La Syrie s'éloigne du Front Polisario et se rapproche du Maroc

Nouveau revers pour l'entité indépendantiste sahraouie avec la fermeture du bureau du Polisario à Damas, ce qui constitue un soutien à l'intégrité territoriale du royaume marocain 
Assaad Hassan Al-Chibani, ministro de Asuntos Exteriores de Siria, y Nasser Bourita, ministro de Asuntos Exteriores de Marruecos - PHOTO/X/MAROC DIPLOMATIE/@MarocDiplomatie
Assaad Hassan Al-Chibani, ministre syrien des Affaires étrangères, et Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères - PHOTO/X/MAROC DIPLOMATIE/@MarocDiplomatie
  1. Un large soutien international
  2. Perte de soutien du Front Polisario

La Syrie a décidé de fermer le bureau du Front Polisario à Damas, la capitale syrienne, ce qui constitue un nouveau revers pour l'entité indépendantiste sahraouie et un nouveau soutien en faveur de l'intégrité territoriale du Maroc. 

Cette initiative diplomatique intervient à l'occasion de la visite d'une délégation technique marocaine dans la capitale syrienne dans le but de rouvrir l'ambassade du Royaume du Maroc à Damas. 

Une délégation conjointe marocaine et syrienne a constaté la fermeture de la délégation du Front Polisario sur le territoire syrien, comme l'ont rapporté divers médias marocains. Dans le cadre de cette rencontre diplomatique, diverses autorités syriennes présentes ont réaffirmé le respect de la Syrie pour la souveraineté et l'intégrité territoriale du Maroc, rejetant tout soutien aux velléités indépendantistes, telles que celles défendues par le Front Polisario.

La décision de fermer le bureau du Front Polisario à Damas démontre l'intention du gouvernement syrien de renforcer ses liens avec le royaume marocain et de favoriser le progrès et la stabilité dans des régions aussi sensibles que l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Cette détermination a été clairement exprimée par le nouveau gouvernement syrien dirigé pour l'instant par Ahmed Al-Sharaa après la chute du régime de Bachar Al-Assad. 

Ce geste concret de la part de la Syrie consolide l'engagement mutuel des deux pays en faveur du principe d'intégrité territoriale et marque une étape importante sur la voie de la reconstruction d'une relation bilatérale solide.

Brahim Ghali, líder del Frente Polisario - AP/FATEH GUIDOUM
Brahim Ghali, chef du Front Polisario - AP/FATEH GUIDOUM

Un large soutien international

L'intégrité territoriale est une question d'une importance vitale pour le Maroc. Le royaume marocain accorde une valeur capitale au territoire du Sahara occidental, qu'il considère comme faisant partie de ses provinces du sud. De son côté, le Front Polisario revendique l'indépendance territoriale, ce qui porte gravement atteinte à la souveraineté nationale marocaine, comme le pays nord-africain le réclame depuis des années. 

Le Maroc a déjà obtenu le soutien de plus de 100 pays pour son plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Cette initiative prévoit une large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU), en accordant une grande capacité d'autogouvernance aux autorités sahraouies dans divers domaines et en laissant à l'État marocain la défense et la politique étrangère relatives au territoire. 

L'objectif principal du royaume marocain est de développer au maximum la région et de lui donner une place importante dans le tissu national. Plusieurs pays de premier plan, tels que les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis, l'Allemagne ou l'Espagne, ont officiellement reconnu la proposition marocaine comme la plus sérieuse et la plus crédible pour résoudre le conflit sahraoui, qui dure depuis près de cinq décennies, depuis la fin de la période coloniale espagnole. 

En revanche, la proposition indépendantiste du Front Polisario bénéficie d'un soutien international moindre, y compris celui de l'Algérie, grand ennemi politique du Maroc dans la région du Maghreb.

Perte de soutien du Front Polisario

Ces derniers temps, le Front Polisario a perdu d'importants soutiens dont il bénéficiait depuis des décennies pour appuyer ses aspirations indépendantistes. 

Le Front Polisario représente la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui n'est guère reconnue officiellement sur la scène internationale, et les deux organisations proposent la tenue d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, qui bénéficie d'un faible soutien international et qui est difficile à réaliser pour des raisons telles que l'élaboration d'un recensement électoral, comme l'ont souligné divers analystes. 

La proposition du Maroc bénéficie d'un soutien mondial plus large, car elle est considérée comme beaucoup plus utile au développement et au progrès du Sahara occidental que d'autres propositions peu claires et peu viables au vu des arguments et des opinions présentés. 

Il convient même de souligner que certains pays qui soutenaient historiquement le Front Polisario et la RASD ont progressivement retiré leur soutien politique à ces entités et se sont rapprochés du Maroc, comme cela a été le cas récemment au Kenya, avec la visite officielle du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères kenyan, Musalia Mudavadi, et l'ouverture de l'ambassade de ce pays africain sur le territoire marocain, la suspension de la reconnaissance de la RASD par l'Équateur et l'annonce de l'ouverture d'une ambassade équatorienne dans le pays nord-africain, ou encore de la Syrie elle-même, avec la fermeture du bureau du Front Polisario à Damas et l'intention de rouvrir l'ambassade marocaine sur le territoire syrien.