Marruecos y Nigeria desarrollarán un proyecto conjunto de energía solar en Jigawa

Le Maroc et le Nigeria ont intensifié leurs contacts au cours des derniers mois. Le gazoduc reliant les deux pays, qui a gagné en importance en raison de la brouille diplomatique entre Rabat et Alger - le projet a été lancé en 2016 - est à quelques pas de devenir une réalité, suite à la réunion télématique entre les représentants marocains et algériens il y a tout juste une semaine. Quelques jours plus tard, l'intention de collaborer à un projet d'énergie solaire dans l'État de Jigawa - dans le nord du Nigeria, à la frontière avec le Niger - a été annoncée, dans le but d'améliorer la production d'électricité dans cet État et ses États voisins.

Le projet, qui couvrira quelque 200 000 hectares, selon le média local The Guardian, a été annoncé par Sagir Musa Ahmed, commissaire de l'État de Jigawa chargé des terres, du logement et de la planification urbaine et régionale. Il a déclaré qu'il s'agissait d'une initiative du gouvernement marocain en collaboration avec le gouvernement fédéral nigérian et le gouvernement de l'État de Jigawa. L'objectif du projet est d'améliorer l'approvisionnement en électricité dans tout le pays, avec un accent particulier sur les régions de Zamfara, Jigawa, Katsina et Yobe.
Musa Ahmed a déclaré que "ce sur quoi nous nous concentrons maintenant, c'est la manière de projeter nos progrès au cours des dix prochaines années dans le cadre d'un système d'administration territoriale efficace et effectif". Ce projet conjoint avec Rabat arrive donc à un moment de la plus haute importance puisqu'il s'ajoute à plusieurs initiatives déjà lancées par le gouvernement nigérian. Selon le commissaire de Jigawa, ces projets ont réservé 934 000 hectares de terres à des fins industrielles, autant pour les institutions étatiques et fédérales, et un peu moins de 200 000 hectares pour l'expansion et la construction de nouveaux hôpitaux.

Tous ces efforts se concentrent sur la capacité à "mettre en place des initiatives de planification urbaine solides". C'est pourquoi l'aide du Maroc, dont le poids dans la politique et l'économie de la région augmente en raison de sa croissance exponentielle pour surmonter les effets de la pandémie de COVID-19, est essentielle pour "créer des villes modernes et développées dans un avenir proche", comme l'a expliqué Sagir Musa Ahmed.
Un bon exemple du potentiel du partenariat entre Marocains et Nigérians est l'accord pour le financement de l'étude FEED (Front-End Engineering Design). Celle-ci sera chargée d'étudier la faisabilité et le coût final de la création du gazoduc entre les deux pays, dont le budget total pourrait dépasser 90 millions de dollars, selon les premières estimations. Le gazoduc permettrait de fournir du gaz à 15 pays du continent africain et bénéficie du soutien direct du roi Mohammed VI du Maroc et du président nigérian Muhammadu Buhari.

La dernière des réunions entre les représentants des deux pays a donné une "impulsion positive aux relations bilatérales dans tous les domaines", selon le communiqué officiel publié par la Maison royale du royaume alaouite. Cette réunion télématique a réuni Mansur Muhtar, représentant de la Banque islamique de développement (BID), qui fournira 15 millions de dollars à chaque pays pour le développement du gazoduc, ainsi que le vice-président de la BID, et Nadia Fettah, représentant le gouvernement d'Aziz Akhanouch et ministre de l'économie et des finances, accompagné d'Amina Benkadra, directrice générale de l'Office des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), marque un tournant dans l'un des projets les plus importants pour le Maroc et le Nigeria, qui, parallèlement, continuent à travailler sur de nouveaux projets pour former une alliance économique solide.