Baisse des taux de mariage et de natalité en Algérie

La société algérienne traverse des changements importants qui créent un nouveau paysage social auquel il faut faire face. Celui-ci se caractérise par une baisse des mariages ou des mariages tardifs et un contexte dans lequel la maternité n'est plus une priorité.
Les chiffres enregistrés montrent que ces dernières années, le nombre de mariages et les taux de fécondité ont considérablement diminué. Selon les sociologues, les conditions sociales et économiques rendent difficile la construction de relations familiales. C'est ce qui ressort des données publiées par le ministère de la Santé et de la Population, qui a déclaré que l'Algérie avait atteint une population de 47 millions d'habitants en juillet 2025. Foresight et Vigilancia Demográfica ont ajouté que les moins de 15 ans représentent 29 % de la population totale, les 15-59 ans 59 % et les personnes âgées de plus de 60 ans 11 %. Il est également souligné que depuis 2014, date à laquelle un tournant a été atteint avec une moyenne de 10 mariages pour 1 000 personnes, les mariages n'ont cessé de diminuer progressivement.

Selon des sources gouvernementales, ce revirement s'explique également par l'évolution des priorités des générations actuelles en matière d'études et de carrière, l'âge moyen du mariage étant de 27 ans pour les femmes et de 34 ans pour les hommes en 2019. Ainsi, le mariage précoce a presque disparu et le mariage tardif est devenu la norme pour les hommes et les femmes, entraînant une baisse des naissances et affectant la croissance démographique par rapport aux années précédant la pandémie, où plus d'un million de naissances étaient enregistrées chaque année.
Une autre crise silencieuse qui n'est pas abordée est celle qui conditionne l'environnement, comme la situation actuelle du secteur du logement et de l'emploi, qui rend la vie des jeunes plus difficile et les oblige à renoncer à leurs aspirations familiales. L'instabilité économique est l'une des principales raisons qui empêchent les jeunes de remplir les conditions de base pour se marier. Ces situations sociales complexes ont donné lieu à des manifestations de rue, comme celles menées ces dernières années par le vaste mouvement social du Hirak, opposé aux politiques menées par l'État algérien.

Le sociologue Hisham Boubaker souligne que l'augmentation du coût de la vie, l'entrée des femmes sur le marché du travail et les aspirations à une vie meilleure et à un statut social sont les causes principales de la redéfinition des valeurs sociales, économiques, religieuses et éducatives. Boubaker ajoute qu'auparavant, le mariage algérien était une question sociale et familiale de grande importance, conforme aux intérêts et aux aspirations communes, et qu'il est aujourd'hui devenu, dans de nombreux cas, une question purement individuelle.
Le phénomène de la réticence des jeunes à se marier s'est également accru et est devenu une réalité répandue qui menace la structure sociale, la sécurité et la stabilité dans de nombreux pays. Concrètement, cette réticence est due à la détérioration des conditions sociales et économiques, à un changement intellectuel ou à différentes raisons personnelles et psychologiques.
Le pourcentage de personnes âgées en Algérie a déjà dépassé le seuil des 50 %. En outre, les déclarations montrent qu'un tiers de la population est constitué de personnes âgées et célibataires qui ont atteint et dépassé l'âge du mariage, une situation qui a de graves conséquences sur la composition de la société algérienne.

De même, le rapport de l'Office national des statistiques a montré qu'à la fin de 2023, le nombre total d'Algériens était de 46,7 millions et enregistrait une croissance normale de 1,52 %. Ce chiffre devrait passer à 47,4 millions au début de 2026 et à 60 millions en 2050. L'âge moyen a également augmenté pour atteindre 79,6 ans, avec une moyenne de 78,2 ans pour les hommes et 81 ans pour les femmes.
Toutefois, les nouvelles perceptions de la famille et de la procréation en Algérie pourraient donner naissance à une nouvelle structure sociale qui rompra avec les normes et le rythme traditionnels. Les courants actuels répondent déjà à l'impact des questions et des mutations économiques et sociales qui redéfinissent les valeurs culturelles et pourraient redessiner l'avenir démographique du pays.