Le Maroc ouvre un nouvel horizon dans le secteur de l'hydrogène vert

L'hydrogène vert est l'énergie de l'avenir. C'est du moins ainsi qu'on le conçoit au Maroc. Le Royaume concentre ses efforts pour se consolider comme l'alternative la plus efficace en termes d'énergies renouvelables sur tout le continent, et les premiers indicateurs sont très bons pour les Alaouites. Mais l'idée est de continuer à aller de l'avant et même d'innover pour aller plus loin dans son leadership énergétique.
- Consolider la filière hydrogène vert
- Un projet avec une grande marge de croissance
- Utiliser les ports pour la décarbonisation
Consolider la filière hydrogène vert
Le Maroc croit en cette source d'énergie et considère que c'est le bon choix à faire. Il n'y a pas de meilleure preuve que le nouveau projet du gouvernement d'Aziz Akhannouch, motivé notamment par la volonté du roi Mohammed VI de sortir de la dépendance énergétique vis-à-vis des combustibles fossiles.

Il s'agit d'une initiative qui vise à "stocker, fournir et exporter de l'hydrogène vert et ses dérivés dans 4 ports". L'intention du Royaume est d'utiliser cet hydrogène comme carburant alternatif pour les navires, selon le communiqué publié lundi dernier par le ministère de l'Equipement et de l'Eau et le ministère du Transport et de la Logistique.
Lors du même événement tenu à Rabat, la nouvelle étude préparée par le ministère de la Transition énergétique a été présentée et le soutien de la Banque mondiale (BM) a été annoncé. Ce rapport détermine la faisabilité de l'utilisation de carburants sans carbone dans les quatre ports proposés : Mohammedia, Jorf Lasfar, Tanger Med et Tan-Tan. Le tout est supervisé par la BM elle-même, qui a donné son feu vert au projet.
Un projet avec une grande marge de croissance
L'une des clés de l'initiative que le Maroc entend lancer est l'énorme marge de progression dont il dispose. Mais avant cela, il est souhaité qu'une feuille de route soit élaborée qui permette de développer des projets d'investissement et qu'ils puissent trouver des financements internes et externes.
Nizar Baraka, ministre marocain de l'Équipement et de l'Eau, a précisé que "l'objectif de l'étude est d'examiner les options techniques et économiques de production d'énergie verte pour l'alimentation des navires en carburant décarboné". Il a également précisé que l'objectif est de pouvoir l'exporter, tout en précisant qu'il s'agit d'un objectif encore lointain et "pour l'avenir".

Rabat est persuadé que ce plan consacrera le royaume alaouite comme l'un des principaux, sinon le principal, promoteur des énergies vertes dans toute la région. Pour ce faire, l'utilisation de ses ports est d'ailleurs une grande opportunité pour eux. Il ne faut pas oublier que le Maroc possède plus de 3 500 kilomètres de façade maritime, avec 43 ports, dont 14 sont utilisés pour le commerce extérieur.
Utiliser les ports pour la décarbonisation
96 % du commerce extérieur du Maroc s'effectue par l'intermédiaire de ports, dont le plus important est celui de Tanger Med, leader non seulement du Royaume, mais aussi de tout le continent. Le ministre Baraka a assuré qu'il voulait profiter de cet important volume d'affaires pour promouvoir l'objectif de décarbonisation, en réduisant les émissions grâce, précisément, à l'utilisation de carburant sans carbone.
Cependant, Rabat ne cache pas qu'il s'agit d'un objectif aussi ambitieux que compliqué. Trouver une offre compétitive à la hauteur des prix actuels n'est pas chose aisée, même si sa position de sixième pays ayant le plus grand potentiel de production d'hydrogène vert et de dérivés, selon le Conseil mondial de l'énergie, est un atout de taille pour les Marocains.
En effet, les prévisions pour 2030 indiquent que le Maroc pourrait produire jusqu'à 4 % de la demande mondiale. C'est pourquoi d'autres personnalités comme Mohamed Ohamid, directeur des énergies renouvelables au ministère de la Transition énergétique, insiste sur l'importance d'accorder "une attention particulière au rôle des ports en tant que facilitateurs du développement des carburants verts au niveau mondial".