La quantité et la qualité des investissements attirés par le marché asiatique le désignent comme la prochaine "usine du monde"

L'Inde est-elle la nouvelle Chine ?

AFP/ALET PRETORIUS - De izquierda a derecha: el presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el presidente de China, Xi Jinping, el presidente de Sudáfrica, Cyril Ramaphosa, el primer ministro de India, Narendra Modi, y el ministro de Asuntos Exteriores de Rusia, Sergei Lavrov, levantan los brazos mientras posan para una fotografía de grupo. , en la Cumbre BRICS en Johannesburgo el 23 de agosto de 2023
AFP/ALET PRETORIUS - De gauche à droite : le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le président chinois Xi Jinping, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le Premier ministre indien Narendra Modi et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lèvent les bras pour une photo de groupe. lors du sommet des BRICS à Johannesburg le 23 août 2023

Le marché indien attire de plus en plus l'attention des entreprises américaines et des principaux marchés européens, à la recherche d'une plus grande stabilité commerciale et d'une diversification de leurs chaînes d'approvisionnement. L'Inde et l'Union européenne visent à conclure un accord de libre-échange à court terme. Le marché asiatique a déjà signé des accords commerciaux avec l'Australie et les Émirats arabes unis, et le Canada et le Royaume-Uni sont également en cours de négociation.  

PHOTO/FILE - Narendra Modi
PHOTO/FILE - Narendra Modi

La quantité et la qualité des investissements que le pays attire laissent penser que l'Inde deviendra à bien des égards la prochaine "usine du monde". Dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles, l'Inde a l'avantage que la part de la Chine dans ses produits manufacturés est inférieure à 5 % : contrairement à de nombreux pays d'Asie du Sud-Est, elle ne fait pas partie d'une chaîne d'approvisionnement centrée sur la Chine. 

En tant que partenaire commercial, l'Inde présente des attraits structurels et démographiques croissants. Sa population de 1,4 milliard d'habitants garantit une main-d'œuvre qualifiée, particulièrement orientée vers la technologie, des coûts relativement bas et un marché intérieur en expansion. Le pays dispose de capacités de production et de capacités logistiques en développement pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement. Parmi les points négatifs de l'Inde, on peut citer son attitude protectionniste, qui pourrait la rendre moins compétitive pour attirer les investissements étrangers, certaines difficultés dans la connectivité logistique du premier et du dernier kilomètre, une bureaucratie excessive et la lenteur à résoudre les litiges juridiques ou à faire respecter les contrats.  

Le gouvernement a lancé l'initiative "Make in India", conçue pour stimuler la fabrication nationale, faciliter les investissements, encourager l'innovation, protéger la propriété intellectuelle et construire des infrastructures. Dans ce cadre, le programme d'incitations liées à la production (Production-Linked Incentive Scheme) offre des incitations aux entreprises qui enregistrent une croissance de leur chiffre d'affaires pendant cinq ans à partir de 2020. Les secteurs des produits pharmaceutiques, de l'alimentation, des télécommunications, de l'électroménager, de l'automobile et des composants pourraient être des acteurs majeurs à l'avenir, car ils sont couverts par ce programme.

"Pour développer la fabrication en Inde à grande échelle et maintenir la qualité, il faut de meilleures infrastructures et une main-d'œuvre qualifiée. Pour inciter toutes ces usines et autres entreprises de composants à investir en Inde, il est important de veiller à ce que les politiques soient très rigoureuses. Il reste des lacunes à combler et il faudra du temps pour remplacer la Chine, qui a une longueur d'avance", explique Meghna Nair, Chief Risk Officer d'Atradius India.