L'industrie aérospatiale marocaine consolide sa chaîne de valeur

Le secteur est prêt à doubler son chiffre d'affaires d'ici 2030
Avión de la aerolínea Royal Air Maroc - PHOTO/FILE
Avion de la compagnie Royal Air Maroc - PHOTO/FILE

Le Maroc renforce sa position dans le secteur aérospatial international. Avec plus de 150 entreprises aéronautiques possédant au moins une usine au Maroc et générant plus de 2,5 milliards de dollars par an, le pays nord-africain démontre la volonté des plus grandes entreprises mondiales de collaborer à la croissance et au développement du secteur, dans le but de renforcer la base industrielle marocaine et de consolider durablement ses chaînes d'approvisionnement. 

Après le succès de la délégation marocaine au Salon du Bourget qui s'est tenu la semaine dernière, le magazine français Le Point a interviewé le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. 

Ryad Mezzour, ministro de Industria y Comercio de Marruecos durante la 59º edición del Paris Air Show - PHOTO/MICEPP
Ryad Mezzour, ministre marocain de l'Industrie et du Commerce lors de la 59e édition du Salon du Bourget - PHOTO/MICEPP

Au cours de l'entretien, le ministre a souligné le dynamisme du secteur et expliqué que la présence de plus de 150 entreprises a permis de créer près de 26 000 emplois à temps plein. Ces activités se concentrent principalement à Casablanca, Tanger, Rabat et Fès. « Rien qu'en chiffre d'affaires annuel, nous parlons d'environ 2,5 milliards d'euros », a-t-il souligné. 

Au-delà des succès récents, le Maroc a consolidé au cours des dernières décennies une base solide pour le maintien et le développement des piliers fondamentaux de l'industrie. 

Pour le ministre, la collaboration entre Royal Air Maroc (RAM) et le groupe français Safran autour du développement des moteurs CFM a marqué un tournant en tant que l'un des « partenariats stratégiques les plus récents », qui a été renforcé par la visite d'Emmanuel Macron fin 2024. 

Ryad Mezzour, ministro de Industria y Comercio de Marruecos durante la 59º edición del Paris Air Show - PHOTO/MICEPP
Ryad Mezzour, ministre marocain de l'Industrie et du Commerce lors de la 59e édition du Salon du Bourget - PHOTO/MICEPP

Outre le développement technologique et industriel, le Maroc encourage également la formation d'une main-d'œuvre qualifiée. Selon Mezzour, le pays dispose des capacités nécessaires pour relever ces défis technologiques. « Nous formons chaque année 23 000 ingénieurs, dont environ 400 sont directement intégrés dans le secteur aéronautique », a-t-il déclaré. 

Le Maroc est prêt pour la diversification. En termes de conditions opérationnelles, le Maroc offre un avantage clé : des coûts de main-d'œuvre compétitifs, d'environ 25 euros de l'heure, contre 100 ou 120 euros en Europe ou aux États-Unis. Mais le pays est également prêt à réorienter sa production vers les niches de marché où le secteur en a le plus besoin. Le ministre n'exclut même pas une ambition plus grande : « Nous pensons pouvoir proposer une chaîne d'assemblage final pour les avions commerciaux d'ici dix ans ». 

Enfin, Mezzour a confirmé que Royal Air Maroc étudie la possibilité d'élargir sa flotte avec de nouveaux modèles. L'un des avions que la compagnie aérienne envisage est l'Airbus A220, un appareil moyen-courrier qui, selon lui, « s'adapte parfaitement au réseau européen de RAM ».