Le Club des exportateurs propose de renforcer la participation des entreprises espagnoles aux projets de coopération au développement financés par l'Espagne

Le Club espagnol des exportateurs et des investisseurs, par le biais d'un rapport technique élaboré par sa Commission de réflexion sur l'internationalisation, qui comprend des experts du monde des affaires, des institutions et de l'université, propose de profiter du projet de loi sur la coopération pour le développement durable et la solidarité mondiale au Congrès pour améliorer les instruments de financement des projets et ainsi renforcer la présence des entreprises espagnoles et l'image de l'Espagne dans les pays bénéficiaires de l'aide.
Le rapport, rédigé par Antonio Bonet, président du Club des exportateurs, et Patricia Sanz, directrice exécutive d'Exportun et coordinatrice du groupe de travail Coopération et projets sociaux du Club des exportateurs et investisseurs espagnols, met en évidence la présence réduite ou inexistante des entreprises espagnoles dans la mise en œuvre des projets financés par la coopération espagnole, ce qui est frappant par rapport à la pratique d'autres pays voisins, qui profitent généralement de ces initiatives pour renforcer leur image auprès des territoires et des populations bénéficiaires des financements.
Dans le contexte du nouveau cadre juridique de la coopération qui est en cours de discussion au Congrès, le Club des exportateurs et des investisseurs estime qu'il faut "laisser de côté certains concepts obsolètes qui font que le fonctionnement des crédits espagnols pour l'aide au développement est très éloigné de celui de nos voisins européens".
Entre autres mesures, le Club des exportateurs propose que les crédits pour les projets d'aide au développement, tout en contribuant à la réalisation de leurs objectifs, puissent être utilisés pour renforcer l'image de l'Espagne à l'étranger, comme le font d'autres pays voisins, et ne pas se limiter à être une source de ressources financières pour d'autres donateurs. En outre, le Club considère que les aides financières sous forme de prêts doivent soutenir, dans les pays bénéficiaires, les secteurs dans lesquels les entreprises espagnoles sont reconnues mondialement pour leur technologie et leur savoir-faire.
Le Club des exportateurs estime également que des fonds devraient à nouveau être affectés à l'assistance technique non remboursable. "De cette manière, des études et des analyses pourraient être mises à disposition pour soutenir la prise de décision liée à des projets de développement qui servent également les objectifs nationaux de l'Espagne. N'oublions pas que la politique espagnole de coopération au développement fait partie de l'action extérieure de l'État", affirment les experts. Ils suggèrent également de promouvoir la collaboration avec d'autres instruments financiers européens pour renforcer la présence des entreprises espagnoles, par exemple en cofinançant des opérations avec l'Union européenne par le biais du "blending" (financement combiné) ou de l'octroi de garanties.
Enfin, ils considèrent qu'il est essentiel de rendre les processus de financement plus agiles d'un point de vue opérationnel, de manière à "réduire sensiblement la bureaucratie et la complexité actuelles du processus décisionnel". "Les experts soulignent qu'il serait souhaitable de procéder à une analyse approfondie afin de déterminer si la meilleure façon de procéder passe par la création d'un nouveau fonds sans personnalité juridique propre, comme le propose le projet de loi, ou par un instrument de financement ou une entité dotée d'une personnalité juridique propre".
Depuis décembre 2010, les crédits d'aide au développement de l'État espagnol passent par le Fonds espagnol pour la promotion du développement (FONPRODE), qui est géré par l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). Sa création avait pour but de doter la politique de coopération d'un instrument financier approprié et d'aider l'aide publique au développement de l'Espagne à atteindre 0,7 % du PIB. Désormais, dans le cadre de la réforme proposée, sa transformation en FEDES (Fonds espagnol pour le développement durable sans personnalité juridique propre) est envisagée.
Actuellement, la valeur du portefeuille de prêts de FONPRODE s'élève à plus de 500 millions d'euros dans 65 pays, principalement en Afrique et en Amérique latine. Le portefeuille est financé par des contributions financières à des projets menés par des agences multilatérales ou des tiers, dont les deux tiers sont destinés à des secteurs tels que le développement des communautés rurales ou la microfinance. Le traitement des crédits FONPRODE est lent et bureaucratique, avec jusqu'à 8 autorités espagnoles différentes impliquées.