Le Maroc facilite l'investissement et l'implantation d'entreprises espagnoles à Tanger, Tétouan et Al Hoceima
Le premier panel du forum "Doing Business in Tangier-Tetouan-Al Hoceima Region" qui s'est tenu à Barcelone a traité de l'offre territoriale et des incitations à l'investissement dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Avant les interventions des orateurs, une vidéo institutionnelle a été projetée sur l'activité du Centre régional d'investissement de Tanger, Tétouan et Al Hoceima.
La première intervention a été donnée par Noussaira El Harrak, chef de projet de ce centre, qui a valorisé le nouveau modèle de développement mis en place au Maroc, sous les instructions du Roi Mohammed VI : "Nous sommes le deuxième pays en industrialisation de la région MENA et le premier marché pour les entreprises espagnoles en Afrique. Nous agissons comme un guichet numérique unique pour toutes les décisions liées à l'investissement, en accompagnant les investisseurs tout au long de leur parcours et en mettant à leur disposition un service de conciliation gratuit pour résoudre les conflits avec les administrations et les entreprises".
El Harrak a également souligné les atouts de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui couvre une superficie de 16 000 hectares et dont le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale. Elle dispose d'infrastructures de classe mondiale, dont le premier train à grande vitesse du Maroc, trois ports et trois aéroports internationaux avec des vols directs quotidiens vers la Catalogne.
Parmi les autres infrastructures remarquables, citons le centre universitaire et hospitalier de Tanger, le plus grand d'Afrique, et celles qui sont en cours de planification et de construction en vue de la célébration de la Coupe du monde de 2030, notamment la cité sportive de Tanger, la plus importante d'Afrique, et un nouveau stade à Al Hoceima.
Maria Ouazzani Chahdi, chef du département Automobile de l'AMDIE, a ensuite pris la parole pour présenter la nouvelle Charte de l'investissement du Maroc : "L'investissement est un axe important du développement économique du Maroc. La nouveauté de la charte d'investissement est qu'elle constitue un mécanisme d'accompagnement des projets, permettant de faire converger les institutions publiques des 12 territoires du Royaume du Maroc".
La charte prévoit différentes primes ou bonus, selon les critères d'éligibilité, permettant aux entreprises de bénéficier jusqu'à 30% de subventions non remboursables.
Il existe également des primes pour la création d'emplois stables (prime de 10 % pouvant atteindre un million de dirhams) et un engagement fort en faveur de l'insertion des femmes dans les métiers à valeur ajoutée.
Pour sa part, Tarik Rmiki, chef du service de coopération du Fonds d'investissement et de développement du Nord, a décrit les principales activités et les objectifs du fonds, qui soutient l'investissement et l'emploi à Tétouan, Tanger et Al Hoceima.
Le fonds établit quatre catégories d'investisseurs, en fonction de la taille des entreprises, à la fois pour les nouveaux projets et pour les extensions de projets existants, conformément au modèle de développement établi par la nouvelle Charte d'investissement.
Hind Halim, directrice du pôle Marketing, Commerce, Industrie et membre du conseil d'administration de MEDZ, a expliqué que cette institution semi-publique, présente sur tout le territoire marocain, est un partenaire de l'État pour développer des infrastructures et des zones d'activités selon la stratégie industrielle, agricole, commerciale et logistique.
"MEDZ travaille au développement et à la mise en œuvre de projets, en répondant aux besoins des investisseurs qui veulent s'installer au Maroc : bâtiments clés en main, accompagnement et gestion. Nous sommes présents dans huit régions économiques, avec 1 600 hectares et 15 milliards de dirhams investis", a-t-elle déclaré.
Rime Ikhlasse, au nom de TMZ, a présenté les installations de Tanger Med, un hub logistique mondial situé dans le détroit de Gibraltar, à 14 km de l'Europe et au carrefour des principales routes maritimes. Depuis 2007, il est au centre des grands échanges internationaux, avec une zone portuaire, une zone franche, un réseau de parcs d'activités et plusieurs infrastructures d'intercommunication. Plus d'un million de véhicules y transitent chaque année, ce qui en fait le premier port de la Méditerranée et du continent africain, avec des destinations dans une centaine de pays et plus de 180 ports dans le monde.
Sa zone franche compte plus de 1 100 entreprises, dont Renault Nissan. Avec un investissement de 9,3 millions d'euros, il attire des entreprises internationales de premier plan et bénéficie de la présence des principales alliances maritimes mondiales, ainsi que de multinationales du Japon, de Chine, d'Europe et des États-Unis.
Fiscalité et financement
Nafeh Agourram, Président de l'Ordre des Experts Comptables, a parlé de la fiscalité des investissements au Maroc. Il a tenté de résumer le système fiscal marocain, qui est le même que les systèmes européens, de droit commun, avec des mesures spécifiques pour les zones d'accélération industrielle et pour les investissements.
Le système prévoit l'exonération de diverses taxes pour l'acquisition de terrains et d'autres questions, telles que les dividendes provenant de participations étrangères. En outre, les zones franches sont exonérées de la TVA et de la taxe professionnelle pendant les 15 premières années.
Agourram a également rappelé que le Maroc et l'Espagne ont signé un accord pour éviter la double imposition, ce qui signifie que les bénéfices d'une société établie au Maroc ne sont payés qu'au Maroc et non en Espagne.
Quant à l'offre des institutions financières, le directeur du réseau nord de la banque Crédit du Maroc, Ahd Zedgui, a expliqué que sa banque fait partie d'un groupe présent depuis plus de 50 ans en Afrique de l'Ouest, dans les secteurs de l'agroalimentaire et de l'immobilier. Elle est présente au Maroc depuis 1929, en tant que banque multidisciplinaire, dans un environnement international depuis plus de 70 ans.
"Notre volonté est d'accompagner les investisseurs espagnols et catalans. Nous avons une offre identique à l'offre bancaire internationale, avec les mêmes outils de financement et d'accompagnement présents dans la zone euro, qui répond aux besoins des entreprises", a-t-il déclaré.
Ataa Alaoui, représentante du Bureau de change, a expliqué les mesures incitatives pour les différentes formes d'investissement étranger, avec les avantages offerts par le régime de change.
"Le Maroc place l'investissement étranger au cœur de sa stratégie économique. Le bureau de change est un maillon essentiel de cette chaîne, car il a mis en place un régime de change dans le cadre d'un régime libéral. La réglementation des changes évolue, n'est pas figée dans le temps, et est modifiée en fonction des besoins des opérateurs étrangers, offrant ainsi une garantie maximale aux investisseurs", a-t-elle indiqué.
Port de Barcelone
Lluís París a été chargé de présenter l'activité du Port de Barcelone : "Le Port de Barcelone n'est pas un port de manutention de marchandises, mais il ajoute de la valeur aux marchandises et augmente la compétitivité. Les entreprises qui nous font confiance en bénéficieront, ce qui apportera une plus grande prospérité aux entreprises catalanes et marocaines", a-t-il souligné.
Le port de Barcelone est le seul endroit d'Espagne à disposer d'un accès direct au réseau ferroviaire vers l'Europe du Nord. "Nous avons également besoin du développement de ce réseau vers le sud, de la part du gouvernement espagnol, pour nous rendre plus grands", a-t-elle conclu.
Enfin, Bàrbara Canavese, d'Acció, a expliqué les outils de soutien à la multilocalisation : "En 2018, un bureau a été créé pour résoudre les doutes des entreprises catalanes lorsqu'elles font des affaires dans d'autres pays. Le Brexit, la pandémie et les conflits géopolitiques ont fait que ce bureau a grandi et développé ses activités. Avec un guichet unique, nous informons gratuitement les entreprises et dans un délai maximum de 48 heures, nous offrons un service de conseil pour l'internationalisation dans plus de 40 pays".
L'agence a mis en place des programmes de subvention pour les entreprises qui souhaitent s'implanter ou ouvrir de nouvelles succursales à l'étranger et répond aux demandes pour aider les entreprises à identifier des sources de financement dans d'autres pays.
