Le secrétaire d'État américain aurait dit au ministre des affaires étrangères marocain que l'administration Biden ne révoquerait pas la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental

Biden no retirará el apoyo de Trump a Marruecos respecto al Sáhara Occidental

REUTERS/TOM BRENNER - Le président américain Joe Biden

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, aurait déclaré au ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d'une conversation téléphonique vendredi, que l'administration Biden n'a pas l'intention de revenir sur le soutien américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental exprimé par la précédente administration américaine de Donald Trump.

Selon des sources proches et comme le révèle le média Axios, le géant américain continuerait à reconnaître la formule d'autonomie du Sahara occidental au sein du royaume alaouite, comme l'a fait la dernière administration Trump, accordant ainsi le soutien important de la principale puissance mondiale au pays nord-africain dans le conflit sahraoui. La décision qui a émergé de ces discussions n'était pas de revenir sur la politique de Trump, mais de travailler avec les Marocains sur la nomination d'un nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental afin de tenter de reprendre les discussions sur une éventuelle autonomie du territoire sahraoui.

Interrogée sur cette question lors d'une conférence de presse vendredi, la porte-parole adjointe du département d'État, Jaline Porter, a déclaré qu'"en ce qui concerne le Sahara occidental, nous consultons en privé les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence là-bas... Nous parlerions également d'avoir pour objectif de parvenir à un règlement durable".

D'autre part, l'agence de presse marocaine MAP rapporte qu'Antony Blinken et Nasser Bourita ont souligné dans leur conversation le partenariat stratégique fort et durable qui unit le Maroc et les Etats-Unis depuis des décennies, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Royaume. 

Nasser Bourita, ministro de Asuntos Exteriores del Reino de Marruecos

La relation personnelle entre le roi Mohammed VI et le président des États-Unis, Joe Biden, pourrait renforcer ce partenariat, fondé sur des valeurs et des intérêts communs. 

Sur ce point, le secrétaire d'État américain a souligné les progrès réalisés par le Maroc sous le règne de Mohammed VI, en termes politiques, économiques et sociaux. 

Les deux dirigeants politiques ont abordé des questions importantes sur la scène internationale telles que les conflits en Libye et au Sahel ; M. Blinken a "salué le rôle stabilisateur joué par le Maroc dans un voisinage marqué par les turbulences".

Le pacte conclu par l'ancien président Donald Trump et le roi du Maroc, Mohammed VI, comprenait la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara et l'établissement de liens diplomatiques entre la nation nord-africaine et Israël, d'autre part. Il s'agit donc de suivre la voie ouverte par les accords d'Abraham en septembre de l'année dernière, par lesquels des pays arabes comme les Émirats arabes unis et le Bahreïn ont établi des liens politiques avec l'État d'Israël sous les auspices des États-Unis dans le but de renforcer mutuellement divers secteurs stratégiques et de pacifier le Moyen-Orient, après les récents épisodes turbulents au cours desquels des nations comme l'Iran ou la Turquie ont mené des actions de déstabilisation qui ont mis en danger la sécurité de la région par des positions agressives ou belligérantes, comme l'ont indiqué récemment divers médias et analystes. Cette nouvelle connexion entre les pays arabes et Israël n'avait pas eu lieu dans le passé en raison de problèmes tels que la Palestine, à l'exception des liens qui se sont développés dans le passé entre Israël et l'Égypte et la Jordanie. 

Antony Blinken, secretario de Estado de Estados Unidos

Antony Blinken s'est félicité de la reprise des contacts officiels entre le Maroc et Israël et a souligné que ces relations apporteront des bénéfices à long terme pour les deux pays, mettant en avant "le rôle pionnier et l'action crédible du Maroc pour parvenir à une paix durable au Moyen-Orient", comme l'a souligné l'agence MAP et comme l'a également affirmé le Département d'Etat américain. 

On craignait que le nouvel exécutif américain dirigé par Joe Biden puisse revenir sur cet accord bilatéral, mais, selon des sources proches, comme l'explique le média Axios, le nouveau gouvernement américain continuera à soutenir le Maroc dans le conflit du Sahara, selon Axios. 

Le Maroc avait déjà recueilli un grand nombre de soutiens au niveau international au cours des derniers mois sur cette question. Soutien politique représenté par l'ouverture de consulats de différents pays, comme les Émirats, les États-Unis ou le Sénégal, dans des enclaves notables comme Dakhla ou El Ayoun, reconnaissant ainsi la marocanité du Sahara.

El rey de Marruecos, Mohamed VI

D'autre part, l'autre partie opposée dans cette confrontation, le Front Polisario, a de moins en moins de soutien dans le monde pour sa proposition de référendum sur l'indépendance par rapport au territoire sahraoui. Il a à peine le soutien de certains pays comme l'Algérie, qui a toujours soutenu le Polisario sur cette question. 

Bien que le Sahara occidental compte moins d'un million d'habitants, il offre de riches ressources en phosphate, des pêcheries et une route clé vers la Mauritanie et le reste de l'Afrique occidentale.

En novembre, le Front Polisario a annoncé qu'il considérait le cessez-le-feu de 1991 comme nul et non avenu, suite au conflit du poste frontalier d'El Guerguerat, au cours duquel les passages routiers ont été bloqués et l'armée marocaine a dû intervenir pour rétablir la situation.