L'Iran relance ses projets de production d'hydrocarbures grâce à des réserves abandonnées

L'Iran dispose d'importantes réserves d'hydrocarbures, mais ne dispose pas des installations, des infrastructures, des revenus et des investissements nécessaires pour développer sa production.
Cette situation, conjuguée à l'application de sanctions internationales, empêche le pays de se positionner sur le marché mondial du pétrole et de l'énergie et de développer ses industries en fonction de ses réserves. Pour répondre à ce problème, l'Iran a lancé des opérations de forage et d'exploration dans la mer Caspienne, épicentre eurasien pour l'accès aux ressources minérales énergétiques que sont le gaz et le pétrole, et région fondamentale en raison de sa connectivité.
Ce plan a été repris par le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, qui a annoncé la reprise de ce projet qui était en suspens depuis 1997.
L'objectif final de cette stratégie est de renforcer la position du pays perse, notamment en réponse au développement de l'exploitation des pays riverains de la mer, tels que le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan.

Les ambitions de Téhéran pourraient être contrariées par ses instabilités internes et externes, en particulier alors que le pays est confronté à une crise de ses infrastructures industrielles causée par les sanctions internationales qui affectent le système économique étatique. Le succès des explorations dans la mer Caspienne stimulerait les capacités de production et constituerait un élément central pour augmenter la production nationale, qui s'élève en moyenne à environ 3,6 millions de barils par jour et se rapproche de l'objectif de 4 millions prévu pour le début de l'année 2024. Cependant, il n'existe pas de structure claire pour atteindre cet objectif.
En tant que troisième producteur de pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, la création de revenus permettrait à l'Iran de combler le déficit budgétaire qui frappe le pays depuis fin mars.
De même, malgré les pressions exercées par les sanctions sur l'État, la production pétrolière iranienne continue d'augmenter et a atteint 3,3 millions de barils par jour, un record depuis le pic atteint il y a cinq ans. D'autre part, il convient de souligner que la Chine est le principal destinataire des exportations.

Outre les obstacles liés aux sanctions et au manque de financement, l'augmentation des quotas de l'OPEP+, le groupe élargi créé en 2016 pour renforcer son pouvoir sur le marché mondial du pétrole, constitue une préoccupation supplémentaire.
Malgré les projets visant à dynamiser l'économie, les sanctions occidentales, le manque de fonds et les problèmes de liquidités restent des difficultés évidentes. À cette fin, en mars 2023, l'Iran a investi jusqu'à 13 milliards de dollars dans des entreprises nationales pour exploiter les champs pétroliers, où l'on observe l'évolution des champs d'Azadigan et d'Azar, qui bordent et sont partagés avec le territoire irakien.
Ce pays du Moyen-Orient et d'Asie occidentale agit déjà comme une puissance régionale et son importance croissante sur la scène internationale pourrait constituer une menace pour la sécurité internationale en raison de la méfiance que suscitent son programme nucléaire et ses ambitions géopolitiques.
De même, la région du golfe Persique est intrinsèquement une zone qui joue un rôle géopolitique clé en raison de sa situation géographique et du fait qu'elle abrite 50 % des réserves mondiales de pétrole, ce qui en fait une zone stratégique pour le commerce mondial des hydrocarbures. Ainsi, les dynamiques politiques des pays qui bordent ce grand golfe maritime, situé sur une route stratégique et très conflictuelle, sont essentielles pour la géopolitique mondiale et pour l'extension de leur influence sur le reste des régions.
L'exploration des gisements et des richesses du bassin de la mer Caspienne est une opportunité pour la République islamique, mais elle peut également raviver les tensions autour des territoires de la Caspienne, une question toujours en suspens qui nécessite encore un cadre de concertation entre les acteurs concernés en Europe et en Asie.