Akhannouch vient à Bruxelles pour discuter des perspectives du partenariat stratégique entre le Maroc et l'UE

Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a rencontré à Bruxelles le président du Conseil européen, Charles Michel, afin de discuter des moyens de soutenir le partenariat entre les deux parties sur les plans politique et économique et de résoudre les questions bilatérales.
Les observateurs ont confirmé que la réunion a permis de renforcer l'engagement de coopération entre le Maroc et l'Europe dans plusieurs domaines structurels, dans une situation marquée par de nombreux défis, notamment dans le domaine du premier partenariat vert conclu par l'UE sur les partenariats numériques, l'aviation, la pêche maritime, la recherche et le commerce. Les deux parties ont discuté des différents aspects de ce partenariat, qui constitue une référence de la politique européenne de voisinage et qui s'est de plus en plus enrichi au cours des dernières années.

Sur son réseau social X, le Premier ministre marocain a commenté que "la relation bilatérale entre l'Europe et le Maroc est façonnée par des accords puissants et acceptables dans nos intérêts, et dans la coopération dans tous les domaines, qui est la priorité de l'Union européenne". Le Premier ministre belge Alexandre de Croix a également déclaré que l'approfondissement du dialogue avec le Premier ministre marocain était "une bonne chose". Les deux responsables ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales et de résoudre les problèmes communs actuels et futurs, conformément aux aspirations des dirigeants des deux pays, le roi Mohammed VI du Maroc et le roi Philippe de Belgique.

"Cette rencontre entre les deux parties au siège de l'Union européenne vise à redéfinir leur partenariat", a déclaré Khaled al-Sharqawi al-Samuni, directeur du Centre d'études politiques et stratégiques de Rabat, dans une déclaration à Al-Arab. "Il faut mettre l'accent sur le respect et l'égalité entre le Maroc et l'Union européenne, tout en rejetant la logique de négociation dans laquelle se trouve le Maroc. Il s'agit notamment de certains pays alliés du Maroc sur un certain nombre de dossiers, dont l'accord de pêche maritime", a-t-il ajouté.
شاركت اليوم ببروكسيل، رفقة وزير الشؤون الخارجية والتعاون الإفريقي والمغاربة المقيمين بالخارج، السيد ناصر بوريطة، في أشغال منتدى “البوابة العالمية” (Global Gateway). (1/3) pic.twitter.com/MIYrq9R5lx
— رئيس الحكومة المغربية (@ChefGov_ma) October 25, 2023
"Les rencontres du premier ministre marocain avec les responsables européens et le ministre des Affaires étrangères visent à construire un partenariat bilatéral basé sur la vision marocaine de la souveraineté politique", a déclaré Hisham Moatad, universitaire spécialisé dans les relations internationales. La réunion coïncide avec un débat à la Cour européenne de justice sur un recours de la Commission européenne contre la décision du pays de mettre fin à son accord de pêche avec le Maroc couvrant la partie méridionale du royaume.
Suite aux objections du Front Polisario, le juge a invalidé deux contrats liés à la pêche et à l'agriculture. Les pays de la Commission européenne, dont l'Espagne qui assure actuellement la présidence de l'UE, considèrent que le Polisario n'a pas de capacité juridique car "il s'agit d'un organe représentatif limité qui dépasse l'exigence de reconnaissance de la population du sud du Maroc".
Le 17 juillet, le protocole de l'accord de pêche maritime entre le Maroc et l'Union européenne a été résilié en raison des "préoccupations espagnoles" concernant l'impact sur les pêcheurs locaux, qui ont finalement demandé une prolongation. En septembre 2021, la Cour de justice de l'Union européenne a statué que l'accord de pêche et de produits agricoles avec le Royaume du Maroc devait être suspendu, le qualifiant de "violation des richesses de la région du Sahara".

Dans cette optique, le quotidien français Le Monde a abordé la question en rappelant que le Royaume du Maroc dispose d'alternatives en cas de décision négative de la Cour de justice de l'Union européenne dans les secteurs de la pêche et de l'agriculture. L'accord signé par Rabat et Bruxelles fera pression sur le Maroc pour qu'il élargisse son partenariat en dehors de l'UE en négociant avec le Japon, la Russie et la Chine. Concernant l'avenir de l'accord de pêche maritime, le commissaire européen chargé de l'environnement, des océans et de la pêche, Virginius Sinkevičius, a déclaré : "La Commission a l'intention de renouveler l'accord avec Rabat, malgré les difficultés, et notre priorité est d'étendre l'accord".