Arabia Saudí afianza su respaldo a Marruecos en el Sáhara Occidental

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a tenu mardi une réunion diplomatique virtuelle avec son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan al-Saud, a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères. Au cours de la réunion, les chefs de la politique étrangère ont mis en scène la reprise des relations bilatérales entre le Royaume du Maroc et l'Arabie saoudite, qui étaient, selon les analystes, dans une impasse.
Le prince saoudien a montré au ministre Bourita le soutien total et absolu de la Maison des Saoud sur le conflit du Sahara occidental. Faisal bin Farhan al-Saud a affirmé que "l'Arabie saoudite confirme son soutien indéfectible à l'unité territoriale du Maroc", dans un signe explicite de reconnaissance de la souveraineté marocaine sur la région. Le prince a également souligné l'engagement à défendre la souveraineté et l'unité territoriale des États arabes, et à éviter ainsi toute ingérence étrangère.

Ce dernier point a été appuyé par le représentant marocain qui, à son tour, a relevé le gant du prince Faisal bin Farhan al-Saud et a répondu par une batterie de louanges pour les actions du royaume saoudien au Yémen. Bourita a exprimé sa solidarité, au nom du royaume alaouite, et son soutien au "Royaume frère d'Arabie saoudite dans la défense de sa stabilité, de son intégrité territoriale, de la sécurité et de la protection de ses citoyens et résidents et pour son initiative de résoudre la crise au Yémen".
Le soutien explicite de l'Arabie Saoudite révèle la grande politique étrangère du Royaume du Maroc. Rabat, à travers la figure de Bourita lui-même, a réussi à mobiliser une grande majorité d'États africains et orientaux en sa faveur sur le différend régional au Sahara occidental. Le dernier en date était l'Arabie saoudite, mais des pays comme le Sénégal, les Émirats, le Qatar ou la Jordanie l'avaient déjà fait auparavant.

Au-delà du Sahara, les ministres ont partagé leur vision de la situation du conflit israélo-palestinien à la suite des récents attentats de Jérusalem. Ils ont convergé pour manifester leur soutien "au peuple palestinien dans la défense de sa juste cause et de ses droits légitimes", et ont souligné la nécessité "de ne pas compromettre la spécificité religieuse de la ville de Jérusalem". Ils ont également partagé leur objectif commun d'établir une solution à deux États, seul moyen de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le conflit.
A cet égard, le Royaume du Maroc et le Royaume d'Arabie Saoudite ont renforcé leurs liens avec Israël dans le cadre des Accords d'Abraham. Piloté par l'administration Trump et signé en novembre dernier, le pacte a notamment contraint l'Arabie saoudite à renouveler sa position et ses relations bilatérales avec Israël et à reconsidérer son action sur le conflit. La Maison des Saoud a noté que la normalisation de ses liens avec Israël serait "extrêmement bénéfique" pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, bien que tout progrès soit subordonné aux progrès du processus de paix.

Les observateurs internationaux ont perçu un fossé ces derniers mois entre le Maroc et l'Arabie saoudite. Cependant, le scénario régional et mondial actuel est propice à un rapprochement. Bien qu'ils aient de nombreuses différences entre eux, tous deux sont conscients qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour renforcer leurs positions respectives sur la carte. D'abord, à cause de l'influence iranienne ; ensuite, à cause des connexions du Front Polisario.
Téhéran est un acteur majeur au Sahara occidental, puisque, avec l'Algérie et le Hezbollah, il a renforcé la position et les moyens du Front Polisario. Pour cette raison, le Royaume du Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran en 2018. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a expliqué que cette décision était motivée par l'alliance entre le régime iranien, le groupe terroriste libanais et le Polisario contre le Maroc paraphée en 2016.
Riyad a salué cette rupture et soutenu Rabat, même si ce dernier a adopté une position neutre sur la crise du Golfe en 2017, lorsque l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont commencé à couper les liens avec le Qatar. Le Maroc avait auparavant été l'un des premiers États à soutenir l'intervention saoudienne contre les rebelles houthis au Yémen. Le soutien de Rabat s'est matérialisé par l'envoi d'avions de chasse F-16.
Selon les observateurs, les relations entre le Maroc et l'Arabie Saoudite ont retrouvé leur dynamique habituelle après la signature de la déclaration d'Al-Ula le 5 janvier. Elle a mis fin à la crise avec le Qatar. En outre, après les entretiens entre les représentants de la politique étrangère mardi, les deux délégations ont commencé à préparer la prochaine réunion conjointe.