Biden et le roi saoudien évaluent l'état de l'approvisionnement énergétique mondial

Le président américain Joe Biden a eu une conversation téléphonique mercredi avec le roi d'Arabie saoudite Salman bin Adbelaziz al-Saud. La discussion a porté sur l'analyse de la situation actuelle de l'approvisionnement énergétique mondial, en tenant compte du contexte de la hausse des prix du pétrole, de la crise entre la Russie et l'Ukraine et des développements au Moyen-Orient, notamment en Iran et au Yémen.
"Les dirigeants se sont engagés à assurer la stabilité des approvisionnements énergétiques mondiaux", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. De son côté, le roi Salman, à la tête du plus grand exportateur de brut du groupe de production pétrolière de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a évoqué le maintien de l'équilibre et de la stabilité des marchés pétroliers, a rapporté l'agence de presse étatique saoudienne SPA.

Parallèlement, le roi saoudien a insisté sur la nécessité de maintenir l'accord d'approvisionnement avec ses alliés, y compris la Russie, en faisant référence au groupe connu sous le nom d'OPEP+, ce dont les États-Unis se méfient. Son président, Joe Biden, a reconnu être en contact avec les principaux producteurs mondiaux de gaz naturel, évoquant l'alternative que pourrait choisir l'Union européenne pour réduire sa dépendance vis-à-vis des approvisionnements russes de cette source d'énergie. Cette décision intervient à un moment où les pays européens craignent qu'une éventuelle invasion russe de l'Ukraine n'entraîne des problèmes d'approvisionnement en énergie.
Ces tensions entre l'Ukraine et la Russie, deuxième producteur mondial d'énergie avec quelque 10 millions de barils par jour, ainsi que la menace de l'Occident de prendre de fortes sanctions contre le Kremlin en cas d'invasion, ont contribué à la hausse des prix de l'énergie.
Dans ce contexte, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré cette semaine que l'administration s'était coordonnée avec ses alliés, notamment en discutant de "la meilleure façon de partager les réserves énergétiques au cas où la Russie fermerait le robinet ou déclencherait un conflit qui perturberait le flux de gaz passant par l'Ukraine".

C'est pourquoi les États-Unis ont fait pression sur l'OPEP+ ces derniers mois dans le but d'augmenter sa production et de faire ainsi baisser les prix du brut, qui sont à leurs plus hauts niveaux depuis 2014. Cependant, les appels de Washington à une augmentation de la production n'ont pas aidé l'organisation et ses alliés à accepter de maintenir leur calendrier avec une augmentation de seulement 400 000 barils par jour pour le mois de mars. C'est ce qu'a convenu l'OPEP+ la semaine dernière, en acceptant de s'en tenir à des augmentations modérées de sa production de pétrole, se gardant bien de répondre aux appels lancés par les États-Unis pour qu'elle limite sa capacité à obtenir davantage de brut et donc à limiter la hausse des prix.
Malgré l'objectif de Washington d'aider l'Union européenne et son approvisionnement énergétique, les prix élevés du pétrole constituent également un risque pour l'administration Biden avant les élections sénatoriales américaines auxquelles elle doit faire face en novembre.

Outre les discussions sur l'approvisionnement énergétique mondial, Biden a également exprimé le soutien des États-Unis à l'Arabie saoudite face aux attaques des Houthis et a montré son "soutien total aux efforts menés par les Nations unies pour mettre fin à la guerre au Yémen". La guerre de huit ans a laissé l'une des plus grandes catastrophes humanitaires au Yémen, où, selon les chiffres des Nations unies, plus de 80 % de la population a besoin d'une forme d'assistance.
Dans ses condoléances, Biden a également évoqué le rôle de l'Iran dans la guerre, qui s'est aligné sur le groupe Houthi du Yémen. La Maison Blanche a informé Salman des négociations internationales visant à "rétablir les restrictions sur le programme nucléaire iranien".
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra