Blinken doit arriver en Arabie saoudite mercredi et se rendra en Égypte jeudi

Blinken se rend au Moyen-Orient pour tenter d'obtenir une trêve à Gaza

Antony Blinken, secrétaire d'État américain - PHOTO/FILE

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rend mercredi au Proche-Orient pour tenter une nouvelle fois de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. 

  1. La famine dans la guerre
  2. "Cris de peur"

Blinken doit arriver en Arabie saoudite mercredi et se rendra en Égypte jeudi. 

Les négociations entre "équipes techniques" se poursuivent au Qatar, selon une source proche, à la suite d'un changement de position du Hamas qui a ouvert la porte à un cessez-le-feu après avoir exigé en vain un cessez-le-feu permanent. 

Les bombardements israéliens se poursuivent et ont tué 104 personnes au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas. 

Le chef du mouvement islamiste palestinien, Ismail Haniyeh, a accusé mardi Israël de "saboter" les négociations après que l'armée israélienne a affirmé avoir tué des dizaines de combattants lors d'une opération contre le plus grand hôpital de l'enclave, Al Shifa. 

Mercredi, l'armée a déclaré avoir tué 90 combattants du Hamas et du Djihad islamique à l'intérieur et autour de l'établissement médical et avoir arrêté "plus de 300 suspects". 

La guerre a éclaté le 7 octobre avec l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël, qui a fait quelque 1 160 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Le mouvement islamiste a également enlevé quelque 250 personnes, dont 130 sont toujours retenues en captivité à Gaza et 33 seraient mortes, selon Israël. 

En représailles, Israël a lancé une offensive aérienne et terrestre contre Gaza, dans le but d'"anéantir" le Hamas, qui a fait à ce jour 31 923 morts, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, gouverné par le mouvement palestinien. 

La famine dans la guerre

Les ONG et les agences de l'ONU continuent d'alerter sur le risque imminent de famine dans le territoire, en particulier dans le nord, où vivent plus de 300 000 personnes. 

Les États-Unis ont demandé à leur allié Israël de permettre l'entrée d'une plus grande quantité d'aide humanitaire. 

La secrétaire d'État américaine a réaffirmé mardi que l'ensemble de la population de Gaza souffrait "d'une grave insécurité alimentaire". 

"C'est la première fois qu'une population entière est ainsi classée", a-t-il déclaré lors d'une visite aux Philippines. 

Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré que le blocage de l'aide par Israël "pourrait équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre". 

Blinken a déclaré qu'il aborderait, lors de ses réunions, "les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu immédiat afin de garantir la libération de tous les otages restants" ainsi que "l'intensification des efforts internationaux visant à accroître l'aide humanitaire à Gaza". 

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, se rendra à Washington la semaine prochaine, les États-Unis faisant pression sur Israël pour qu'il empêche une offensive terrestre dans la ville de Rafah, située à l'extrême sud de la bande de Gaza, où s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens, selon les Nations unies. 

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il envoyait une délégation "à la demande du président américain Joe Biden" pour discuter de l'opération annoncée par Israël. 

"Cris de peur"

Netanyahou a assuré que "nous sommes déterminés à achever l'élimination de ces bataillons à Rafah, et il n'y a aucun moyen de le faire sans une incursion terrestre". 

La ville est déjà bombardée. Mardi, des images de l'AFPTV montrent des habitants fouillant les décombres après une nouvelle nuit d'attaques. 

Les pluies torrentielles de la nuit ont aggravé la situation déplorable dans la région. Oum Abdullah Alwan a déclaré que ses enfants "criaient de peur" parce que "nous ne pouvons pas distinguer le bruit de la pluie de celui des bombardements". 

L'ensemble de la population de Gaza dépend actuellement de l'aide alimentaire, mais plus de la moitié de la population vit sous ce que nous appelons un "seuil critique de famine"", a déclaré Philippe Lazzarini, directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Le "principal obstacle" à l'accès humanitaire à Gaza est "l'absence de volonté politique", a-t-il ajouté. 

Depuis le début de la guerre, Israël maintient un siège total de l'enclave et contrôle toute l'aide qui tente d'y pénétrer. Cela réduit le nombre de camions entrant dans le territoire depuis l'Égypte. 

Plusieurs pays ont transporté des fournitures par avion et un corridor maritime a été ouvert à partir de Chypre, mais tous insistent sur le fait que ces routes maritimes ne peuvent pas remplacer les routes terrestres.