L'innovation et la numérisation du tourisme naturel et sportif est le nouveau moteur du secteur au Maroc
Le Forum méditerranéen organisé à Fès a mis l'accent, le deuxième jour, sur le tourisme de nature et de sport en tant que levier essentiel pour accélérer la croissance économique du Maroc. Les experts qui ont pris la parole ont appelé à l'aventure de l'écotourisme, qui s'appuie sur la digitalisation et l'innovation, ainsi qu'à l'ouverture sur les expériences réussies dans ce domaine spécifique de l'industrie touristique dans le monde afin d'en faire une économie inclusive, durable et solidaire dans ses profondeurs.
Avec la presénce de personnalités elles que Dr. Zakaria Garno, professeur á l'université Euromed a Fés.
"La transformation du tourisme en un secteur économique social et solidaire passe par la consolidation de la régionalisation avancée à travers un développement équilibré et durable qui englobe tous les espaces, même méconnus, dans chacune des douze régions du Maroc", a déclaré Abderrazak Benataya, professeur à l'Institut supérieur du tourisme de Tanger (ISITT), en ouvrant le débat sur le tourisme rural en tant que visage écologique et solidaire du secteur touristique.
Le cas de Taliouine est un exemple d'application de la vision du développement rural et de la commercialisation de produits locaux tels que le safran. Sur une surface de 1800 hectares, 5 tonnes d'or rouge marocain sont produites annuellement. Cependant, ce projet social qui vise à préserver l'identité et la culture de la région manque encore de visibilité pour faire de la région une destination attrayante pour les visiteurs marocains et étrangers.
Salima Hammoujite, consultante spécialisée dans le tourisme et la formation professionnelle, a tout d'abord souligné la dynamique du tourisme de nature et de sport en tant qu'outil de développement de l'économie nationale et régionale et de prévention du tourisme de masse dans le bassin méditerranéen. Elle a ensuite défini les trois potentialités du Maroc dans le domaine du tourisme sportif et de nature, qu'il a classées comme la route de l'eau avec les sources de Sidi Harazem, Ain Salama et Mulay Yaakoub, la route de l'huile d'olive et la route du vin dans la région de Fès-Meknès.
Le président de la Chambre de commerce italienne au Maroc, Giulio Frascatani, a exprimé son vif intérêt pour la consolidation des relations entre les chambres de commerce au Maroc et leurs homologues en Italie. A cet égard, il a indiqué que le grand défi du tourisme est la réalité du monde d'aujourd'hui, en mentionnant les données alarmantes des deux milliards d'habitants de la planète vivant en guerre, en plus du taux d'analphabétisme et de pauvreté qui reste préoccupant.
La secrétaire générale de l'Association des chambres de commerce méditerranéennes ESCAME, Dayana Truyol, a présenté le projet innovant MEDUSA, qui s'inscrit dans le cadre du développement et de la promotion du tourisme d'aventure durable en Méditerranée. Lancé en septembre 2019, le projet implique actuellement cinq pays, à savoir l'Espagne, la Jordanie, le Liban, l'Italie et la Tunisie.
L'ambassadeur directeur des partenariats et des affaires économiques et culturelles au ministère des Affaires étrangères du Sénégal, Babacar Ba, a mis l'accent sur les grands projets et réformes menés par l'État dans les domaines des infrastructures, du commerce, de la formation professionnelle, du tourisme et autres, qui s'inscrivent dans le cadre du Plan d'urgence sénégalais. Babacar a exprimé l'intérêt des responsables du secteur touristique sénégalais à collaborer et à coopérer avec leurs homologues marocains dans le domaine du tourisme sportif, en consolidant ensemble un engagement fort en faveur de la durabilité en tant que véritable moteur de développement.
Une autre suggestion de collaboration a été proposée par le directeur général de la Chambre de commerce de Capo Bon en Tunisie, Hassen Moez, après la signature d'un protocole d'accord avec la Chambre de commerce de Fès-Meknès. L'idée est de travailler sur l'écotourisme, qu'il soit sportif, naturel ou culturel, sans perdre de vue la route culinaire comme modèle de tourisme vertueux et facteur d'attractivité très important à prendre en compte dans la promotion de ce type de tourisme, a-t-il expliqué.
Les recommandations de la deuxième journée du Forum MediTour prônent, pour la plupart, l'écotourisme comme une alternative économique de grande pertinence non seulement pour les pays de la Méditerranée, mais aussi comme un mécanisme utile pour le développement de la région Fès-Meknès. Cependant, ces mesures, qui visent à créer plus d'espace pour le tourisme rural et sportif, sont freinées par les défis de la disparité territoriale, le problème de la gouvernance et le manque de soutien aux PME et aux micro-entreprises.
Entre le golf, le paddle, le surf, le football et d'autres sports, le Maroc développe le tourisme sportif grâce à l'organisation d'activités et d'événements sportifs à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, le Forum voit dans l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du monde 2030 des impulsions très significatives pour l'avancement et la prospérité de cette nouvelle gamme de tourisme qui s'adapte au changement climatique et aux nouvelles tendances pour protéger la planète et contribuer à l'amélioration de la santé humaine.
Une nouvelle branche a besoin de nouvelles compétences qui s'harmonisent avec le tournant technologique que connaît l'économie mondiale. Le MediTour a donc mis en lumière l'innovation et la numérisation en tant qu'outils essentiels pour la création de centres touristiques attrayants aux performances durables et équitables, dans le cadre de discussions entre experts du domaine.
Le développement de ce type de projets touristiques nécessite, selon les spécialistes participant au panel sur l'innovation et la numérisation comme accélérateurs du développement touristique, un capital humain bien formé et disposant des compétences nécessaires pour aller de l'avant dans ces initiatives créatives, en tenant compte des nouveaux métiers émergents.
Les solutions considérées comme appropriées pour mieux relever ces défis commencent par la revalorisation du capital humain dans le secteur, en assurant la formation continue et en généralisant l'e-learning, qui est devenu la porte d'entrée de la numérisation.
