Conflit autour de la décision de l'Espagne de se démarquer de l'exigence de dépenses de défense pour l'OTAN

Photo d'archives, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez rencontre le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte au palais de la Moncloa à Madrid, Espagne, le 27 janvier 2025 - REUTERS/JUAN MEDINA
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a refusé d'allouer 5 % du PIB à la défense, ce qui a suscité le malaise au sein de l'Alliance atlantique
  1. Réaction négative

Pedro Sánchez, Président du gouvernement espagnol, a officiellement annoncé qu'il refusait de consacrer 5 % du produit intérieur brut (PIB) à la défense, une exigence établie au sein de l'Alliance atlantique, notamment par la grande puissance dominante, les États-Unis.

Le président américain, Donald Trump, a exigé il y a longtemps à tous les membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) de consacrer au moins 5 % du PIB à la défense afin de renforcer le domaine militaire des pays de l'Alliance atlantique et d'assurer une plus grande sécurité en Occident. Un point très important compte tenu de la grande instabilité internationale actuelle, avec des conflits graves en cours, comme la guerre en Ukraine, où la Russie, pays frontalier de pays alignés sur l'OTAN, mène depuis février 2022 une invasion majoritairement rejetée par la communauté internationale.

La sécurité de plusieurs membres de l'OTAN est compromise, en particulier celle des pays voisins de la Russie, ce qui a déclenché toutes les alarmes au sein de l'Alliance atlantique. Depuis son retour au pouvoir en novembre 2024, Donald Trump a exigé un effort d'investissement supplémentaire pour renforcer les capacités militaires des pays membres de l'Alliance atlantique, jusqu'à atteindre 5 % du PIB national de chaque pays.

Pedro Sánchez s'est démarqué et a retiré l'Espagne de cette équation, arguant qu'il n'est « pas raisonnable » d'assumer une telle dépense en matière de défense. Le président du gouvernement espagnol a adressé une lettre au secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, dans laquelle il indique qu'il n'a pas l'intention d'assumer cette dépense importante en matière de défense, car il ne peut s'engager à respecter cette exigence économique. En vue du prochain sommet prévu fin juin, Pedro Sánchez a proposé que des exceptions soient prévues ou que l'objectif de 5 % soit facultatif, arguant que chaque gouvernement peut légitimement décider s'il est prêt à faire ce sacrifice. « En tant qu'allié souverain, nous choisissons de ne pas le faire », a déclaré Pedro Sánchez, proposant une alternative afin de ne pas « limiter les ambitions de dépenses des autres alliés ».

Le président américain Donald Trump rencontre le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, D.C., États-Unis, le 13 mars 2025 - REUTERS/EVELYN HOCKSTE

Réaction négative

Face à cette position, les États-Unis ont évidemment réagi négativement. Le géant américain a déjà évoqué la nécessité ou l'exigence d'atteindre 5 % du PIB pour les dépenses de défense dans chaque pays allié afin de disposer d'une OTAN renforcée et mieux préparée.

L'administration américaine a déjà indiqué que tous les pays de l'OTAN, « y compris l'Espagne », doivent consacrer 5 % de leur PIB à la défense.

« Trump a clairement indiqué ses priorités à nos alliés européens », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole du gouvernement américain, qui a insisté sur la directive donnée par le président américain, lequel a clairement indiqué que cet investissement en matière de défense n'était pas négociable.

Il faudra voir ce qui sera discuté lors du prochain sommet de l'OTAN prévu les 24 et 25 juin à La Haye, aux Pays-Bas. Des tensions sont à prévoir concernant le seuil minimum de 5 % des dépenses de défense exigé, notamment avec l'Espagne, qui s'est déjà démarquée de cette exigence, s'opposant même aux États-Unis, grande puissance dominante au sein de l'Alliance atlantique.