Le marché automobile marocain progresse de 35 % au cours des quatre premiers mois de 2025
- Essor des marques chinoises
- Les marques historiques perdent du terrain
- Des projections optimistes, mais avec des incertitudes
Le marché automobile marocain a enregistré une croissance remarquable de 35,5 % à la fin du mois d'avril 2025, avec 66 321 véhicules immatriculés au cours des quatre premiers mois de l'année. Cette dynamique ascendante est alimentée tant par la forte demande de voitures particulières que par la progression spectaculaire du segment des véhicules utilitaires légers (LCV), dans un contexte de reprise économique, de renouvellement de l'offre et de pénétration croissante des marques émergentes, notamment chinoises.
Selon les données publiées par l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), le marché des voitures particulières (PV) a progressé de 32,89 %, atteignant 58 001 unités vendues, tandis que les véhicules utilitaires légers ont enregistré une hausse encore plus importante de 56,95 %, avec 8 320 unités commercialisées entre janvier et avril 2025. Ces chiffres représentent une reprise significative par rapport à la même période en 2024, où 48 948 véhicules avaient été immatriculés.
Le mois d'avril, à lui seul, a consolidé cette tendance : 18 149 unités ont été vendues, soit une augmentation de 35,74 % par rapport à l'année précédente. Sur ce total, 15 740 étaient des voitures particulières (+2,2 % par rapport à avril 2024) et 2 409 correspondaient au segment des véhicules utilitaires légers, qui a presque doublé ses chiffres avec une impressionnante augmentation de 76,8 % par rapport à l'année précédente.
Essor des marques chinoises
Sur le marché très concurrentiel des voitures particulières, Dacia conserve son leadership avec 3 157 unités vendues en avril, soit une croissance modeste de +5,94 %. Toutefois, sa part de marché de 20,06 % commence à montrer des signes d'érosion face au dynamisme de ses concurrents.
Renault, quant à lui, a réalisé une performance beaucoup plus solide avec 2 257 unités, soit une croissance de 43,12 %, consolidant ainsi sa position parmi les marques préférées des consommateurs marocains. Hyundai complète le podium avec 1 319 véhicules vendus et une hausse de 35,84 %.
Le phénomène le plus marquant du mois a toutefois été l'ascension fulgurante des marques chinoises, en particulier BYD, qui est passée de seulement 11 unités vendues en avril 2024 à 415 véhicules cette année. D'autres marques telles que Changan et Geely ont également connu une croissance significative, ce qui témoigne de l'engouement croissant du public marocain pour les véhicules asiatiques, appréciés pour leur rapport qualité-prix, leur innovation technologique et leurs offres électriques.
Les marques historiques perdent du terrain
L'essor des marques émergentes contraste avec le déclin des constructeurs traditionnels. Fiat a subi une chute de 37,15 %, tandis que Ford n'a réussi à vendre que 2 véhicules en avril, ce qui représente une contraction alarmante de 96,36 %. Ces chiffres reflètent les difficultés d'adaptation de certaines marques à un marché en mutation, où l'innovation, l'électrification et l'accessibilité donnent le ton.
Des projections optimistes, mais avec des incertitudes
La reprise du secteur s'explique par une amélioration du pouvoir d'achat, une plus grande agressivité commerciale de la part des concessionnaires, ainsi que le renouvellement de modèles clés. Il convient de souligner le lancement récent du nouveau Dacia Duster, ainsi que l'arrivée très attendue du Dacia Bigster et du Spring renouvelé, qui promettent de dynamiser encore davantage les ventes dans les prochains mois.
De même, bien que le marché des véhicules électriques ne représente encore qu'une part limitée, l'intérêt pour la mobilité durable et les alternatives à la propulsion électrique ne cesse de croître, en partie grâce à la stratégie d'électrification des marques chinoises.
Au rythme actuel, le marché marocain pourrait dépasser le seuil des 180 000 unités vendues d'ici fin 2025, ce qui marquerait un retour aux niveaux d'avant la pandémie. Toutefois, certains risques susceptibles de freiner cette dynamique persistent : les tensions sur la chaîne d'approvisionnement, l'inflation résiduelle et les fluctuations du dirham resteront des facteurs à surveiller.
