L'indignation kurde affectera l'éventuel mandat irakien d'Al-Sudani

Les protestations kurdes se concentrent sur le paiement des salaires et la gestion du pétrole par les autorités irakiennes
<p>El presidente de la región autónoma kurda de Irak, Massoud Barzani - AP/ KHALID MOHAMMED</p>
Le président de la région autonome kurde d'Irak, Massoud Barzani - AP/ KHALID MOHAMMED
  1. Accusations contre le Premier ministre Sudani
  2. Les tensions récentes se concentrent sur deux points principaux
  3. Implications politiques

Les Irakiens et les Kurdes vivent depuis des années une situation politique et économique complexe. Le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) et le gouvernement fédéral irakien se disputent la répartition des ressources naturelles, le contrôle du pétrole et les droits constitutionnels dans la région kurde.

Selon une source du journal Arab Weekly, les Kurdes ont qualifié de « décevantes » les décisions d'Al-Sudani concernant les salaires et le pétrole. Cette situation reflète un profond manque de confiance entre le gouvernement régional du Kurdistan et le gouvernement fédéral de Bagdad.

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Un agent de change compte les dinars irakiens dans son entreprise de la ville de Bassorah, dans le sud de l'Irak - PHOTO/ ARCHIVO

Accusations contre le Premier ministre Sudani

Les dirigeants kurdes du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) ont exprimé leur mécontentement à l'égard du Premier ministre irakien, l'accusant de trahir leur confiance et critiquant son manque de volonté politique et son union avec des partis que les Kurdes considèrent comme hostiles. 

Le gouvernement actuel de Sudani a été soutenu par le PDK pour former un gouvernement. Cependant, les Kurdes considèrent qu'il est responsable de « l'étranglement financier » de la région kurde. 

La source a déclaré que les Kurdes pensent que le Premier ministre agit délibérément pour faire pression sur ses rivaux politiques par des mesures économiques telles que des retards de paiement et l'obstruction des exportations de pétrole. En outre, les Kurdes accusent Sudani de s'allier à des groupes politiques qui s'opposent aux intérêts du gouvernement régional du Kurdistan, ce qui a exacerbé les tensions. 

<p>El primer ministro iraquí, Mohammed al-Sudani - PHOTO/ KIN CHEUNG via REUTERS </p>
Premier ministre irakien Mohammed al-Sudani - PHOTO/ KIN CHEUNG via REUTERS 

Les tensions récentes se concentrent sur deux points principaux

L'ARK reproche au gouvernement de ne pas avoir transféré tout l'argent nécessaire au paiement des salaires des employés kurdes. Bien que Bagdad nie ces accusations, la source a affirmé que le GRK insiste sur le fait que 800 milliards de dinars de moins ont été reçus, laissant des centaines d'employés sans salaire. 

Mais le problème économique n'est pas le seul : des membres du parti ont déclaré à la source qu'ils accusaient également Sudani d'entraver les exportations de pétrole de la région contrôlée par les Kurdes, entraînant des pertes se chiffrant en millions. Il convient de rappeler que 70 % du pétrole irakien est extrait des régions kurdes. 

Le parti serait donc disposé à vendre son pétrole par l'intermédiaire de la State Oil Marketing Organisation (SOMO) de Bagdad, mais la source affirme que le gouvernement fédéral a empêché ce processus à plusieurs reprises. 

<p>Las llamas emergen de las chimeneas de los yacimientos petrolíferos de Kirkuk, Irak - REUTERS/ ALAA AL-MARJANIA</p>
Des flammes sortent des cheminées des champs pétroliers de Kirkouk, en Irak - REUTERS/ ALAA AL-MARJANIA

Implications politiques

L'indignation des Kurdes pourrait jouer un rôle clé dans les prochaines élections. La perte du soutien kurde pourrait sérieusement entraver la réélection de Sudani, le soutien du PDK ayant été crucial pour son premier mandat. Cela provoquerait une escalade des tensions qui pourrait conduire à une rupture complète des relations entre Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan.

Le président du gouvernement régional du Kurdistan, Nechirvan Barzani, a tenté de désamorcer la situation en organisant plusieurs réunions entre Sudani et d'autres dirigeants irakiens, mais aucun progrès significatif n'a été réalisé jusqu'à présent. À tel point que les dirigeants kurdes auraient averti que si les politiques de pression actuelles se poursuivent, il y aura des « répercussions catastrophiques » pour l'Irak, y compris une possible « escalade kurde sans précédent ». 

La source a indiqué que les Kurdes estiment que leurs « droits constitutionnels sont violés ». Enfin, la source n'a pas mâché ses mots : « si des mesures urgentes ne sont pas prises pour résoudre ces différends, les tensions pourraient s'intensifier et affecter non seulement la région kurde, mais l'Irak dans son ensemble ».