Cela exclut les postulats et la présence du Front Polisario

Le 2e sommet Russie-Afrique consacre le principe d'une participation limitée aux États africains reconnus par l'ONU

PHOTO/TWITTER/X/MAROC DIPLOMATIE/@MarocDiplomatie
PHOTO/TWITTER/X/MAROC DIPLOMATIE/@MarocDiplomatie

Le deuxième sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg n'a invité que les États africains officiellement reconnus, ce qui montre que la Russie consacre sans équivoque le principe selon lequel seules les nations africaines reconnues par l'Organisation des Nations unies (ONU) sont autorisées à participer. 

La Russie a invité à ce conclave tous les États africains avec lesquels elle entretient des relations bilatérales et qui sont officiellement reconnus par l'ONU, laissant de côté le Front Polisario, qui représente la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée et qui n'a aucune reconnaissance officielle sur la scène internationale en général. La Russie n'a invité que les États reconnus, malgré les pressions exercées par des pays comme l'Afrique du Sud et l'Algérie, plus proches du Front Polisario et qui, comme l'a indiqué l'agence de presse officielle marocaine MAP, ont abusé de leur amitié avec Moscou pour imposer la participation du Front Polisario au sommet.

AFP/FADEL SENNA - El norte de África es testigo de los peligrosos movimientos iraníes que pueden hacer estallar la situación en la región, especialmente con la Guardia Revolucionaria que continúa brindando marchas avanzadas al Frente Polisario, lo que amenaza la estabilidad en torno al Sáhara marroquí
AFP/FADEL SENNA - La présence du Polisario menace la stabilité autour du Sahara marocain

La décision de la Russie, prise pour la deuxième fois consécutive après le premier sommet, n'est pas une position ponctuelle, puisqu'elle confirme une tendance à l'application d'un principe non équivoque de participation limitée aux États africains reconnus par l'ONU, entourée de toutes les garanties juridiques et diplomatiques qui régissent l'organisation de ce sommet.

Ceci est confirmé par tous les documents adoptés à l'issue du sommet, en particulier les quatre déclarations et le plan d'action, qui consacrent clairement et sans équivoque le format de participation.

En effet, le paragraphe introductif de tous ces documents officiels reprend la formule suivante : "Nous, chefs d'Etat et de gouvernement de la Fédération de Russie et des Etats africains reconnus par les Nations Unies (en d'autres termes, la Fédération de Russie et les Etats africains) et représentants de l'Union africaine et des principales organisations d'intégration africaine".

AFP/FADEL SENNA – Entorno del Sáhara Occidental
AFP/FADEL SENNA - Autour du Sahara Occidental

Ce principe, solennellement inscrit dans les documents de travail officiels de cette grande rencontre russo-africaine, établit clairement et définitivement que seuls les 54 États membres de l'Union africaine reconnus par les Nations unies sont membres de ce sommet.

La décision prise par la Russie contraste de manière décisive et sans équivoque avec celle prise par l'Union européenne qui, sous la présidence française, avait invité, en violation du droit international, le chef du Front Polisario au sommet UE-Union africaine à Bruxelles en février 2022.

En outre, comme l'a rapporté l'agence de presse MAP, la présence douteuse et discutable du chef de milice du Front Polisario a porté atteinte au sérieux de cette importante réunion et a suscité la perplexité et la désapprobation de nombreux pays présents, indignés par le fait que l'UE ait toléré la participation de cet individu, qui a été inculpé par plusieurs tribunaux européens pour crimes de guerre et violations des droits de l'homme.

AFP/FADEL SENNA - El personal de la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO)
AFP/FADEL SENNA - Personnel de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO)

L'UE, qui considère le Maroc comme un partenaire stratégique et privilégié, a autorisé la présence d'un dirigeant totalement rejeté par le royaume marocain. Alors que ni ses institutions ni ses Etats membres ne reconnaissent ce dernier, l'UE a paradoxalement consenti à offrir un strapontin au sommet de Bruxelles à un criminel notoire qui a dénoncé l'accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de l'ONU et qui menace la sécurité du Maroc et, au-delà, la paix et la stabilité dans le voisinage immédiat de l'UE, comme l'a constaté la MAP elle-même.

Jalouse de l'intégrité territoriale de ses Etats membres face aux pressions séparatistes qu'elle ne tolère jamais, l'UE devrait l'être tout autant de la sécurité et de la stabilité du Maroc, qu'elle considère à juste titre comme un partenaire stratégique privilégié. En d'autres termes, la fermeté et l'intransigeance sur les questions de principe est un choix payant. Plusieurs partenaires du Maroc ont fait ce choix. La Russie, qui a franchi le pas en 2019, reste ferme et respecte ses engagements.

Ces dernières années, le Maroc a reçu le soutien de nombreux pays importants, comme les États-Unis, l'Allemagne, les Émirats arabes unis et l'Espagne, pour défendre son intégrité territoriale, soutenant ainsi la proposition du pays nord-africain pour le Sahara occidental, qui prévoit une large autonomie pour le territoire sahraoui sous souveraineté marocaine tout en respectant les résolutions de l'ONU. Le Front Polisario, qui prône l'organisation d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, bénéficie de moins de soutien sur la scène internationale, y compris de la part de l'Algérie, grand rival politique régional du royaume marocain.