L'intelligence artificielle révolutionne l'industrie textile

Dans le cadre de ses efforts d'accompagnement des entreprises de la région, le Centre régional d'investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRITTA) et le Centre technique du textile et de l'habillement (CTTH), en collaboration avec l'Association marocaine des industries du textile et de la confection (AMITH) de Tanger, ont organisé le 22 juillet dernier au Technoparc de Tanger, une masterclass destinée aux professionnels du secteur textile.
En abordant le thème de l'intelligence artificielle appliquée au secteur textile, le CRITTA vise à sensibiliser à la contribution stratégique de l'IA à l'amélioration de la productivité, de la qualité et de la compétitivité dans les unités industrielles du textile et de la confection.

L'IA : un accélérateur de performance
L'intelligence artificielle joue aujourd'hui un rôle crucial dans l'industrie textile, où il est devenu impératif de s'appuyer sur la technologie pour atteindre une plus grande automatisation, une productivité élevée et une meilleure qualité des produits textiles en un temps record.
Hamza el Yakouti, représentant du Centre technique du textile et de la confection (CTTH), a souligné que l'intelligence artificielle est également appliquée à la recherche et au développement, afin d'accompagner l'évolution des infrastructures locales et de servir de pont entre le monde universitaire et l'industrie.
Yakouti a souligné que l'IA sert également à travailler sur des questions d'actualité, à résoudre les problèmes de l'industrie et à proposer des solutions concrètes et réalisables par l'industrie textile. Selon lui, l'IA peut être utilisée pour :
- Automatiser les processus de production tels que le contrôle qualité ou la supervision des machines.
- Optimiser les ressources, dans le développement des tissus et la personnalisation des produits.
- Créer des prototypes et organiser les séries de production.
- Garantir l'efficacité logistique et éviter les pertes de temps.
- Prendre les décisions les plus appropriées pour résoudre les problèmes sur la base de l'analyse des données.
- Réduire les déchets et les erreurs grâce à l'automatisation des tâches répétitives.
L'intelligence artificielle peut être un facteur décisif dans le développement durable et écologique, tout en garantissant l'équilibre énergétique du carbone. À cet égard, Yakouti a déclaré que le CTTH dispose d'un département qui travaille en étroite collaboration avec les industriels pour calculer l'empreinte carbone et développer des solutions visant à réduire les émissions de carbone.

Le CTTH au service du secteur textile
Le Centre technique du textile et de la confection, situé à Casablanca, est le seul laboratoire accrédité par un organisme international qui investit 5 millions d'euros pour mener des recherches avec un taux de supervision de 70 % et plus de 30 000 échantillons par an.
Considéré comme le premier centre de recherche et développement en Afrique et dans la région MENA, le centre dispose de plusieurs laboratoires, dont un laboratoire d'hygiène agréé et accrédité pour le contrôle des jouets et des détergents, ainsi qu'un laboratoire interne de contrôle de l'eau.
Grâce à son vaste éventail d'expertises qui va au-delà du textile et de l'aviation, avec des équipements professionnels pour traiter et analyser diverses matrices, notamment les textiles techniques pour l'automobile, les textiles médicaux, les vêtements de sport et de protection, le CTTH travaille avec plus de 400 entreprises industrielles.
Avec des offres de valeur variées comprenant des aspects tels que la recherche et le développement, la formation et la certification, l'organisation collabore avec divers organismes afin de garantir les mécanismes de financement, bénéficiant du Fonds de soutien à l'innovation (FSI) pour financer des projets innovants.
Le centre est agréé par le ministère de l'Industrie pour contrôler les importations entrant sur le territoire marocain. Le CTTH est donc habilité à tester et à approuver une série de produits avant leur entrée sur le territoire marocain.

L'éthique de l'IA
Après avoir expliqué l'évolution de l'intelligence artificielle au cours des 70 dernières années, depuis ses débuts jusqu'à ses premières applications en 2010, le directeur de l'École nationale des sciences appliquées (ENSA), Kamal Reklaoui, a analysé la différence entre l'IA traditionnelle et l'IA générative.
Reklaoui a expliqué comment l'IA classique utilise des algorithmes prédéfinis pour analyser des données et prédire des résultats, en s'appliquant à des tâches très spécifiques. Cette technique repose sur la fourniture de connaissances basées sur des règles prédéfinies.
En revanche, l'IA générative apprend à partir de modèles de données pour créer de nouveaux contenus, tels que du texte ou des images, ce qui la rend plus adaptée à des applications plus innovantes et créatives. Contrairement à l'IA traditionnelle, l'IA générative est capable de créer de nouvelles données et de nouveaux contenus en apprenant des modèles à partir de données.
Le directeur de l'ENSA a également mis en lumière l'importance de l'éthique dans le domaine de l'IA, en clarifiant les principes qui protègent la confidentialité des données, l'impartialité et la transparence, sans perdre de vue l'importance d'éviter toute utilisation abusive de cette technologie.
Il a donné une vision globale du marché actuel de l'éthique de l'IA par rapport aux lois existantes qui régissent ce domaine technologique, en donnant des exemples du rôle que joue l'IA dans notre vie quotidienne, qui représente non seulement une opportunité à saisir, mais aussi une menace pour certaines professions.