Le rapport annuel de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a révélé que les énergies renouvelables ont fortement contribué à la production électrique nationale marocaine en 2022

Le Maroc accroît la contribution des énergies renouvelables dans son mix électrique et développe de nouveaux projets d’énergie propre

Parque eólico de Marruecos - AFP/ABDELHAK SENNA
AFP/ABDELHAK SENNA - Parc éolien au Maroc

Le Royaume du Maroc franchit une nouvelle étape pour consacrer ses ambitions au développement du secteur des énergies renouvelables. Récemment publié, le rapport annuel de 2022 de l’ONEE indique que les énergies renouvelables ont fortement contribué à la production électrique nationale du pays pour l’année 2022.

En effet, Rabat a fait des efforts considérables pour développer le secteur des énergies propres et renouvelables. Selon l’office, la puissance électrique installée au Maroc a atteint 11 055 mégawatts (MG) en 2022, soit une hausse de 0,8 % par rapport à 2021. L’énergie éolienne représente en tout une capacité de 1553 MW, à laquelle se joint également l’énergie solaire (831 MW) et l’hydroélectrique (1770 MW, dont MW issues de la Station de transfert d’énergie par pompage – STEP – d’Afourer). Toutefois, l’énergie thermique continue de dominer le mix électrique marocain avec une capacité de 6901 MW dont 4641 MW pour les centrales thermiques à vapeur, en l’occurrence le charbon (4116 MW) et le fioul (525 MW).

Les énergies renouvelables ont représenté néanmoins 16,1% du mix énergétique marocain de 2022, hors hydraulique, poussant ainsi les autorités marocaines à développer d’autres projets. Plusieurs projets d’énergies propres sont en cours de construction comme la STEP Abdelmoumen d’une capacité de 350 MW et la STEP El Menzel (entre 300 et 400 MW). Les projets éoliens de Taza (2e phase, 63 MW), Boujdour (300 MW), Tanger II (70 MW), Jbel Landid (270 MW), et Tiskrad (100 MW) y figurent aussi, de même que les centrales solaires de Noor Midelt (400 MW), Noor PVII (400 MW), et Noor Atlas (200 MW).

AFP/FADEL SENNA - Una vista aérea de los espejos solares de la planta de energía solar concentrada Noor 1, próxima a la ciudad de Ouarzazate
AFP/FADEL SENNA - Vue aérienne des miroirs solaires de la centrale solaire à concentration Noor 1, près de la ville de Ouarzazate

L’Agence marocaine pour l’énergie durable Mazen a révélé que six consortiums d’entreprises se sont qualifiés pour construire une nouvelle centrale solaire de 400 MW dans les montagnes de l’Atlas, Nour-Midelt 2. Ces six alliances sont respectivement dirigées par Cobra Servicesus et Communications Inc. Enercia Telecom and Energy d'Espagne, EDF de France, Enel Green Power d'Italie, Iberdrola Renovables International d'Espagne, International Power de Belgique et ACWA Power d'Arabie Saoudite.

Selon Mazen, le projet vise à « construire une centrale solaire fonctionnant avec la technologie photovoltaïque, avec une grande capacité de production et un stockage de deux heures ». La valeur de la centrale et la date de l’annonce du consortium lauréat n’ont toutefois pas encore été désignées.

Cette agence, fondée en 2010, a été le fer de lance de la première récolte solaire à grande échelle au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle vise à rendre l’énergie solaire abordable et à réduire la dépendance du pays aux importations à forte teneur en carbone. Mazen travaille en tandem avec l’ONEE afin de coordonner la stratégie de développement de l'énergie solaire du plan des énergies renouvelables du pays et diriger des projets visant à générer six gigawatts de capacité de production d'électricité propre.

PHOTO/REUTERS - Planta de energía termosolar se muestra en Noor II Ouarzazate, Marruecos
PHOTO/REUTERS - Centrale solaire thermique en démonstration à Noor II Ouarzazate, Maroc

En utilisant l'énergie verte, le Royaume du Maroc cherche à réduire la dépendance aux combustibles fossiles dans le pays d'environ 2,5 millions de tonnes de pétrole par an et éventuellement exporter le surplus vers les pays voisins. Pendant des années, Rabat a été le plus grand importateur de combustibles fossiles de la région, s'appuyant sur des sources étrangères pour plus de 97 % de son énergie.

Ces dernières années, les énergies renouvelables au Maroc ont émergé parmi les trois premiers marchés prometteurs pour attirer les investissements, à la lumière du plan ambitieux du pays pour augmenter la capacité de production d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'hydrogène vert. À termes, l’objectif est de porter la part de ces énergies vertes à plus 52 % dans la production électrique nationale à l’horizon 2030.

Les efforts du Maroc pour développer le secteur des énergies propres et renouvelables ont été mis en avant par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). À l’occasion de la réunion du Bureau de la sixième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement, présidée par le Maroc, la directrice exécutive du PNUE Inger Andersen a salué le leadership du Maroc et son ferme engagement pour relever les défis environnementaux.