Le prix du gaz baisse en Europe et aux États-Unis en raison du plan de Bruxelles et des craintes de récession

Le prix du gaz naturel baisse sur les marchés européens et américains. Les prix sont toujours supérieurs à ceux enregistrés à la même période l'année dernière et restent à des niveaux historiques. Alors que les prix ont baissé ces dernières semaines, aux États-Unis ils ont chuté de 24% en un mois, et cette tendance s'est aggravée avec une chute de près de 7% à six dollars par milliard d'unités thermiques britanniques (btu), le niveau le plus bas des trois derniers mois. Mardi, ils étaient en baisse d'environ 2 %.
En Europe, bien que les tensions liées à la guerre en Ukraine laissent présager un hiver difficile, les prix du gaz sont à des niveaux bien inférieurs à ceux d'il y a deux mois. Les contrats à terme sur le gaz (TTF) pour la livraison en décembre indiquent un prix de 143 euros par mégawattheure, alors que le 26 août, le prix était de 349 euros.
Quelle est la raison de cette trajectoire à un moment où la guerre traverse une phase menaçante ? Pour les experts, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce revirement. Certains sont positifs, d'autres négatifs. D'une part, il y a la réaction de l'Union européenne, qui a élaboré un plan contenant de nombreuses mesures visant à sécuriser les approvisionnements, à diversifier les fournisseurs et à réduire progressivement la dépendance vis-à-vis de la Russie, qui a utilisé les matières premières comme une arme de guerre.

La CE tente également de mettre en œuvre des moyens de réduire la consommation et ouvre la main aux aides publiques. Le plan énergétique de l'UE sera sur la table lors du sommet des 20 et 21 octobre. La réunion portera également sur les achats communs de gaz.
Le spectre d'une récession dans les principales économies mondiales, ainsi que l'inflation élevée qui accompagne les hausses des taux d'intérêt par les banques centrales, sont autant de facteurs qui pourraient empêcher les prix, y compris ceux du pétrole, de se maintenir à des niveaux record. Le dernier rapport de l'agence américaine de l'énergie montre que les services publics du pays ont augmenté leurs réserves de gaz.
Ces développements ne peuvent toutefois pas cacher une image très complexe alors que la saison froide commence dans l'hémisphère nord. Et avec les tensions d'approvisionnement, de nombreuses nations, dont la Chine, donnent la priorité à la sécurisation des approvisionnements pour leurs entreprises et leurs citoyens, ce qui signifie une forte concurrence pour constituer leurs réserves.