L'Allemagne consolide sa position de nouvel allié de Rabat, rejoignant ainsi d'autres pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël

Los mensajes positivos desde Berlín abren una nueva etapa en las relaciones marroquíes-europeas

photo_camera alemania-marruecos

Avant la fin de l'année 2021, le Maroc a décidé de renvoyer son ambassadrice Zehour Alaoui à Berlin après que le gouvernement allemand dirigé par Olaf Scholz ait exprimé son soutien à la proposition du Maroc sur le conflit du Sahara. En ce début d'année, les efforts allemands pour renforcer les liens avec Rabat se poursuivent.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a invité le roi Mohammed VI en Allemagne pour une visite d'État dans le but de sceller "un nouveau partenariat entre les deux pays". Il a également, comme l'a fait le ministère allemand des Affaires étrangères en décembre, approuvé le plan marocain d'autonomie pour le Sahara, le considérant comme "un effort, crédible et une bonne base pour un accord". Steinmeier a également salué les "approches innovantes en matière de lutte contre le changement climatique et de transition énergétique" développées par Rabat.

Canciller Olaf Scholz

Plusieurs experts ont souligné que la nouvelle position de Berlin à l'égard du Royaume reflète une position européenne visant à approfondir les relations de partenariat avec Rabat tout en tenant compte de ses intérêts nationaux et de sa sécurité nationale. Amine Sossi Alaoui, analyste politique marocain, décrit le message de Steinmeier comme "la preuve que les politiques futures seront en harmonie avec le contexte actuel et traiteront Rabat comme un partenaire stratégique avec ses propres engagements".

De plus, Alaoui voit dans le changement de la politique étrangère allemande envers le Maroc une tentative de Berlin de "préserver ses intérêts, d'autant plus que les alliances internationales du Maroc sont devenues fortes, diversifiées et très populaires à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union européenne". Les principaux alliés de Rabat comprennent des puissances clés telles que les États-Unis et le Royaume-Uni. Il a également intensifié son alliance avec Israël depuis que les deux pays ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques en décembre 2020. Depuis lors, Tel Aviv et Rabat ont coopéré sur les questions de sécurité et de défense. 

PHOTO/AP - El ministro marroquí de Asuntos Exteriores, Nasser Bourita, habla con los periodistas mientras el asesor principal de la Casa Blanca, Jared Kushner, se encuentra a la derecha, en la casa de huéspedes junto al palacio real en Rabat, Marruecos

Les efforts de la France pour renforcer le partenariat avec le Maroc sont remarquables, "surtout à la lumière de ses relations tendues avec le régime algérien", note le journaliste marocain Muhammad Mamouni Al Alawi dans Al-Arab. "L'engagement de la France et de l'Allemagne avec le Maroc tient compte du besoin européen du rôle de Rabat dans les questions de sécurité et d'immigration", explique-t-il. Pour l'heure, l'ambassadeur du Maroc en France, Mohamed Benchaâboun, a déjà rejoint son poste à Paris. L'ancien ministre des Finances aura pour objectif de consolider le partenariat stratégique franco-marocain tout en traitant certains des obstacles qui ont tendu les liens entre les deux pays ces derniers mois, comme la décision de Paris de réduire le nombre de visas pour les ressortissants algériens, marocains et tunisiens.

Suite aux déclarations des autorités allemandes, Rabat espère renforcer ses relations avec Paris, d'autant plus que la France assure la présidence du Conseil de l'Union européenne. Al Alawi estime que "les conditions instables dans les autres pays d'Afrique du Nord et la difficulté de conclure des accords exécutoires avec eux font du Maroc le principal partenaire de l'Europe dans la région". Pour l'Elysée, malgré les controverses passées, le Maroc continue d'être un partenaire clé de l'UE, notamment dans le domaine de la migration, ce qui pourrait indiquer que, durant sa présidence, il s'efforcera de renforcer les liens de l'UE avec Rabat.  

macron mohammed vi

Les liens avec l'Espagne pourraient également s'améliorer après la rupture diplomatique provoquée par l'entrée de Brahim Ghali dans le pays et la crise migratoire qui a suivi à Ceuta. Fin décembre, le président de la ville autonome de Melilla, Eduardo de Castro, avait déjà ouvert la porte à une éventuelle réconciliation. "Je me considère optimiste quant aux relations avec le Maroc et je suis convaincu que, bien qu'il y ait des aspects à améliorer, il existe également une volonté claire de coopération étroite", a-t-il déclaré dans son discours de Noël. Il a également exprimé son espoir qu'en 2022, "les bonnes relations qui devraient toujours exister entre les pays voisins seront rétablies". Cependant, le remplacement d'Arancha González Laya par José Manuel Albares au poste de ministre des Affaires étrangères était déjà un pas important vers un rapprochement

Plus dans Politique