Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, tué à Téhéran

Le principal dirigeant de l'organisation terroriste du Hamas a été tué avec l'un de ses agents de sécurité dans sa résidence de la capitale iranienne 
<p>El máximo líder del grupo palestino Hamás, Ismail Haniyeh, asiste a la ceremonia de juramentación del nuevo presidente de Irán, Masoud Pezeshkians, en el parlamento en Teherán, Irán, el 30 de julio de 2024 - WANA/MAJID ASGARIPOUR via REUTERS</p>
Le chef du Hamas palestinien, Ismail Haniyeh, assiste à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien, Masoud Pezeshkians, au parlement de Téhéran, Iran, le 30 juillet 2024 - WANA/MAJID ASGARIPOUR via REUTERS
  1. Premières réactions
  2. Qui était Ismail Haniyeh, le chef de la branche politique du Hamas tué en Iran ?
  3. L'ombre de l'erreur : la mort de Haniyeh et le prix de la sécurité

Quelques heures après avoir assisté à l'investiture du nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, principal auteur des attentats du 7 octobre en Israël qui ont fait plus de 1 200 morts, a été assassiné à son domicile dans la capitale de la République islamique d'Iran, Téhéran, en compagnie d'un nouvel agent de sécurité.

<p>Mapa de Irán que muestra la capital Teherán, donde Hamás dice que su líder político Ismail Haniyeh fue asesinado el 31 de julio - AFP/NALINI LEPETIT-CHELLA y OMAR KAMAL </p>
Carte de l'Iran montrant la capitale Téhéran, où le Hamas affirme que son chef politique Ismail Haniyeh a été assassiné le 31 juillet - AFP/NALINI LEPETIT-CHELLA y OMAR KAMAL 

C'est ce qu'ont annoncé les Gardiens de la révolution, un corps paramilitaire iranien, dans un communiqué officiel. Bien que la responsabilité de l'assassinat ne soit pas connue, l'Iran accuse le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Le même communiqué indique que le Hamas proclamera le frère dirigeant Ismail Haniyeh martyr du grand peuple palestinien, des peuples des nations arabes et islamiques et de tous les peuples libres du monde. 

Avec l'assassinat de Fouad Shukur, le plus haut commandant militaire du Hezbollah, à Beyrouth, la capitale du Liban, la mort du chef de l'organisation en charge des attentats du 7 octobre affaiblit la force du mouvement islamiste radical qui cherche à mettre fin à Israël, comme cela a été applaudi lors de la cérémonie de nomination de Pezeshkian, où des cris parmi les participants pouvaient être entendus de Mort à Israël et Mort à l'Amérique!, face à la passivité, plus qu'évidente, des responsables politiques et religieux qui étaient là.

<p>La bandera palestina y un retrato del asesinado jefe de Hamás, Ismail Haniyeh, durante una manifestación en la Universidad de Teherán, en la capital iraní, Teherán, el 31 de julio de 2024 - PHOTO/AFP</p>
Le drapeau palestinien et un portrait du chef du Hamas assassiné, Ismail Haniyeh, lors d'une manifestation à l'université de Téhéran, dans la capitale iranienne, le 31 juillet 2024 - PHOTO/AFP

Premières réactions

En l'espace de 10 heures, deux des principaux responsables de l'escalade de la tension au Moyen-Orient ont été tués. Comme le Hezbollah, les milices du Hamas et surtout Ali Khamenei, ont réaffirmé que le coup ne resterait pas impuni. 

"Nous considérons la vengeance comme notre devoir", a déclaré le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dans un communiqué publié sur son site officiel. Il a ajouté qu'Israël "s'était préparé un dur châtiment" en tuant "un invité cher dans notre maison". 

En Cisjordanie, Hussein al-Sheikh, haut responsable palestinien, a également condamné l'assassinat de Haniyeh, le qualifiant d'"acte lâche". "Nous condamnons fermement l'assassinat du chef du corps politique, le leader national Ismail Haniyeh", a écrit le chef du bureau des affaires civiles de l'Autorité palestinienne à X. "Nous considérons qu'il s'agit d'un acte lâche, qui nous oblige à être plus déterminés face à l'occupation et à la nécessité de parvenir à l'unité des forces et des factions palestiniennes". 

<p>Esta fotografía proporcionada por la oficina del líder supremo de Irán, el ayatolá Ali Khamenei, el 21 de junio de 2023, lo muestra (derecha) reunido con el jefe de la oficina política de Hamás, Ismail Haniyeh, en Teherán - AFP PHOTO / HO / KHAMENEI.IR</p>
Cette photographie fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 21 juin 2023, le montre (à droite) rencontrant le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran - AFP PHOTO / HO / KHAMENEI.IR

Pour sa part, Moussa Abu Marzouk, haut responsable du Hamas, a déclaré que l'assassinat de Haniyeh resterait sans réponse, a rapporté l'agence de presse gouvernementale iranienne IRNA. Il a également qualifié l'assassinat d'acte de lâcheté. 

Jusqu'à présent, le chef spirituel de la branche chiite de l'islam, l'une des personnes les plus puissantes et les plus influentes au monde, n'a pas encore émis de fatwa, ce qui pourrait porter le conflit à un niveau indésirable. Avec plus de 200 millions de chiites dans le monde, l'émission de telles fatwas pourrait constituer une escalade inquiétante. 

L'Iran n'a pas fourni de détails sur la mort de Haniyeh et la Garde a déclaré que l'attaque faisait l'objet d'une enquête. Les analystes de la télévision d'État iranienne ont immédiatement accusé Israël d'être à l'origine de l'attentat. Israël n'a pas fait de commentaire immédiat, mais ne commente généralement pas les assassinats perpétrés par l'agence de renseignement Mossad. 

<p>El responsable del grupo libanés respaldado por Irán, Hasan Nasrallah (derecha), con el líder de Hamás, Ismail Haniyeh - AFP/AL-MANAR</p>
Le chef du groupe libanais soutenu par l'Iran, Hasan Nasrallah (à droite), et le chef du Hamas, Ismail Haniyeh - AFP/AL-MANAR

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que le "martyre" de Haniyeh "renforcerait les liens profonds et indéfectibles entre Téhéran, la Palestine et la résistance", ont rapporté les médias d'État. 

L'ancien commandant des Gardiens de la révolution iraniens, Mohsen Rezaie, a quant à lui averti qu'Israël "paierait un lourd tribut" pour avoir tué le chef du Hamas à Téhéran. Les ministères des Affaires étrangères russe et turc ont également condamné l'attentat. 

Qui était Ismail Haniyeh, le chef de la branche politique du Hamas tué en Iran ?

Ismail Haniyeh, le chef politique du Hamas, a été tué lors d'une frappe aérienne à Téhéran, en Iran. Né en 1963 dans la bande de Gaza, il avait rejoint le Hamas au cours de la première Intifada et était devenu l'un des principaux dirigeants du groupe islamiste. 

Haniyeh dirige le bureau politique du Hamas depuis 2017 et a été premier ministre de l'Autorité palestinienne en 2006. Il a été désigné comme terroriste recherché par les États-Unis et a fait l'objet de critiques internes au sein du Hamas concernant son approche des négociations de cessez-le-feu et sa stratégie militaire. 

El jefe del Cuerpo de la Guardia Revolucionaria Islámica (CGRI), general Hossein Salami, llega a la toma de posesión del nuevo presidente iraní en el parlamento en Teherán, el 30 de julio de 2024 - PHOTO/AFP
Le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), le général Hossein Salami, arrive à la cérémonie d'investiture du nouveau président iranien au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024 - PHOTO/AFP

La mort de Haniyeh est un coup dur pour le Hamas à un moment de tension au Moyen-Orient qui a poussé l'Iran à menacer de se venger de son assassinat et a fait naître des doutes sur l'avenir des négociations entre Israël et le Hamas. 

L'ombre de l'erreur : la mort de Haniyeh et le prix de la sécurité

La mort d'Ismaïl Haniyeh est un coup dur pour les services de renseignement iraniens, les Gardiens de la révolution, qui doivent expliquer l'échec qui a conduit le chef politique du Hamas à la mort. La sécurité de Haniyeh, qui se trouvait en Iran, était une priorité absolue et sa mort témoigne d'un grave manque de protection et de surveillance. La perte d'un leader comme Haniyeh pourrait avoir de graves conséquences dans la région. La mort de Haniyeh nous rappelle que, dans le monde de la politique, la sécurité est un luxe qui peut être acheté mais qui n'est pas toujours garanti.