L'industrie automobile consolide sa position de leader à l'export au Maroc

L'industrie automobile marocaine poursuit son essor. Selon les résultats publiés par l'Office des changes (OE), le secteur automobile marocain est une fois de plus le premier secteur exportateur, réalisant un chiffre d'affaires estimé à 92,7 milliards de dirhams, soit 8,5 % de plus que l'année précédente.

Viennent ensuite les secteurs de l'agroalimentaire et des phosphates, qui ont augmenté de 14,6 % pour atteindre 46,16 milliards de dirhams, la construction avec 7,3 % et 40,8 milliards de dirhams, et l'infrastructure avec 8,3 % et 32,2 milliards de dirhams. Le textile, l'électronique et l'agro-industrie ont connu une légère croissance.
Les exportations du Maroc vers le reste du monde ont augmenté de 5,5 % pour atteindre 262,4 milliards de dirhams à la fin du premier semestre, contre une augmentation de 15,5 % des importations.
Industrie automobile
En décomposant les données, on constate que, dans le secteur automobile, ce sont les exportations d'intérieurs et de sièges de véhicules qui ont le plus progressé (18,3 %), suivies par le segment de l'assemblage de carrosseries qui a augmenté de 8,3 %.
Une grande partie de la croissance de l'industrie est due aux investissements dans les complexes industriels de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l'un des principaux pôles économiques du pays. L'arrivée continue de nouvelles marques et l'amélioration des infrastructures d'accès, ainsi que les facilités fiscales approuvées l'année dernière et incluses dans la nouvelle Charte de l'investissement, sont les garants de l'augmentation des chiffres d'exportation.

Considéré comme l'un des principaux centres de technologie automobile au monde, le Maroc n'a pas cessé d'investir dans le secteur automobile. L'augmentation des installations et les possibilités qu'elles offrent ont conduit des pays comme l'Allemagne, institution historique du secteur, la France, l'un des pays ayant le plus investi au Maroc, et la Chine, avec ses nouvelles voitures électriques qui ont remis l'industrie en question, à jeter leur dévolu sur le Maroc.
La croissance du secteur a permis d'améliorer les routes, comme le confirme la société nationale Autorutes du Maroc, qui a investi plus de 2,58 milliards de dirhams dans l'amélioration des autoroutes et des routes du pays jusqu'au mois de juin.

Secteur des phosphates
Parallèlement au secteur automobile, le secteur des phosphates et dérivés a également enregistré de bonnes performances au cours du premier semestre de l'année. Avec une augmentation de 14,1 %, les phosphates marocains ont atteint 46,16 milliards de dirhams.
Plus précisément, le bulletin de l'OE précise que les fournitures d'engrais et de produits chimiques ont augmenté de 11,2 % pour atteindre 33,5 milliards de dirhams, tandis que la production de phosphates a augmenté de 49,4 %.

Autres secteurs
Il n'y a pas que l'automobile et les phosphates qui prospèrent au Maroc. L'industrie aéronautique continue également de croître en termes d'exportations et d'importance au sein du pays, grâce à d'importants investissements dans les aéroports et les infrastructures.
Les exportations au cours des six derniers mois ont augmenté de 20,3 % pour atteindre 15,34 milliards de dirhams, tirées par les chaînes de montage dont les expéditions ont augmenté de 32,4 % pour atteindre 10,04 milliards de dirhams.

En revanche, les secteurs agricole et agro-industriel perdent de la valeur à l'exportation. L'offre a baissé de 0,9 pour cent à 51,1 milliards de dirhams. Il en est de même pour le textile et le cuir, dont les exportations ont baissé de 2,1 % (27,9 milliards de dirhams), ainsi que pour l'électronique et l'électricité (-2,6 %).
Importations et balance commerciale
La balance commerciale d'un pays est généralement déficitaire, à l'exception des grandes puissances mondiales comme la Chine et l'Inde. Malgré l'augmentation des exportations, le déficit commercial s'est creusé de 1,1 % pour atteindre près de 170 milliards de dirhams.
Les dépenses du premier semestre, tirées par les produits préfabriqués, qui ont augmenté de 9,1 %, ont été le principal contributeur au déficit commercial avec une dépense de 101,08 milliards de dirhams.

Le Bureau de Change a détaillé d'autres facteurs contribuant au déficit commercial comme l'achat d'équipements pour la production de voitures électriques, à savoir les pistons et les systèmes de connexion électrique. Entre les deux produits, 26,7 milliards de dirhams de marchandises ont été importés.
La tendance dans le pays nord-africain est positive. Après avoir atteint un record historique de 690,2 milliards de dirhams d'investissements en 2022, le Royaume a progressivement réduit ses dépenses. La tendance est inverse pour les exportations, qui ont doublé depuis 2020, suivant une tendance qui approche désormais les 30 % du PIB marocain.

L'impact de la baisse de l'IPC vient encore enrichir les données, puisque durant le premier semestre, l'inflation moyenne s'est établie à 1 %, alors qu'en 2023, elle s'est établie à 5,5 %.
En attendant la réalisation et la clôture des accords avec les grandes entreprises automobiles, la construction et l'achèvement du gazoduc qui reliera l'Afrique, le Nigéria et l'Europe, et l'achèvement des complexes technologiques à Tanger, les données fournies par le Bureau de Change marocain montrent une évolution de la macroéconomie marocaine vers une balance commerciale positive. Cet objectif devrait être atteint à la fin de la décennie.