L'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses lance un programme de soutien aux importations de blé au Maroc

Le Maroc met en place un programme d'aide à l'importation de blé

PHOTO/ARCHIVO - Campo de trigo
PHOTO/ARCHIVE - Champ de blé

Le Maroc, qui fait face cette année à une sécheresse dévastatrice qui a gravement affecté sa récolte, a pris une mesure importante pour faire face à la situation. L'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) a annoncé un programme de soutien aux importations de blé pour atténuer les effets de la sécheresse. 

Dans une circulaire publiée le 23 juin, l'ONICL a décrit l'initiative, qui fournira des subventions aux importateurs sur une base mensuelle du 1er juillet au 30 septembre. Les subventions faciliteront l'importation de grandes quantités de blé moulu, avec un total estimé à 2,5 millions de tonnes métriques. 

AFP/DANIEL MIHAILESCU – Barco cargado de trigo molido
AFP/DANIEL MIHAILESCU – Navire chargé de blé moulu

Comme le rapporte Morocco World News, dans le cadre du programme, les importateurs seront compensés chaque mois pour la différence de prix entre le coût du blé étranger et le prix de référence à l'importation de 270 dirhams par quintal (271,60 dollars par tonne). En particulier, le programme maintient une mesure introduite au cours de la saison d'importation précédente qui permet aux importateurs de recevoir la subvention à condition que les marchandises soient chargées avant la fin du mois, plutôt que d'exiger l'arrivée au Maroc. 

Les négociants perçoivent cette mesure comme un effort visant à encourager l'importation de céréales à moindre coût, notamment en provenance de la région de la mer Noire. Toutefois, certains affirment que les fournisseurs d'Europe occidentale, en particulier la France, bénéficient d'un avantage géographique en raison de leur proximité, ce qui peut influencer les décisions des importateurs. 

Le programme bénéficie principalement à ceux qui souhaitent importer du blé de Russie, d'Ukraine, de France, d'Allemagne, d'Argentine et des États-Unis.   

PHOTO/ARCHIVO - Puerto de Marruecos
PHOTO/ARCHIVE - Port du Maroc

Les subventions ne s'appliquent qu'aux quantités de blé prévues à l'importation par les institutions de stockage, telles que les unions de céréales et de légumineuses, les coopératives agricoles marocaines et leurs unions. 

Le lancement de ce programme de soutien intervient alors que l'on s'inquiète de l'insuffisance de la production de blé pour la campagne 2022-2023, attribuée en grande partie aux mauvaises conditions climatiques et à la sécheresse persistante qui affecte le pays.  ​ 

Selon AgriMaroc, les négociants avaient prévu que le Maroc reprendrait ses importations de blé après avoir connu une autre récolte inférieure à la moyenne cette année, bien que les niveaux de production soient supérieurs aux rendements de 2022. Cependant, la nécessité d'importer du blé pour compenser la baisse de la production nationale est devenue évidente. 

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AFP/ANIS MILI - Les quatre États du Maghreb (Tunisie, Libye, Algérie et Maroc) figurent parmi les 30 pays les plus touchés par le stress hydrique dans le monde, selon le World Resources Institute

En avril, le ministère de l'Agriculture a assuré au public que la production céréalière devrait augmenter de 62 % en 2023 par rapport à la saison précédente. Le ministère s'attend à ce que la production céréalière atteigne environ 55,1 millions de quintaux, soit une augmentation significative par rapport aux 34 millions de quintaux produits lors de la saison précédente.   

Sur l'ensemble de la production céréalière, le blé tendre devrait contribuer à hauteur de 29,8 millions de quintaux, tandis que le blé dur et l'orge devraient atteindre respectivement 11,8 et 13,5 millions de quintaux.  

PHOTO/ARCHIVO - Cosecha de cereales
PHOTO/ARCHIVE - Récolte des céréales

Il convient de noter que le Maroc est devenu la principale destination des exportations de blé de l'UE pour la saison 2022/23, dépassant l'Algérie, qui s'est tournée vers le blé russe pour répondre à ses besoins. La dépendance du pays à l'égard des importations de blé souligne les défis auxquels il est confronté en raison des conditions météorologiques sévères. 

L'initiative de l'ONICL visant à faciliter les importations de blé est une mesure cruciale pour atténuer l'impact de la sécheresse sur le secteur agricole marocain et assurer un approvisionnement suffisant en céréales pour sa population.