« Nous voulons rapprocher les deux rives de la Méditerranée à travers la gastronomie »
L'Espagne et le Maroc se retrouvent à la table du restaurant Triana de Chefchaouen. Un projet familial dont l'ouverture a été retardée par la pandémie et qui, depuis près de trois ans, offre à ses clients un exemple de la richesse de la gastronomie méditerranéenne.
Tout d'abord, nous aimerions connaître les origines du restaurant. Comment ce projet est-il né ?
Le restaurant Triana a ouvert ses portes le 25 juillet 2021, juste après la COVID-19. En réalité, nous étions prêts à ouvrir plus tôt, mais la pandémie a retardé l'ouverture de deux ans. Triana est un restaurant 100 % local à Chefchaouen, où mon frère a travaillé pendant des années pour réaliser ce rêve.
D'où vient le nom ? Est-il lié au quartier sévillan du même nom ?
Exactement. Lorsque nous cherchions un nom, nous avons utilisé des mosaïques et des éléments décoratifs provenant de Séville sans savoir que le restaurant s'appellerait finalement Triana. Notre objectif est d'essayer de créer un lien entre les deux rives de la Méditerranée : l'Espagne et le Maroc.
Quel type de cuisine proposez-vous à vos clients ?
Une cuisine inspirée des gastronomies des pays méditerranéens : marocaine, espagnole, française, italienne... Nous essayons de réunir l'esprit méditerranéen nord-sud. À Triana, vous pouvez déguster une excellente paella, les célèbres côtes de bœuf, qui sont devenues le meilleur plat du restaurant, la zarzuela de poisson...
Les produits proviennent-ils de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ?
C'est une question très intéressante, car nous essayons de travailler avec le plus grand nombre possible de produits locaux.
Le service client est-il aussi important que la nourriture ? Que pouvez-vous dire du personnel, de sa formation ?
Un restaurant qui n'accorde pas d'importance au service client est, à mon avis, voué à l'échec. Nous avons un personnel formé et qualifié, plus de 15 serveurs et notre chef est marocain.
Le restaurant Triana est connu pour sa bonne ambiance et sa musique live.
La musique fait partie de l'ADN de Triana. Nous essayons de faire venir des groupes espagnols, des flamencos, notamment de Jerez. Nous faisons également la promotion des artistes locaux, de la musique traditionnelle... Parfois, des artistes locaux se produisent avec des artistes internationaux.
Quel est le profil du client du Triana ?
C'est la ville de Chefchaouen qui dicte le type de clientèle. Nous ne sommes pas un restaurant sélectif, mais nous travaillons généralement avec des touristes. Il y a des périodes où nous travaillons davantage avec les habitants.
La région de Tanger, Tétouan et Al Hoceima connaît un essor économique sans précédent. Le nombre de touristes a-t-il augmenté ces dernières années ?
Chefchaouen a encore besoin de se développer : il manque des infrastructures, des hôtels... Nous aimerions que des gens viennent investir ici, construire des hôtels, des restaurants, car la capacité actuelle ne permet pas d'accueillir plus de touristes. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est donc en pleine croissance, mais notre ville reste à découvrir.
Outre Chefchaouen, que recommanderiez-vous dans cette région ?
La région de Chefchaouen est très intéressante. Outre la ville bleue que tout le monde connaît, on peut visiter les cascades d'Akchour, les montagnes, le parc national de Talassemtane, celui de Bouhachem. Il y a aussi la côte, le côté méditerranéen encore inexploité. C'est merveilleux d'avoir des plages que les gens ne connaissent pas du tout. Les gens viennent pour Chefchaouen et ne savent pas ce qu'il y a autour ou derrière ces montagnes. C'est magnifique, il faut le visiter, le voir, s'y aventurer.
