Abdelilah Benkirán regresa al Partido Justicia y Desarrollo

La piètre performance du Parti de la justice et du développement lors des récentes élections au Maroc a démontré le mécontentement général de la société alaouite envers les islamistes. Cette défaite a également entraîné un nouveau changement dans la structure et la direction du parti politique. Le PJD n'a remporté que 12 sièges lors des élections de septembre, contre 125 en 2016. Ce parti, lié aux Frères musulmans, a gagné en influence grâce au printemps arabe, même s'il a perdu de sa pertinence au fil du temps.
Dans le but de se repositionner comme l'un des principaux partis du Maroc, le PDJ a tenu un congrès extraordinaire afin d'élire un nouveau leader capable de faire face à la débâcle électorale et aux divisions internes. Le candidat retenu pour le poste est l'ancien chef du gouvernement marocain et ex-dirigeant du parti, Adbelilah Benkiran. Benkiran a quitté le parti islamiste en mars en raison de "profonds désaccords" avec le gouvernement, dirigé par son propre parti. L'ancien président est un homme politique charismatique très respecté par le secteur islamiste marocain, bien que l'opposition l'ait qualifié de "populiste".
Benkirane revient sur la scène politique cinq ans après avoir été destitué de son poste de président par le roi Mohammed VI. Le monarque le remplace par Saad Eddine El Othmani. À cet égard, il convient de noter que Benkirane a exigé la démission d'El Othmani après la défaite électorale alors qu'il n'occupait aucun poste au sein du parti, ce qui démontre son autorité et sa pertinence au sein du parti islamiste.
Parmi les prétendants à la tête du JDP figuraient Abdelaziz Al-Ammari et Abdullah Bouanou, mais au final, avec 1112 voix sur 1252, Benkirane est sorti vainqueur. Le populaire leader islamiste a remporté 81 % des voix des membres du parti.
"Nous sommes dans une période qui demande des sacrifices. Nous devons reconstruire le parti et lui donner un nouvel esprit à partir de la référence islamique", a déclaré Benkirane après son élection lors d'une vidéoconférence. "Je suis ton frère et l'un des vôtres", a-t-il dit. "Le parti doit rechercher une nouvelle approche, qui soit un élément positif et bénéfique pour notre État et notre société", a également ajouté le nouveau secrétaire général. Benkirane avait déjà été élu secrétaire général en 2008, tandis que de 2012 à 2017, il a occupé le poste de Premier ministre marocain.
M. Benkiran devra relever plusieurs défis en tant que chef du PJD. Tout d'abord, il devra faire face aux divisions au sein du parti, qui ont été accentuées par la normalisation des relations avec Israël et la légalisation du cannabis.
Il devra également positionner le parti comme un parti d'opposition clé à l'actuel gouvernement de coalition entre le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM) et l'Istiqlal. Benkiran cherchera à devenir une figure clé de l'opposition à l'actuel chef de l'exécutif, Aziz Akhannouch, qui a remporté 102 sièges lors des dernières élections.