Blinken se rend au Moyen-Orient pour tenter d'obtenir une trêve à Gaza

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rend mercredi au Proche-Orient pour tenter une nouvelle fois de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.
Blinken doit arriver en Arabie saoudite mercredi et se rendra en Égypte jeudi.
Les négociations entre "équipes techniques" se poursuivent au Qatar, selon une source proche, à la suite d'un changement de position du Hamas qui a ouvert la porte à un cessez-le-feu après avoir exigé en vain un cessez-le-feu permanent.
Les bombardements israéliens se poursuivent et ont tué 104 personnes au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas.
.@SecBlinken is extending his current trip to include Saudi Arabia and Egypt to discuss efforts to secure an immediate ceasefire and release of hostages in Gaza, dramatically increase humanitarian assistance, and achieve lasting peace and security in the region.
— Matthew Miller (@StateDeptSpox) March 19, 2024
Le chef du mouvement islamiste palestinien, Ismail Haniyeh, a accusé mardi Israël de "saboter" les négociations après que l'armée israélienne a affirmé avoir tué des dizaines de combattants lors d'une opération contre le plus grand hôpital de l'enclave, Al Shifa.
Mercredi, l'armée a déclaré avoir tué 90 combattants du Hamas et du Djihad islamique à l'intérieur et autour de l'établissement médical et avoir arrêté "plus de 300 suspects".
The IDF has arrested 130 known terror operatives hiding out in Al Shifa Hospital in Gaza City. pic.twitter.com/ptNc5NKko1
— Aviva Klompas (@AvivaKlompas) March 20, 2024
La guerre a éclaté le 7 octobre avec l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël, qui a fait quelque 1 160 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Le mouvement islamiste a également enlevé quelque 250 personnes, dont 130 sont toujours retenues en captivité à Gaza et 33 seraient mortes, selon Israël.
En représailles, Israël a lancé une offensive aérienne et terrestre contre Gaza, dans le but d'"anéantir" le Hamas, qui a fait à ce jour 31 923 morts, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, gouverné par le mouvement palestinien.
NEW: The Israel Defense Forces (IDF) continued its raid at al Shifa Hospital on March 19. Hamas' infiltration into the al Shifa Hospital area after Israel’s initial clearing operation highlights Hamas’ efforts to reestablish itself in the northern Gaza Strip.
— Institute for the Study of War (@TheStudyofWar) March 20, 2024
The IDF Egoz and… pic.twitter.com/rJMGBVEC2N
La famine dans la guerre
Les ONG et les agences de l'ONU continuent d'alerter sur le risque imminent de famine dans le territoire, en particulier dans le nord, où vivent plus de 300 000 personnes.
Les États-Unis ont demandé à leur allié Israël de permettre l'entrée d'une plus grande quantité d'aide humanitaire.
La secrétaire d'État américaine a réaffirmé mardi que l'ensemble de la population de Gaza souffrait "d'une grave insécurité alimentaire".
"C'est la première fois qu'une population entière est ainsi classée", a-t-il déclaré lors d'une visite aux Philippines.
“A 100 percent of the population in Gaza is at severe levels of acute food insecurity.”
— Middle East Eye (@MiddleEastEye) March 19, 2024
US Secretary of State Antony Blinken, in a press conference in the Philippines where he is on an official visit, stressed the urgency of increasing humanitarian aid delivery into Gaza.… pic.twitter.com/PbQEg5JW5Q
Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a déclaré que le blocage de l'aide par Israël "pourrait équivaloir à l'utilisation de la famine comme méthode de guerre".
Blinken a déclaré qu'il aborderait, lors de ses réunions, "les efforts visant à obtenir un cessez-le-feu immédiat afin de garantir la libération de tous les otages restants" ainsi que "l'intensification des efforts internationaux visant à accroître l'aide humanitaire à Gaza".
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, se rendra à Washington la semaine prochaine, les États-Unis faisant pression sur Israël pour qu'il empêche une offensive terrestre dans la ville de Rafah, située à l'extrême sud de la bande de Gaza, où s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens, selon les Nations unies.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il envoyait une délégation "à la demande du président américain Joe Biden" pour discuter de l'opération annoncée par Israël.
After a call with President Biden on Tuesday Netanyahu says today that preparations for an operation in Rafah "will take some time"
— Barak Ravid (@BarakRavid) March 20, 2024
"Cris de peur"
Netanyahou a assuré que "nous sommes déterminés à achever l'élimination de ces bataillons à Rafah, et il n'y a aucun moyen de le faire sans une incursion terrestre".
La ville est déjà bombardée. Mardi, des images de l'AFPTV montrent des habitants fouillant les décombres après une nouvelle nuit d'attaques.
Les pluies torrentielles de la nuit ont aggravé la situation déplorable dans la région. Oum Abdullah Alwan a déclaré que ses enfants "criaient de peur" parce que "nous ne pouvons pas distinguer le bruit de la pluie de celui des bombardements".
The IDF and Shin Bet say an airstrike in southern Gaza's Rafah earlier this week killed senior officers in Hamas's so-called emergency committee.
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) March 20, 2024
In the strike carried out by fighter jets on Monday, Sayyid Qutb Hashash, Osama Hamad Dhahir, and Hadi Abu al-Rous were killed, and… pic.twitter.com/cv1BaCvIge
L'ensemble de la population de Gaza dépend actuellement de l'aide alimentaire, mais plus de la moitié de la population vit sous ce que nous appelons un "seuil critique de famine"", a déclaré Philippe Lazzarini, directeur de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Le "principal obstacle" à l'accès humanitaire à Gaza est "l'absence de volonté politique", a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre, Israël maintient un siège total de l'enclave et contrôle toute l'aide qui tente d'y pénétrer. Cela réduit le nombre de camions entrant dans le territoire depuis l'Égypte.
Plusieurs pays ont transporté des fournitures par avion et un corridor maritime a été ouvert à partir de Chypre, mais tous insistent sur le fait que ces routes maritimes ne peuvent pas remplacer les routes terrestres.