Le ministre des affaires étrangères a défendu la nouvelle étape diplomatique avec le Maroc devant le Congrès et décrit une nouvelle fois l'Algérie comme un "partenaire solide et fiable"

Albares : "La relance de la coopération avec le Maroc a permis de réduire de 45% la migration irrégulière dans les îles Canaries"

PHOTO/ARCHIVO - Le ministre d'Affaires étrangères José Manuel Albares

Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement espagnol, José Manuel Albares, a répondu lors de la session de contrôle du gouvernement au Congrès des députés aux questions posées par l'opposition sur la normalisation des relations avec le Maroc et les conséquences du soutien au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara. 

Dans son intervention, Albares a évalué de manière très positive le retour au fonctionnement des groupes de travail hispano-marocains qui traitent des questions qui créent des frictions entre les deux pays. Selon Albares, grâce aux accords conclus en avril avec le Maroc, la coopération en matière de migration a permis de réduire de 45 % le nombre de migrants irréguliers entrant sur les côtes des îles Canaries.

 Le ministre a également rappelé la reprise des travaux du groupe de délimitation des eaux de la côte atlantique, paralysé depuis 15 ans, qui a pour objectif de parvenir à des accords dans les conflits de souveraineté des eaux entourant l'archipel des Canaries. "Cela ne peut être que bénéfique pour les îles Canaries", a souligné Albares. Le ministre avait déjà abordé la question la veille au Sénat, un problème majeur dû aux différends entre l'Espagne et le Maroc sur la prospection pétrolière que Rabat a autorisée à 170 km de l'île canarienne de La Graciosa, ou à 50 km de Lanzarote et Fuerteventura. "Et nous espérons pouvoir effectuer le même contrôle pour les eaux de la Méditerranée au profit de l'Andalousie", a-t-il ajouté. 

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Selon le discours d'Albares, le gouvernement n'a pas l'intention de provoquer un affrontement avec l'Algérie, un pays qu'il considère très important "pour l'Espagne et pour ce gouvernement". 

"L'Algérie est un partenaire solide et fiable, et nous voulons avoir les meilleures relations avec eux", a ajouté le ministre en réponse aux questions de la députée du Parti populaire María Valentina Martínez.  Le ministre des Affaires étrangères a maintenu la même position au Congrès que celle qu'il avait adoptée sur la chaîne de radio Onda Cero au début de la même semaine. En réponse au retrait de l'ambassadeur algérien et aux déclarations du président Tebboune, le ministre des affaires étrangères a déclaré ne pas vouloir créer de "polémiques stériles" et a affirmé que l'Algérie respectera les contrats gaziers avec l'Espagne. 

Albares a défendu devant l'Hémicycle que le fait d'avoir de bonnes relations avec l'Algérie ne devrait pas être incompatible avec le fait d'avoir les mêmes avec le Maroc. "Ce gouvernement travaille pour avoir les meilleures relations avec ses voisins et pour que l'Espagne soit à la tête de la communauté internationale, comme nous allons le faire dans quelques semaines en accueillant le sommet de l'OTAN le plus important de ces 10 dernières années, et dans quelques mois la présidence de l'Union européenne". 

Tebboune

Le groupe hispano-marocain sur les migrations se réunira le 6 mai à Rabat

Des sources gouvernementales ont déclaré à l'agence de presse EFE que le groupe hispano-marocain chargé de réglementer la migration transfrontalière se réunira à Rabat le 6 mai. Il s'agit d'un groupe de travail qui ne s'est pas réuni depuis plus de deux ans. C'est l'un des fruits de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Selon EFE, les secrétaires d'État à l'intérieur, à la migration et aux affaires étrangères assisteront à la réunion du groupe. Selon EFE, cette réunion pourrait coïncider avec l'ouverture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, qui devrait avoir lieu en mai. 

Le trafic aérien et maritime a repris début avril pour les ports de la baie d'Algésiras, et les ferries transportent à nouveau des passagers vers les ports marocains.