Les négociations avec le parti indépendantiste sont toutefois compliquées

Après l'échec de Feijóo, Sánchez se lance dans la course à l'investiture en Espagne

PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - El líder del Partido Popular y candidato a presidente del Gobierno, Alberto Núñez Feijoo, pronuncia un discurso en el Congreso de los Diputados durante la segunda votación parlamentaria para elegir al próximo primer ministro de España, en Madrid, el 29 de septiembre de 2023
PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - Le leader du Parti populaire et candidat au poste de Premier ministre, Alberto Nunez Feijoo, prononce un discours au Congrès des députés lors du deuxième vote parlementaire pour élire le prochain Premier ministre espagnol, à Madrid, le 29 septembre 2023.

Après l'échec de Feijóo, le socialiste Pedro Sánchez s'engage dans une course contre la montre complexe pour être investi président du gouvernement par le parlement espagnol, mais il devra pour cela obtenir le soutien des indépendantistes catalans, qui ne cessent de multiplier les revendications. 

Comme prévu, le leader du Parti populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, n'a pas réussi à obtenir suffisamment de soutien pour prêter serment en tant que président du gouvernement, bien qu'il ait été le candidat le plus voté lors des élections législatives du 23 juillet, sans toutefois disposer d'une majorité viable. 

Après un premier échec mercredi, le conservateur a perdu un second vote vendredi, au cours duquel une majorité simple lui aurait également suffi

Avec 172 voix pour sur 350 - celles du PP, de l'extrême droite et de deux petits partis - sa candidature a été rejetée par 177 autres députés du parti socialiste, de l'extrême gauche et des groupes régionalistes. 

Un vote a dû être considéré comme nul, car un député qui n'allait pas soutenir Feijóo a voté par erreur en sa faveur, avant de se rétracter. 

Avec la défaite de Feijóo, le Premier ministre sortant Pedro Sánchez devrait bientôt recevoir un mandat du roi Felipe VI pour tenter de former une majorité avant le 27 novembre. S'il n'y parvient pas, des élections seront automatiquement convoquées pour la mi-janvier. 

PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - El presidente del Gobierno español en funciones, Pedro Sánchez, se sienta en el hemiciclo del Congreso de los Diputados para asistir a una segunda votación parlamentaria para elegir al próximo primer ministro de España, en Madrid, el 29 de septiembre de 2023
PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - Le Premier ministre espagnol par intérim Pedro Sánchez est assis dans l'hémicycle du Congrès des députés pour assister au deuxième vote parlementaire visant à élire le prochain Premier ministre espagnol, à Madrid, le 29 septembre 2023.

Sánchez optimiste

Au pouvoir depuis cinq ans, M. Sánchez, qui a fait preuve d'un sens aigu de la survie politique ces dernières années, s'est de nouveau montré confiant jeudi dans sa capacité à réussir. 

L'Espagne "se prépare à répéter ce gouvernement de coalition progressiste dans peu de temps", a-t-il assuré aux socialistes européens réunis à Madrid. 

Mais malgré l'optimisme affiché par le président en exercice, les négociations s'annoncent de plus en plus délicates. 

Soutenu par l'extrême gauche, avec laquelle il gouverne depuis 2020, et les séparatistes basques, Sánchez a besoin des voix indispensables du parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (Junts), qui s'est systématiquement opposé à son gouvernement ces dernières années. 

Début septembre, le leader de la tentative de sécession de 2017 a exigé de la Belgique, où il s'est installé pour fuir la justice espagnole, l'amnistie des indépendantistes ayant des affaires judiciaires pour leur participation à l'échec de l'indépendance, en échange du soutien de son parti. 

PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - El líder del Partido Popular y candidato a presidente del Gobierno, Alberto Núñez Feijoo, y el resto del grupo parlamentario del PP y miembros del Senado posan a la entrada del Congreso de los Diputados antes de la segunda votación parlamentaria para elegir al próximo primer ministro de España, en Madrid, el 29 de septiembre de 2023
PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - Le chef du Parti populaire et candidat au poste de Premier ministre, Alberto Núñez Feijoo, ainsi que le reste du groupe parlementaire du PP et les membres du Sénat posent à l'entrée du Congrès des députés avant le deuxième vote parlementaire pour élire le prochain Premier ministre de l'Espagne, à Madrid, le 29 septembre 2023.

Référendum 

Mais ces derniers jours, Junts et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), l'autre grand parti séparatiste, ont placé la barre encore plus haut et exigé l'ouverture de négociations en vue de l'organisation d'un référendum d'autodétermination. 

Dans une résolution adoptée vendredi par le parlement régional catalan, les deux partis ont exhorté les partis catalans représentés au parlement espagnol "à ne pas soutenir l'investiture d'un futur gouvernement espagnol qui ne s'engagerait pas à travailler pour rendre effectives les conditions de la tenue du référendum". 

Avec Carles Puigdemont à sa tête, le gouvernement régional catalan a organisé un référendum d'autodétermination le 1er octobre 2017, malgré une interdiction judiciaire. Le vote a été suivi peu après d'une déclaration unilatérale d'indépendance, qui a déclenché la pire crise politique que l'Espagne ait connue depuis des décennies. 

Le gouvernement central, alors dirigé par le PP, a démis le gouvernement régional de ses fonctions et suspendu l'autonomie de cette région riche de 7,8 millions d'habitants. Les dirigeants indépendantistes ont alors fui à l'étranger, comme Puigdemont, ou ont été emprisonnés. 

S'ils ont semblé disposés à trouver une formule d'amnistie, malgré le désaccord manifesté par certains barons et une partie de leur électorat, les socialistes ont assuré que l'organisation d'un référendum était en revanche une ligne rouge. 

"Non, il n'y a pas d'échappatoire. Il n'y en a jamais eu et il n'y en a pas", a déclaré vendredi sur la radio Cadena Ser le leader des socialistes catalans, Salvador Illa, très proche de Pedro Sánchez. 

"Et si nous devons à nouveau aller aux élections, alors nous irons aux élections et nous laisserons les citoyens choisir. Mais le chemin de la division et de la rupture est une impasse", a-t-il ajouté sur la radio catalane Rac 1.