunités ? 

C'est une bonne question, car le Maroc est un pays multisectoriel. Mais si nous devions nous concentrer uniquement sur la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, je citerais l'automobile, le textile et les énergies renouvelables comme les 3 premiers secteurs. Bien sûr, il y a beaucoup d'autres secteurs intéressants, comme le tourisme, mais si je devais établir des priorités, ces trois-là seraient les plus pertinents. 

Vous avez mentionné dans votre discours, et je pense que vous étiez le seul, un sujet très pertinent : l'organisation de la Coupe du monde de football 2030. C'est un sujet qui va générer beaucoup d'opportunités. 

Je crois qu'aujourd'hui, c'est l'un des événements à long terme les plus importants du pays. Le Maroc organise, comme on le sait, la Coupe du monde de football avec l'Espagne et le Portugal, mais des trois pays, c'est celui qui a le plus besoin d'investissements pour les six prochaines années. Ce que ce type d'événement encourage, c'est la transformation du pays et, en l'occurrence, de sa région nord. Nous verrons si ce type d'investissement se concrétise, notamment dans les infrastructures, qui sont les plus nécessaires pour atteindre les standards de la Coupe du monde.

PHOTO/ACCIÓ - ACCIÓ cuenta con 40 oficinas en todo el mundo
PHOTO/ACCIÓ - ACCIÓ a 40 bureaux dans le monde entier

Compte tenu de votre expérience à Casablanca, est-il nécessaire d'informer davantage et mieux l'Espagne et la Catalogne sur ce qui se passe au Maroc, et vice versa ? Existe-t-il un déficit qui fait que les clichés et les stéréotypes obscurcissent d'une certaine manière la réalité ? 

Bien sûr qu'il y a un déficit. Tout d'abord, je tiens à souligner qu'il existe de nombreux organismes, tant publics que privés, qui peuvent faciliter l'accès à l'information sur le marché marocain.  

Aujourd'hui, il n'y a plus d'excuses pour ne pas avoir toutes les informations possibles quand il s'agit d'investir dans l'exportation vers le Maroc : il y a des chambres de commerce, des agences institutionnelles espagnoles, il y a des cabinets d'avocats, des bureaux d'architectes installés au Maroc... aujourd'hui, nous avons tous les outils pour mieux connaître le Maroc, et j'en veux pour preuve les entreprises catalanes qui nous visitent et qui sont surprises, parce qu'il y a beaucoup de clichés, beaucoup de stigmates, et une fois que l'on visite le Maroc, on est étonné.  

Au contraire, pas tant que cela, car les Marocains apprécient de plus en plus l'Espagne, dans tous les sens du terme, tant sur le plan touristique qu'économique, avec les investissements et les exportations qui sont réalisés. En ce sens, nous avons encore un ou deux pas à faire avant de parvenir à une transparence totale, de sorte que l'investisseur ou l'exportateur catalan ou espagnol, dans ce cas, connaisse le Maroc et dispose de tous les outils pour le faire. 

Si vous le permettez, j'ajouterais également la qualité de vie, qui est importante pour ceux qui se rendent au Maroc pour faire des affaires. Et c'est quelque chose qui est méconnu, surtout à Tanger : écoles, sports, gastronomie, hôtels... il y a une qualité de vie tout à fait remarquable qui est offerte. 

Je suis d'accord, surtout sur l'axe atlantique, avec des villes comme Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech... qui ont des standards très européens de tourisme et de qualité de vie, tout en conservant la culture marocaine, la culture islamique. Je pense que, si une personne a des doutes sur le fait de s'installer au Maroc pour quelque raison que ce soit, pour la famille, pour les enfants, je l'inviterais à y passer de courtes vacances pour découvrir le pays.

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- Shan Elasri
PHOTO/ATALAYAR/GUILLERMO LÓPEZ - Shan Elasri

Et enfin, le train à grande vitesse, qui permet à quiconque se trouve à Tanger de faire ses affaires à Rabat, à Casablanca, ce qui apporte beaucoup de dynamisme, d'opérabilité et d'efficacité, tout comme en Espagne. 

Depuis 2017, il est possible de parcourir les 350 kilomètres entre Tanger et Casablanca en deux heures et dix minutes. Mais il ne faut pas oublier que la ligne entre Casablanca et Marrakech est également en construction et devrait être opérationnelle d'ici 2025. Et la ligne Marrakech-Agadir est à l'étude. Ainsi, en 2025 ou début 2026, nous devrions être en mesure de voyager de Tanger à Marrakech en cinq heures environ. 

Ce sont des éléments qui aident les hommes d'affaires, les entrepreneurs et les indépendants à décider de se lancer dans une aventure au Maroc qui peut être très positive. 

Bien sûr, c'est possible. De plus, le Maroc est très proche. D'un point de vue culturel, il est peut-être un peu plus loin, mais géographiquement, il n'y a aucune excuse pour ne pas venir au Maroc, au moins pour essayer, pour connaître le pays. Ensuite, vous pourrez décider.